NOUVELLE
ANATOMIE ARTISTIQUE
DU CORPS HUMAIN
DU HEME AUTEUR :
ANATOrtUE ARTISTIQUE : Description des formes exterieures
da corps humain au repos et dans les principaux mouvements.
Ouvrage aocoinpagii6 de 110 planches, renfermant plus de 300 figures dessinfees
par I'auteur. Deux volumes iii-4» josus dans un portefeulUe SO francs.
(Ouvrage couronne par I'Academie des sciences, prix Montyon,
et par I'Academie des beaux-arts, prix Bordin.)
Les Animaux. — /. Le Cheval. Un volume in-8» 6cu illustre de 18 planches
et de figures 2 fr. 50
NOUVELLE
AMTOMIE ARTISTIQUE
DU CORPS HUMAIN
COURS PRATIQUE ET fiLfiMENTAIRE
Le D' PAUL RICHER
MEMBRE DB l'iNSTITUT ET DE L'ACADEMIE DE MEDECINB
PROFESSEHR A L'ECOLE NATIONALE DES BEAUX-ARTS
Huitieme mille
PARIS
LIBRAIRIE PLON
PLON-NOURRIT et C'% IMPRIMEURS-EDITEURS
8, RUE GARANGIERE — 6«
1914
jf'oMS droits reserves
Tous droits de reproduction et de traduction
r^5erv6s pour tous pays.
Published 14 November 1906.
Privilege of copyright in the United States
reserved under the Act approved March S"* 1905
by PIon-Nourrit et G»«.
AVANT-PROPOS
L'enseignement que j'ai I'honneur de professer h. I'ficole des Beaux-
Arts comporte deux sortes de cours : des cours oraux et des cours
pratiques.
Ces derniers, qui forment la partie ^l^mentaire, sont plus sp^ciale-
ment consacr^s k I'analyse anatomique. La dissection des amphi-
theatres de I'Ecole de Medecine y est remplacde par le dessin. L'dl^ve
commence par dessiner, sous leurs diverses faces, les ossements
Isolds. Puis, lorsqu'il a ainsi figurd tons les os d'une partie du corps,
d'un membre par exemple, il apprend k les mettre k leur vMtable
place dans le corps humain en dessinant tout le squelette de la region
d'apres le modele vivarA. II doit commencer par faire un dessin aussi
exact que possible des formes du modMe ; puis, a I'aide des points de
repSre osseux quis'y r^velent, reproduire — soitsur ce premier dessin
lui-mSme, soit, ce qui me semble preferable, sur une feuille de papier
transparent appliqu^e dessus — le squelette dans son entier. Ils'effor-
cera de dessiner non un squelette quelconque, mais bien celui du
module lui-m^me, dans la forme et dans la situation exacte en rapport
avec la pose donn^e.
Ensuite, il dessinera les muscles de cette mSme partie du corps,
egalement d'aprfes le module vivant. La encore, le but de ses efforts
doit ^tre de reproduire aussi fid^lement que possible, non nn muscle
quelconque, celui de I'ecorche ou d'une planche anatomique par
exemple, mais bien celui du modele lui-mSme dans sa forme prdcise
n ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
en rapport avec I'^tat physiologique (contraction, distension ou relA-
chement) que lui impose I'attitude du corps tout entier (1).
Ce petit livre est destine k facillter aux 4Rves le travail des cours
pratiques. Mais il ne reproduit int^gralement aucun de mes cours, pas
plus le cours pratique que le cours oral. II contient seulement les
premiers ^l^ments que le cours pratique met en oeuvre et que le
cours oral a pour but de de'velopper et de completer en abordantplus
sp(^cialement les questions de morphologic et de physiologic, en ^tu-
diant surtout les formes ext^rieures sous leurs aspects les plus varies,
au repos et en mouvement, dans la nature et dans les oeuvres d'art.
Voici d'ailleurs comment je I'ai compris.
Venantapr^smon grand traits d'Anatomie artistigue (2), il s'appuie
sur lui, mais il n'en est pas un simple r^sum^. II possede son origina-
lity propre. Si Ton y trouve, en effet, des reductions de quelques-unes
des planches de I'ouvrage precedent, plus sp^cialement de celles qui
reproduisent les ossements Isolds et les details partiels de la muscu-
lature, toutes les planches d'ensemble sont nouvelles, et elles ont ^t^
dessin^es de maniSre a s'accorder plus completement avec le but que
nous poursuivons dans les cours pratiques. A chaque dessin anato-
mique d'ensemble, qu'il repr^sente le squelette ou les muscles, corres-
pond un dessin de la forme extMeure qui lui est exactement super-
posable.
Pour ce qui est du texte, r^dig^ aussi sobrement que possible, on
remarquera, dans la description des muscles, quelques modifications
aux classifications et aux usages de I'anatomie descriptive ordinaire.
(1) Je conseille do dessiner les muscles par masses ot par plans de fa^oii k en
faire valoir surtout les formes, plutflt que de se laisser aller, comme on le fait
trop souvent, t accentuer, a I'aide de hachures parallfeles, leur structure fibrillalre,
d'ailleurs peu apparente mSme sur le cadavre. L'elfeve, sur ce point, ne saurait
tpouver de meilleurs modules que les admirables planches anatomiques de Leonard
de Vinci.
(2) Aiiatomie artistique. — Description des formes exUrieures du corps humain au
repos et dans les principaux mouvemenls, grand in-i" avec 110 planches renfermant
plusdeSOO figures. E. Plon, Nourrit et C'», 6diteurs, 1890. — On trouvera, dans
ce petit livre el^meataire, de nombreux renvois i, cet ouvrage.
AVANT-PROPOS HI
G'est ainsi que, pendant que d'un c6t^ j'ai d^crit avec details les
muscles de la forme, qu'ils soient superficiels ou profonds (1), d'un autre
c6td j'ai confondu dans une m^me description les muscles d'un m^me
groupe lorsqu'ils n'int^ressaient pas isoyment la forme ext^rieure.
J'ai pu ainsi simplifler I'^tude de certaines regions, sans cependant
rien omettre d'important.
J'ai ddmontr^, il y a d^j^ longtemps, combien I'^tude de I'^corch^
superficiel ^tait insuffisante. J'ai done tenu a ce que tous les muscles
ou groupes musculaires, aussi Men profonds que superficiels, fussent
indiqu^s ici, et ma mdthode de simplification n'a pas consists a
omettre de parti pris un certain nombre de muscles sous pr^texte
qu'on ne les voit pas sur I'^corchd superficiel, mais en un mode de
groupement et de description de tous les muscles, plus en rapport
avec le but que nous poursuivons.
C'est \k une tentative nouvelle. J'espere qu'elle sera bien accueillie
de tous ceux qui, comme moi, sont convaincus que, s'il est bon
d'apprendre I'anatomie aux artistes, on doit se garder de surcharger
leur mtooire de details inutiles, qu'ils s'empressent d'ailleurs
d'oublier.
Lesinnovations que j'ai apport^es £i I'enseignement de I'anatomie,
et en particulier la creation des cours pratiques, ont^t^ accueillies par
les ^l^ves et leurs maltres avec une telle faveur que la demonstration
me semble aujourd'hui faite qu'elles r^pondaient a un r^el besoin.
Aussi, pour permettre a mes collegues des autres Ecoles des Beaux-
Arts de suivre le m^me chemin, s'ils le jugent k propos, j'ai pens^
(1) Dans la description de ces muscles, je n'ai pas craint d'entrer dans des
details jusqu'ici negliges et relatifs aux variations de leur morphologie suivant
les differents etats physiologiques dans lesqiiels ils se trouvent. C'est qu'en effet
le muscle, sur le vivant, ne ressemble en rien au muscle inerte et deform^ du
cadavre. Sa morphologie n'est point uneet constamment la m6me, elle est inces-
samment variable parce qu'elle est fonetion du mouvement etdela vie elle-mSme.
Or, c'est le muscle vivanl qu'Il importe surtout i I'artiste de connaltre.
IV ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
bien faire en publiant ici le programme de ces cours, tel qu'il
est ddfinitivement arr6td. lis sont au nombre de vingt-quatre. Chaque
cours est de trois heures et demie (1). Les premieres minutes de la
lepon sont consacr^es k donner aux ^I^ves les indications ndcessaires.
PROGRAMME DES COURS PRATIQUES
i" cours. Omoplate et clavicule, d'apres les ossements.
2' — Humerus, d'apres les ossements.
3' — Cubitus et radius, d'apres les ossements.
4* — Garpe, metacarpe, phalanges, d'apres les ossements.
5* — Squelette dumembresup6rieur, face posterieure, d'apres lemodele
vivant.
6' — Squelette du membre superieur, face antSrieure, d'aprfis le modele
vivant.
7* — Muscles du membre superieur, face antferieure, d'apres le modele
vivant et l'6corch6.
8* — Muscles du membre superieur, face posterieure, d'apres le module
vivant et I'ecorchfe.
9" — Os iliaque, d'apres les ossements.
10' — Femur, d'apres les ossements.
dl' — Tibia, p§ron6, d'aprSs les ossements.
12" — Tarse, metatarse, phalanges, d'apres les ossements.
13" — Squelette du membre inferleur, face anterieure, d'apres le module
vivant.
14° — Squelette du membre inferieur, face posterieure, d'aprfis le
modele vivant.
15" — Muscles du membre inferieur, face antSrieure, d'apres le modele
vivant et I'ecorche.
16" — Muscles du membre inferieur, face posterieure, d'apres le modele
vivant et I'ecorche.
17" — Vertebres, c6tes, sternum, d'apres les ossements.
18" — Thorax, bassin, d'aprfes les ossements.
19" — Squelette du trone, face anterieure, d'aprfis le module vivant.
(1) A TEcoIe des Beaux-Arts, ce temps, par suite des n6cessit4s du service, est
divis6 en deux seances, une premiere de deux heures et une secoade d'une heure
et demie.
AVANT-PROPOS v
20' cours. Squelette du Irone, face post§rieure, d'aprfis le modele vivaat.
21" — Muscles du troae, face anterieure, d'aprfes le module vivant et
I'ecorche,
22* — Muscles du troae, face post6rieure, d'apris le modele vivant et
recorche.
23' — Squelette de la tfete, d'apres les ossements.
24° — Squelette de la tfete, d'aprfis le modele vivant.
L'attitude donate au module vivant est toujours la mSme, celle de
la station droite, les bras tombant le long du corps et la paume des
mains tourn^e en avant.
On pourrait faire suivre cette premiere sine d'autres cours dans
lesquels la pose du module serait plus mouvementde. La distribution
du temps k I'Ecole des Beaux-Arts de Paris ne nous en laisse pas le
loisir.Mais j'ai I'habitude d'engager vivementles Aleves ainsi munis
des premieres notions que leur donne I'analyse anatomique de
l'attitude la plus simple, k les appliquer, dans le cours de leurs travaux
d'atelier, en dessinant I'anatomie des poses varices qu'ils ont pour
modules.
Quoi qu'il en soit, I'^l^ve qui a suivi r^guli^rement les cours pra-
tiques tels qu'ils sont organises, possede au bout de I'annde un veri-
table atlas d'anatomie artistique d'autant plus prdcieux pour lui qu'il
en est lui-mfime I'auteur.
L'anatomie qui convient aux artistes ^tant essentiellement topo-
graphique, le corps humain est divis^ en ses grands segments : la
t6te, le tronc et les membres.
Chacune de ces regions est successivement ddcrite dans toutes ses
parties suivant une mfthode identique.
On debute par I'^tude du squelette. Sous la rubrique de formes
osseuses, se trouve r^uni ce qui a trait au r61e jou^ par les os dans
la conformation ext^rieure. L'^tude des muscles vient ensuite.
Les formes osseuses sont trait^es en des paragraphes spe'ciaux,
pendant que les formes musculaires sont d^crites a propos de chaque
VI ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
muscle ou de chaque groupe musculaire en particulier, et que las pas-
sages qui s'y rapportent sont composes en lettres italiques.
Pour les facilit^s de I'^tude, nous commengons par le membre sup6-
rieur pour terminer par la t^te.
Une remarque utile avant d'entrer en matiere et qui facilitera la
tAche des debutants est la suivante. Dans leurs descriptions, les ana-
tomistes considerent le corps humain debout, dans I'attitude des
figures de ce livre rdsum^es dans les fig. 28 et 29; ils le supposent
comme enferme dans I'interieur d'un solide geom^trique rdgulier a
six faces (parall^lipipede rectangle) : une face ant^rieure qui regarde
le devant de la figure et une face posterieure qui lui est opposde, deux
faces laterales, une face sup^rieure situ^e au-dessus de la t6te et une
inf^rieure sur laquelle reposeraient les pieds. De plus,un plan median
coup ant le corps en deux moiti^s sym^triques reunirait la face ante-
rieure k la face posterieure.
Cette conception tres simple facilite I'orientation et la description
des elements anatomiques du corps humain en permettant d'employer
les qualificatifs qui indiquent leur disposition par rapport aux plans
en question : antericur, posterieur, superieur, inferieur d^signant la
direction vers les plans de m^me nom, externe ddsignant la direction
vers les plans lat^raux, et interne vers le plan median antero-
post^rieur.
NOUVELLE
ANATOMIE ARTISTIQUE
DU CORPS HUMAIN
GfiNERALITES
L'etude des os est la base et le fondement de toute anatomie ; au point
de vue des applications morphologiques qui sont ici notre principal
objectif, son imporlance est encore plus considerable.
Les anatomistes ont I'habitude de diviser les os d'apres leur forme en
trois classes : 1° les os longs dans lesquels on distingue un corps ou diaphyse
et deux exlremitSs ou epiphyses ; exemple : rhunierus,le femur, etc. ; 2° les os
larges ou plats, tels que I'omoplate, I'os coxal, etc.; 3° les os courts ou mixtes,
comme les vertebres, la rotule, les os du carpe, etc. Pour la facility de la
description, les os sont compares Ji des solides geometriques : on leur consi-
dere des faces, des angles et des bords. Les saillies se designent generale-
ment sous les noms de lignes, crites, tuberositas, epiiies, etc. ; les cavites,
sous ceux de depressions, fosses, gouttieres, anfractuosites, etc.
Sur le yivant, les os sont recouverts d'une membrane compos6e de fibres
lendineuses entrelacees, le perioste, k I'exception des parties articulaires
qui sont revalues de cartilages. En dehors des articulations, il existe des
cartilages libres comme ceux qui unissent les cotes au sternum.
Tous les os sont reunis les uns aux autres, et cette union se fait par I'in-
termediaire des articulations.
11 J a plusieurs sortes d'arliculations ; on les classe habituellement en
trois categories qui sont les sutures ou synarthroses,les symphyses on amphyar-
1
2 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
ihroses et les diarthroses. Dans les sutures, les os sont soudes entre eux par
une masse in termSdiaire fibreuse ou fibrocartilagineuse toujours tres 6troite.
he perioste se continue sans interruption d'un os ft. 1' autre, et les mouve-
ments sont reduits ft, zero. Exemple : les sutures du cr4ne.
Dans les amphj'arthroses ou symphyses, les surfaces osseuses sont
revetues de cartilages, et la masse ligamenteuse intermediaire, beaucoup
plus epaisse que dans les sutures, permet une certaine mobilite. Exemple :
la symphyse pubienne.
Enfln, les diarthroses constituent le type le plus complexe. Les surfaces
osseuses en contact sont recouvertes d'une mince couche de cartilage au
pourtour duquel s'arrete le perioste. Puis d'un os ft,rautre, s'etend en forme
de manchon une membrane fibreuse renforcee exterieurement de ligaments
plus ou moins epais et tapissee en dedans d'une mince membrane, la
membrane synoviale. Les extremites osseuses sont en contact intime, de
telle sorte que la cavite articulaire est reduite ft presque rien. EUe est rem-
plie d'un liquide secrete par la synoviale, la synovie destinfie ft. faciliter le
glissement. Exemple : I'articulation de I'epaule.
Les OS, corps solides et resistants, forment la charpente de la machine
humaine et sont les agents passifs, mais neanmoins indispensables, des
mouvements. Les muscles en sont les agents actifs et repr^sentent la force
qui met en action les leviers osseux. lis occupent presque tout I'espace com-
pris entre I'os central et la peau peripherique.
lis sont composes d'une partie centrale rouge contractile dSsign^e sous
le nom de ventre ou corps du muscle et d'extremites resistantes d'un blanc
nacre, tendon ou aponevrose d'insertion, constitutes par du tissu flbreux et
rattachant le corps charnu aux diverses parties du squelette. Quelqucs
muscles s'attachent, par une de leurs extremites, ft, la face profonde de la
peau (muscles peauciers); d'autres sont disposes circulairement autoiir
des ouvertures naturelles (muscles orbiculaires).
Le corps charnu est constitue par la reunion des fibres musculaires pri-
mitives qui s'accolent pour former des faisceaux primitifs, lesquels forment
Ik leur tour des faisceaux secondaires, puis ces derniers des faisceaux
tertiaires, Une enveloppe de tissu conjonctif entoure tout I'organe etenvoie
des prolongemenls en're les divers faisceaux qui le composent. Les tendons
sont inactifs el lout ft fait comparables aux ligaments.
GENfiRALITES 3
II est important de connaitre la direction des fibres charnues at la fa^on
dont elles s'implantent sur le tendon. Quelquefois elles continuent les fibres
tendineuses, mais le pins souyent elles s'implantent obliquement sur elles
de telle sorte qu'une seule fibre tendineuse pent recevoir un nombre plus
on moins considerable de fibres charnues ; le muscle prend alors un aspect
fusiforme et se termine en pointe vers le tendon (1).
Tous les muscles sont renfermes dans de v6ritables gaines formees par
les aponevroses de contention ou fascias ; c'est ainsi que leur situation
recipioque est maintenue, car toutes les gaines d'une meme region sont,
d'autre part, etroitement unies par leur surface en contact. Ces aponevroses
naissant des saillies osseuses sont parfois renforcees par des expansions qjii
viennent des tendons. Quelques muscles s'y attachent directement, c'est-i-
dire qu'ils ont, comrne le tenseur du fascia lata par exemple, un tendon
membranitbrme qui joue le role d'aponevrose de contention a I'egard
d'autres muscles. Enfin ces enveloppes aponSvrotiques sont d'epalsseur
fort variable suivant les regions. Elles exercent sur les muscles contenus
■dans leur gains une compression permanente qui augmente la puissance de
la contraction. II entre quelquefois, dans leur structure, des faisceaux
distincts et plus r6sistants qui depriment localement le corps charnu et
sont la cause de modifications importantes dans le
modele.
Les longueurs relatives du corps charnu et des
fibres tendineuses pour un meme muscle ne sont pas
les mfimes chez tous les individus. 11 convient de desi-
gner, sous le nom de muscle long, celui dont le corps
charnu est relativement plus long par rapport aux
parties tendineuses et, sous le nom de muscle court,
celui qui prfeente une disposition inverse (Pig. 1).
Si nous consid6rons, &retat d'ecorche, unindividu
dont les muscles appartiennent au type long, on verra
les fibres rouges descendre plus bas sur les apone-
vroses nacrees qui diminueront en proportion. L'e-
corche sera plus rouge. Si, au contraire, les muscles
appartiennent au type court, les parties rouges perdront de leur impor-
X
J
Fig. 1, — Schema resumant
la disposition d'un muscle
long A et d'un muscle
court B,
(1) "Voy. Anatomie artistiquei page 22.
4 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
tance an profit des portions nacrees qui gagneront en etendue ; ce sora
un ecorche plus nacre. Or ces differences de couleur, pen visibles sous la
peau du modele, se traduisent i I'exterieur par des differences dans la forme,
les parties rouges repondant en general a des reliefs et les parties nacrees
t des depressions. L'homme k mtiscles longs se reconnaitra par I'attenua-
tion generale des formes malgr6 le yolume musculaire, par I'absence de
heurts violents au niveau des insertions, par I'aspeet fusele des membres.
L'homme a muscles courts, au contraire, est pour ainsi dire tout en bosse
et en creux ; le ventre du muscle plus court est plus saillant, et de larges
depressions avoisinent ses exlr6mites. La forme generale est heurtee, elle
a moins d'harmonie.
Au point de vue morphologique, il y a lieu de distinguer trois etats physiolo-
giques du muscle : le relachement, la contraction el la distension. Le re.a-
chement musculaire existe lorsque I'elasticite du' muscle (fibres rouges)
cesse d'etre sollicit6e et que le muscle se trouve dans un equilibre stable
d'oii il ne pourra sortir que pourse raccourcir davantage sous I'influence de
la contraction ou pour s'allonger sous I'influence de la distension. Un muscle
relAche est done un m.uscle dont les fibres ne suivent point le plus court
chemin de la ligne droite entre ses deux points d'attache au squelette, et la
chose se produit pour tous les muscles de I'economie lorsque, dans I'etat
d'inaclion, leurs insertions extremes sont rapprochees au dela d'une ccr-
taine limite Dans I'etat de relachement, les fibres charnues ont une
longueur fixe et toujours la meme, c'est veritablement I'etat d'inaction du
muscle.
La distension se produit lorsque les insertions musculaires sont ecartecs
I'une de I'autre au deli de la distance que comporte le relachement com-
plet. C'est alors que le muscle est veritablement tendu et que ses fibres
suivent toujours le chemin le plus court enlre ses points d'attaehe. Quand
il est ainsi tendu, le muscle s'allonge en vertu de son elasticite, et son relief
est moindre ; suivant les regions, cet allongement est arrete par la limite
de I'elasticite du muscle lui-meme ou par une disposition speciale des
leviers oss«ux et des ligaments. La distension, mettant en jeu I'elasticite
musculaire, n'est pas un repos complet, et il arrive souvent que la contrac-
tion se surajoute a la distension.
La contraction est I'etat vraiment actif du muscle. Elle peut survenir sur
un muscle deja distendu ou sur un muscle reldche. II en rdsulte que la
G^Nl^RALITES 5
contraction ne s'accompagne pas n6cessairement de raccourcissement et
qu'elle peut coexister avec rallongement.
Sur le mmnt, le relichement musculaire se traduit, au dehors, par un relief
uniforme plus ou mains arrcmdi, quelquefois marque de sillonsperpendimlaires d
la direction des fibres eharnues. Ces sillons sent dus au froncement de ces fibres
repliees sur elles-mimes ou a la compression de certaines bandes aponevrotiques.
Enfin les tendons sont peu saillants. lis se fondent avec les parties voisines ou
bien forment un pli transversal 'plus ou mains accentue.
La distension, toujours accompagnee de I'allongement du muscle, est la cause
d'une forme exterieure tres differente. Le relief musculaire est moindre. II est le
siege d'un aplatissement plus ou mains considerable marque de sillons paralleles a
la direction des fibres. Lesextremith tendineuses apparaissent tendues.
Un muscle contracte et raccourei est remarquable par la saillie de son corps
charnu et le relief distinct des faisceaux dont il est compose. Un muscle
contracte et dislendu participe a la fois aux formes speciales de la distension et
de la contraction. II en results que la saillie que fait un muscle ne saurait a elle
seule constituer un indice certain de contraction ou de I'etat d'activite du muscle,
pas plus que son aphtissement ne coincide toujours avec I'etat de repos ou le rela-
chement. Un caractere plus important que le relief lui-mim^, pour indiqiier I'etat
d'activite ou de repos musculaire, consiste dans le madele special de la region (1).
(1) Ces quelques indications sommaires sur les variations physlologiques des
muscles ccrrespondant 4, des variations morphologiques fitaient n^cessaires ici,
pares qu'il en sera question dans la suite h propos de la description des princi
paux muscles en particulier. Mais, pour de plus amples renseignements,
consulter ma Physiologie artistique. Doin, 6diteur, 1895, pag. 73 et suiv.
MEMBRE SUPERIEUR
SQUELETTE DU MEMBRE SUPERIEUU
Au point de vue anatomique, I'epaule doit toe rattachee au membre
sup6rieur.
Nous etudierons done successivement le squelette de I'fipaule, du bras, de
I'avant-bras et de la main.
Squelette de l'epaule. (PI. 1.)
Sur le sommet du thorax, s'appuie, de chaque cdte, une demi-ceinture
osseuse formee de deux pieces, en avant la clavicule, en arriere romoplate.
La clavicule seule, par son extremite interne, s' attache directement au
thorax sur les cdtes du sternum, Tomoplate est simplement appliquee contre
sa parol posterieure.
L'omoplate et la clavicule serejoignent en dehors et rattachent au thorax
le membre superieur qui se trouve comme suspendu au point de rencontre
des deux os.
Clavicule. — Os long en forme d'S italique, avec deux courbures d'inS-
gale etendue : I'interne, la plus longue, occupe les 2/3 ou les 3/4 de la lon-
gueur totale de I'os. A sa partie interne, cet os est prismatique triangulaire
et epais; au milieu, il est arrondi ; en dehors, il s'aplatit de haut en has.
— Son extr6mite interne volumineuse s'articule avec le sternum qu'elle
dfiborde en tous sens. — Son extremite externe est marquee d'une petite
faeette articulaire pour I'acromion. — La face superieure lisse est sous-
cutanee. — La face inferieure est marquee de rugosites pour I'insertion des
ligaments. — Bord anterieur epais, convexe en dehors et concave en dedans.
La clavicule est disposee horizontalement de chaque c6t6 de la fourchette
stern ale.
Omoplate. — Os plat triangulaire. — La face anterieure ou thoracique
est excavee {fosse sous-seapulaire) et parcourue par des cretes obliques pour
insertions musculaires. — La face posterieure ou dorsale est divisee
SQUELETTE DE L'EPAULE
PL. g.
Facelle arliculoire pour rneromion.,.''"'
Plan aupfirlfiur.
Plan ant6rleur.
''^Surface Drliculaire.
^e/ Plan LntArieur.
Fig. 1. — Clavicule.
Plan aup6rieur
Plan pastfirieur
Ligament coronoide
Ligament trapezoide
Plan exteme.
Fig. 2. — Omoplate.
,■ ugament interolavlealalre.
■ Ligament antfirleur.
Ligament coato-claTlculalre.
FiG. 3, — Auticulatiohs de la clavicule.
P' Paul Riikev del
8 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
incgalement par une crete osscuse fort saillante appel6e epine de I'omoplate
et qui delimite deux parties concaves : au-dessus la fosse sus-epineuse plus
potile, au-dessous la fosse sous-epineuse plus etendue. L'epine nait au bord
interne par une surface triangulaire, au niveau du quart superieur, et se
dirige obliquement, en augmentant de plus en plus de saillie, vers Tangle
externe de Tos qu'elle surplombe en s'aplatissant. Elle prend, h ce niveau,
le nom d'acromion et presente, 4 son bord interne, une petite surface
articulaire pour la clavicule. — Le bord superieur, tres mince en dedans,
se termine, en dehors, par une forte apophjse recourbee en forme de doigt
flechi et qu'on a 6galement comparee k un bee de corbeau (apopliyse
coracoide). — L'angle externe de I'os s'elargit et est occupe par une surface
articulaire ovoide, k petite extremity dirigee en haut, legerement excavee
{caviU glenoide). Cette partie elargie de I'os est supportee par une portion
plus etroite, c'est le col de I'omoplate. L'angle externe est surmonte par deux
apophyses deja nommees: en arriere 1' acromion, en avant I'apophyse cara-
coide. — Bord externe ou axillaire, mousse et epais. — Bord interne ou
spinal, mince et tranchant.
L'omoplate est situee k la partie post6rieure et laterale du thorax, la base
tournee en haut et le sommet en bas, dans un plan oblique d'arriere en
avant et de dedans en dehors. Elle s'6tend depuis le premier espace inter-
costal jusqu'ii la 7' c6te. Son bord interne est presque vertical.
SOUELETTE DU BRAS. (PI. 2.)
Humerus. — Os long, avec un corps irregulierement prismatique trian-
gulaire et deux extremites. — L'extremite superieure, arrondie dans son
ensemble, se divise nalurellement en deux parties : 1" une partie articulaire
lisse representant un tiers de la sphere, dirigee en haut, en dedans et
en arriere et destinee k la cavite glenoide de I'omoplate ; 2° une partie non
articulaire separee en deux par une goutticre verticale {gouUiere bicipitale),
en avant de laquelle se trouve la petite tuberosite et en arriere la grosse tube-
rosite. — Le corps presque cylindrique en haut s'elargit en bas et devienf trian-
gulaire. On y voit la continuation de la gouttiere bicipitale, en avant, et, vers
le milieu de la face e\tevne,l'empreinie deltoidienne. — L'extremite inferieure
est large et aplatie d' avant en arriere. En son milieu, deux surfaces lisses
articulaires se continuant I'une avec I'autre, la troehlee et le condyle, sent
SQUELETTE DU BRAS — HUMERUS
Pl. 2.
Fig. 1
Pus AMERIEUA.
CrcBse lubirosi
Goutliirw bicipitnte...
Crosse lub^rositd!
Depression sous-detloldienna
Goulliere dii nerf ra'di.J
Pig. 2.
PKAN POSTfiRIEUR,
Candjie Troct li-e fp Iroclilie. Troclile!. Condjle
Ti\c ie rhum£ru9
Goullifirc bicipilale. i p^j^g
t BordlloslSi
Fig. 3,
Plan lateral interme.
„ Grosse tuberosum.
Pei:ie Hibfrosilt.
Empreinte deltoldienne.
D^pressioD sous-delh))dieati«.
Fig. 4.
Plan lateral externb.
•- tlpicondjrle.
0' Paul Richer del
10 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
encadrees par deux eminences osseuses d'inegal volume. C'est ainsi que Ton
decrit en allant de dedans en dehors : 1" Vepitrochlee, saillin tres forte ; 2° la
trochUe, sorte de poulie formee de deux parties infegales, I'interne plus
grande avee un bord interne plus tranchant et descendant plus bas; 3° le
condyle, surface arrondie tournee en avant, et n'apparaissant pour ainsi dire
pas en arriere; 4° I'epicondyle, saillie osseuse Men moins forte que I'epitro-
chlee. Au-dessus de la trochlee, on voit : en avant, la fossette coronoide, en
arriere, la fossette olecranienne et, au-dessus du condyle eii arant seulement,
la depression condylienne. Ces diverses excavations sent destinees a recevoir,
dans les mouvements de flexion et d'extension du coude, en avant I'apo-
physe coronoide du cubitus et le bord de la tete radiale, en arriere I'olecrdne.
L'axe transversal de I'extremite inferieure est oblique en bas et en dedans.
L'axe de I'extremite inferieure et l'axe articulaire de I'extremite superieure
ne sont pas contenus dans le meme plan. L'os est comme tordu sur lui-
meme, et les deux axes forment un angle aigu ouvert en dedans, corres-
pondant a un angle obtus ouvert en debors.
Squelettb db l'avant-bras. (PI. 3.)
Le squelette de l'avant-bras est compos6 de deux os places cote a cote
lorsque la paumede la main est tournee en avant : le radius situe en dehors et
sur un plan un peu antSrieur et le cubitus situe en dedans et un peu en arriere .
Cubitus. — Le cubitus a la forme d'un S italique. — L'extremite supe-
rieure est constituee par deux fortes saillies osseuses disposees perpendicu-
lairement I'une a 1' autre; la plus forte continue le corps de l'os, c'est Vole-
crane, I'autre dirigee en avant est I'apophyse coronoide. Ces deux saillies
circonscrivent une vast e cavite articulaire {grande eavite sigmoide) ouverle en
haut et en avant et inegalement divisee par une crfete osseuse longitudinale.
Cette cavite regoit la trochlee humerale. A la face externe de I'apophyse
coronoide, une surface articulaire plus petite peu profonde {petite cavite
sigmoide) se met en rapport avec le radius. — Le corps est prismatique,
triangulaire, plus volumineux en haut. Face ant^rieure concave et unie ;
face posterieure inegalement divisee dans sa longueur par une crete
osseuse ; face interne convexe, lisse, arrondie. Le bord anterieur est
mousse. Le bord externe tres tranchant regarde le radius. Le bord
posterieur efface en bas prend le nom de cr&te cubitale; il est sous-cutane..
SQUELETTE DE L'AVANT-BRAS
Pl. 3.
. Oticrane
.. Grande csvili sig*
.- Apophyse coronalde,
^mM— ■ [mertion iju bracbiat
M anl^riear.
Fig. \. — Plan ahterieur.
■ Tub^ro^itibicipitale.
Eitiprelnte du rond
GouUifre de l'e\
doigis et de I'
Goultidre du long |
GoultiSre des
Surface art culture pour Ic sosphaVda.
irfare arl cjtu re pour le semi-lunaira.
id id pour U radlua.
Fio. 2. — Flaj* postesieur
Pelite cavtie sigmolde
InserlioD de Tiincoo^
illi^Fb du [ong ab-
ujcieur et du court
ei(. du pouce
Apophpe styloids.
OlScrane.
Graode caviU tig-
ApophyjB coronolde.
Bord anWrieur
Fia. 3. — t*LAN lATERAL EX.TERNE.
Apophyse stylolde.
Fig. 4. — Pl.\n lxtkral ister^e
ApopliysB slylotde. j
12 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
— L'exlremite inferieure, ou Ule du cubitus, se termine par une partie
arrondie legerement renflde, surmont^e en arriere d'une apophyse styloide et
creusee d'une gouttiere pour le tendon du cubital posterieur.
Radius. — L'extremite sup^rieure, ou Ute de I'os, nous montre, tout en
haut, une depression arrondie, ou cwpule, en rapport articulaire avec le con-
dyle de I'humerus et, sur le c6te , un pourtour lisse en rapport articulaire
avec le cubitus. La tfite est soutenue par une portion retr^cie, ou col, qui
rejoint le corps de I'os en faisant un angle avec lui. Le sommet de Tangle
est oecupe par une forte saillie osseuse, tuberosile bicipitale. — Le corps pris-
matique triangulaire est plus volumineux inferieurement ; la face externe
porta, vers le milieu, Yempreinte du rond pronateur ; le bord interne est tres
tranchant. — L'extremit6 inferieure est volumineuse, quandrangulaire,
aplatie d'avant en arriere, creusee en bas d'une surface articulaire, divisee
en deux par une crete antero-posterieure ; en avant, son bord est lisse; en
arriere, sa surface est sillonnee de coulisses pour les tendons de I'avant-bras;
en dehors, I'apophyse styloide volumineuse descend paren bas; eten dedans,
existe une petite cavite sigmoide pour I'articulation avec la tete du cubitus.
Squelbtte de la main. (PI. 4.)
Carpe. — Le carpe est compose de 8 petits os disposes sur deux rangees
et qui sont en allant de dehors en dedans : 1" rangee ou rangee superieure:
le scaphoide, le semi-lunaire, le pyramidal, le pisiforme : 2° rangee ou
rangee inferieure : le trapeze, le trapezoide, le grand os et I'os crochu. Tous
ces OS forment un bloc dont I'ensemble irregulierement cubique est aplati
d'avant en arriere. Le bord superieur, convexe, uni, est articule avec les os
de I'avant-bras. Le bord inferieur, irregulierement decoupe, s'unit aux meta-
carpiens. La face posterieure est convexe. La face anterieure concave, d'un
rayon plus court que la convexity dorsale, a la forme d'une veritable gout-
tiere limitde par i saillies osseuses : deux en dedans, deux en dehors ; les
saillies internes sont Vapophijse unciforme de I'os crochu et I'os pisiforme ;
les saillies externes sont I'apophyse du scaphoide et la saillie du trapeze.
Mi§tacarpiens. — Au nombre de cinq, ils sont designes par leur
numero d'ordre, en allant de dehors en dedans.
Caracteres communs : Os longs prismatiques triangulaires. L'extremite
superieure, ou base, possede des facettes articiilaires planes pour le carpe et
les metacarpiens voisins. Corps prismatique triangulaire. Extremite infe-
SQUELETTE DU POICNET ET DE la main Pl.4
"' ■nbtacarplen. ^
OoMliin du grand ptlmalre. Apophpe
Fig, i. — Plak superieur.
Plsllorme.
5° mfetaoarplen.
Scaphoide..,
_ Semi-lunalre.
_,PlsilorDie.
Trap4ze
Trapizolde...
^jOi'' .. Pyramidal.
Semi ■ 1 una lr£'.
-■. Os crochu.
Hit acarpi ens .
2. :i
Fig. 2. — Pla,m ufTEniEUR.
3 1
Fig. 3.— Plan posterieuh.
Scapbofde.
,. Apup'iys^ du acaphoide.
''ipf^j*^ftS , Trapeze.
3 1
FtG. 4. — Plas lateral exterke.
9C6taearpleii9.
r^l Facelle arliculaire ea forme -
FrS. 5. — PUM LATERAL [NTERKE.
vS^- Tulierculc d' insertion du flfehisseur i
Ml prulond. Phalangette,
t^t TubSrosilS ungufiak. I
Fig. 6. — Souelette du doigt, Plajn akt^kieus.
0' Paul Hicherdd
14 ANATOMIK ARTISTIQUE &U CORPS HUMAIN
rieure, ou tete, pourvue d'une surface articulaire arrondie, flanqu6e lateralc-
ment de depressions rugueuses pour les ligaments.
CaracUres distinetifs : i" Metacarpien : court, volumineux ; k la base, sur-
face articulaire unique a double courbure en forme de selle et prolongee, en
aTant, par une pointe saillante ; 2« metacarpien : le plus long; 5° metacar-
pien : le plus grele et le plus court ; 3° metacarpien : base pourvue ila face
dorsale d'une apophyse stjloide. Le premier metacarpien est isole des autres
qui, maintenus dans un rapport assez etroit, forment un ensemble concave
en avant et convexe en arriere. Les tfetes des i derniers metacarpiens sont
disposees suivant une ligne courbe convexe en bas et dont la partie la plus
saillante est au 3' metacarpien.
Phalanges. — Les phalanges forment le squelette des doigts. Au
nombre de 3 pour chaque doigt et de 2 pour le pouce, elles sont designees
en allant de haul en bas sous les noms de 1"' phalanges, 2" phalanges ou
phalangines, 3" phalanges ou phalangettes. Le pouce n'apas de phalangine.
L'extremite superieure n'a, aux phalanges, qu'une seule cavite articulaire
destinee aux metacarpiens. Aux phalangines et aux phalangettes, la cavite
articulaire est divisee en deux par une cr§te mediane. — Le corps est
convexe en arriere et plat en avant. — L'extremite inferieure est en forme
de poulie aux phalanges et aux phalangines. EUe se termine aux phalan-
gettes par une tuberosite qui supporte I'ongle {tubSrosiU unamale).
ARTICULATIONS DU MEMBRE SUPERIEUR
Les differents os que nous venons d'etudier isolement, sont reunis, sur le
vivant, par I'intermediaire des articulations qui les maintiennent solidement
dans leur situation respective, tout en leur permettant des deplacements
varies et plus ou moins etendus.
G'est ainsi que la clavicule est reunie, d'une part, au sternum et, de I'autre,
au sommet de I'acromion ; que la tete humerale, maintenue en contact avec
la cavite glenoide de I'omoplate, constitue I'articulation de I'epaule ou
scapulo-humerale ; que l'extremite inferieure de I'humerus et les extre-
mites superieures des deux os de I'avant-bras forment I'articulation du
coude ; que les extremites infSrieures des deux memes os et la premiere
rangee du carpe composent celle du poignet ou articulation radio-car-
pienne, etc.
MEMBRE SUPERIEUR IS
L'etude des articulations comprend trois parties : •
1" Les surfaces osseuses en contact qui offrent ceci de particulier qu'elles
sent revfetues d'une couche de cartilage extremement lisse ;
2° Les ligaments qui maintiennent les surfaces osseuses accolees et qui
sont tapissees, sur leur face interieure, d'une membrane secr6tant un
liquide special, la synovie, destinee fi, faciliter le glissement des surfaces
osseuses contigues;
3° Les mouvements que peuvent executer les diTerses pieces osseuses les
unes sur les autres.
Cette etude ainsi envisagee exige, pour dtre complete, d'assez longs deve-
loppements que ne comporte pas ce manuel ilementaire. Je renvoie done
le leeteur desireux de plus de details a men traite d'anatomie artistique (1),
et je me contenterai pour I'instant de donner quelques indications som-
maires sur la nature et I'etendue des mouvements des diverses articula-
tions dont il s'agit.
Les articulations de la clavicule, d'une part, ayecle sternum, d'autre part,
avec I'acromion, sont le siege de mouvements assez limites. lis n'en per-
mettent pas moins des deplacements notables de I'extremite externe de
la clavicule, ou mieux du moignon de I'epaule, dans presque tous les sens,
mais surtout en haut et en avant.
Les mouvements du bras qui se passent dans I'articulation scapulo-
humerale sont des plus etendus et des plus varies.
L'elevation du bras jusqu'a rhorizontale, qu'elle se produise en avant ou
sur le cote, s'accompagne toujours d'un mouvement de bascule de I'omo-
plate sur son angle externe, qui s'accentue lorsque le bras depasse
rhorizontale et coincide alors avec une forte elevation du moignon de
I'epaule se traduisant par la direction oblique de la clavicule en haut et en
dehors.
Les mouvements du coude sont tres simples. Ce sont des mouvements de
charniere. lis s'executent dans un seul sens, et ils determinent la flexion et
I'extension de I'avant-bras sur le bras.
L avant-bras est le siege de mouvements de rotation sur son axe qui
permettent a la main de tourner la paume alternativement en avant
(supination) et en arriere (iJronatiow). Ges mouvenaents sontdus au deplace-
(l; Anatomie arlistique, p. «8.
16 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
ment simultane et en sens inverse des extr^mites inferieures des deux os de
I'avant-bras (1).
Le poignet est le siege de mouvements varies : flexion, extension et aussi
mouvements de laterality. Ges derniers se passent exclusivement dans I'ar-
ticulation des os de I'avant-bras avec le carpe. lis sont beaucoup plus
limites en dehors qu'en dedans. Le mouvement de flexion estdil au concours
simultane del'articulation precedente et de celle qui reunit la premiere rangee
des OS du carpe k la seconde ; d'oii I'aspect arrondi du dos du poignet dans
la flexion.
De toutes les articulations du carpe avec les metacarpiens, la premiere,
celle du pouce, est la plus mobile. Ses mouvements sont tres etendus ettres
varies; dans leur nombre, se trouvent les mouvements d' opposition du
pouce, speciaux 4 1'espece humaine. Maisil faut signaler egaleraentla mobi-
lite remarquable, quoique moindre, des deux derniers metacarpiens et
surtout du cinquieme sur I'os crochu. Cette mobilite est tres importante
pour expliquer les mouvements de la main. Grftce k elle, le bord interne
de la main peut se deplacer en avant ou en arriere ; elle permet au petit
doigt de s'avancer au-devant du pouce, mouvement dans lequel la paume
de la main se creuse; c'est elle aussi qui fait que, dans la fermeture du
poing, les deux derniers doigts flechis viennent s'appliquer tout centre
I'eminence thenar en meme temps que le dos de la main s'arrondit.
Les doigts sont animes de mouvements de flexion et d'extension et aussi de
mouvements de lateralite qui leur permettent de s'ecarter les uns des autres.
Les phalanges ne se deplacent que dans une seule direction pour ex6cuter
des mouvements de flexion et d'extension.
La nature et les limites de tous ces mouvements sont determinees par
la forme des surfaces articulaires et la disposition des ligaments.
FORMES OSSEUSES (PI. 3, 6 et 7.) (2)
Nous notons ici tout ce qui a trait a Taction si importante du squelette
sur la forme exterieure et qui se resume dans la direction imprimee aax
(1) Anatomie artistique, p. 49 et 220.
(2) Dans toutes les planches d'ensemble consacrees au squelette, les parties
des OS qui ont une action plus direote sur les formes extirieures ont 6t6 legere-
iiient teinl^es.
SQUELETTE DU MEMBRE SUPfiRIEUR
Pl. 5.
.Semt-Iunairo.
Pialtarme.
Pyramidal.
.Ob oroeliu.
6° [ii6tacarpieD.
PhalanglB^
Pbaiasgette.
Plan antebieuh.
Dt PouJ Richer del.
18 ANATOSIIE ARTISTIQUE DD CORPS HUMAIN
diflerents segments du membre, dans leurs proportions relatives et aussi
dans la conformation generale, en meme temps que dans les details de sur-
face plus directement sous sa dependance et que je designe sous le nom de
points de repere osseux.
Direction des axes des diffSeents segments du mbmbre
superieur.
Ainsi reliees les unes aux autres par I'intermediaire des articulations, les
pieces osseuses qui composent le squelette du membre superieur affectent
entre elles les rapports suivants.
L'humerus, a cause de I'etendue des mouvements dont est susceptible
I'articulation scapulo-humerale, n'a point de situation fixe. Sa position,
sur le vivant, depend naturellement de celle du bras. Or, dans I'attitude
de conTention admises par les anatomistes pour leurs descriptions, le
membre superieur abaisse le long du corps et I'avant-bras en supination,
on peut consideier I'humei-us comme place Terticalement. Ce n'est que tres
exceptionnellement, chez les gens tres maigres, que l'humerus incline son
extremite inferieure en has et en dedans. Chez les personnes fortement
mu-iclees, les bras s'ecartent du corps, etl'extremite inferieure de l'humerus
se dirige en bas et en dehors.
On voit que ces directions variables de l'humerus ne sont nuUement sous
la dependance d'une disposition articulaire. 11 n'en est pas de meme de la
direction des os de I'avant-bras, qui, dans I'attitude de supination, ferment
toujours avec l'humerus un angle obtus ouvert en dehors. La raison de
cette disposition reside tout entiere dans I'inclinaisonen bas et en dedans
de I'axe transversal des surfaces articulaircs humerales sur lesquelles
viennent s'adapter exactement les extr^mites supferieures du cubitus et du
radius.
L'axe de la main ne fait pas suite non plus k I'axe de I'avant-bras, mais
il s'incline en bas et en dedans. Cette direction n'arien de fixe. Elle depend
simplement de la difference d'etendue des mouvements de lateralite de la
main, lesquels sont beaucoup plus faciles en dedans qu'en dehors, d'oii il
resulte que, dans la position de repos, la main incline tout naturellement
en dedans.
C'est ainsi que, vuspar la face anterieure, les axes des differents segments
SQUELETTE DU MEMBBE SUPElRIEUR
Pl. 6.
■■•• ciaviotije.
Seml-lunalre
Pisiform e
PyramidaJ
Ob crooliu
5' (uftacarpleii
Pbalanglne
Pbalanget i
FiQ. 2. — Plan post^ribuei.
D' Pavt Richtr iil.
20
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
du niombre superieur se succfedent suivant une ligne bris6e formant deux
angles obtus alternativement de sens inverse ; I'un, tourn6 en dehors, se
trouve au niveau du coude etl'autre, tourne en dedans, au niveau du poignet.
(PL 8 et 6.)
Vus par le deliors, les axes des difT^rents segments du membre superieur
X jj sont tous dans le prolongement les uns
des autres et suivent une m6me ligne
droite. (PI. 7.)
Au niveau du coude, cette rectilude
r^pond d'ordinaire aux limites de I'exten-
sion de I'avant-bras. Mais il n'est pas rare
de trouver des sujets chez lesquels I'ex-
tonsion complete n'est jamais atteinte,
le coude formant ainsi un angle obtus
ouvert en avant (hypo-extension). Par
centre, il est encore plus frequent de
voir les limites habituelles de I'extension
depassees et le coude se trouver au som-
met d'un angle obtus ouvert en arriere.
(Fig. 2.) Cette hyperextension s'observe
chez certains sujets ayant I'habitude des
mouvements d' extension violents comme
les boxeurs ou les faiseurs de poids, elle
estextremementfrequente chez les enfants
et chez les femmes, ou elle peut s'expliquer par une certaine laxite des liga-
ments de I'articulation,
IG. 2. — Direction des axes du bras et de
I'avant-bras vus de profil.
A, bypoextension ; B, hyperextension.
Proportions des diffehents segments du membre superieur.
La distance qui separe le sommet de I'acromion de I'articulation meta-
carpo-phalangienne du medius est divisee en deux parties egalespar I'inter-
ligne de I'articulation du coude. Sur le nu, cet interligne articulaire est
situe juste au niveau de la fossette condylienne qui se voit en arriere du
coude, au fond de laquelle on sent Ires bien au toucher le condyle humeral
et le rebord de la tete radiale en contact avec lui.
Dans la flexion de I'avant-bras, la meme 6galite existe en prenant comme
SQUELETTE DU MEMBRE SUPERIEUB (SUITE) Pl. 7.
A, . . .■ Omoplate.
Grand oa —
TrBp6zo5de.
2» mfitaoarpien
Phalansette
FlQ. 1. — PlAN LAT^HAL EKTEHKE.
Ifi Paul Atcber dfL
2:2 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
point de repere I'epicondyle alors decouvert. Et la distance qui s'etend de
I'acromion a I'epicondjle est 6gale fi. celle qui va de ce dernier point au-
dessous de la tete du troisiSme metacarpien, le poignet etant naturelle-
ment maintenu dans la rectitude (1).
CONFOHMATION GfiWERALE. — PoiNTS DE RBPBRE OSSEUX.
Le moignon de I'epaule doit la saillie qu'il fornae, en avant et sur le c6t6,
ila tete humerale elle-ntieme qui soulSve le muscle deltoide dont elle est
pour ainsi dire coiffee.
Le corps de I'humerus maintient les proportions du bras, dont il rappelle
les formes arrondies.
L'extremite inferieure de I'humerus, aplatie d' avant en arriere, donne sa
forme d'ensemble a la region du coude aplatie dans le memesens. Dememe
I'avant-bras, aplati aussi dans le m6me sens, reproduit, de loin il est vrai,
les formes de son squelette constitue par les deux os places I'un k cdte de
I'autre.
La main voit sa morphologie tout entifere dominee par le squelette, avec
le dos de la main arrondi et la paume creusee comme le metacarpe, avec
les doigts dont les phalanges osseuses se lisent a la face dorsale presque
entierement sous la peau.
Entrons maintenant plus avant dans le detail et I'echerchons quelles sont
les formes superficielles qui nous permettront de reconnattre la situation
exacte des os et qui constitucront comme autant de points de reperes
jrecis pour guider I'^lfeve dans le dessin qu'il doit faire du squelette d'apres
le vivant (2).
Face anterieure (PI. 5). — La clavicule, que nous retrouverons au torse, se
dessine presque entiSrement sous la peau.
La tSte humerale deborde toujours, en dehors, le niveau de I'acromion.
(1) Pour plus de details, voir mon Canon des proportions du corps humain,
Ch. Delagrave, editeur, Paris, 1893.
(2) Sur la face anterieure, ces points de rep6re sont moins nombreux qu'4 la face
posterieure, c'est pourquoi j'ai I'habitude de faire dessiner cette derni^re face la
premiere. II est plus facile ensuite a I'eleve de retrouver sur la face anterieure la
place exacte des os.
Mais pour la description que nous en faisons ici, nous suivons I'ordre habiluel
en commenjant par la face anliirieure.
MEMBRE SUPfiRIEUR 23
En deda ns du coude, la saillie constante de I'epitrochlee est facile k recon-
naitre ; en ce point, I'os n'est separe du contour exterieur que par I'epais-
seur de la peau. II n'en est pas de meme en dehors, oii la masse externe
des muscles de I'avant-bras s'interpose antra le squelette et la peau.
Le point de rencontre de Thumerus avec le radius sa trouva exaetement
au niveau du pli cutane median de la saignee, la fossette digitale con-espoa-
dant en avant, k la fossette condylienne en arriere.
Au poignet, le squelette reprend sa place au milieu des parties moUes
el n'est plus separe de la peau, tout au moiiis sur las c6tes et en arriere,
que par las aponevroses et quelques tendons
Le point de jonction des os de I'avant-bras avec la carpe correspond au
pli moyen du poignet.
A la main, le pli qui separe la base des doigts de la paume de la main
est situe au niveau du milieu de la premiere phalange osseuse, de sorte
que les articulations metacarpo-phalangiennes sont entiSrement placees
dans la paume de la main.
La phalangine osseuse deborde legerement, par en haut et par en bas,
les plis cutanes palmaires qui marquentla separation de la phalangine avec
la phalange d'une part, et avec la phalangette d' autre part
Face posUrieure (PI. 6). — L'omoplate, que nous retrouverons au torse,
n'est sous-cutanee que par le bord posterieur de I'epine et par la face supe-
rieure de I'acromion qui la termine en dehors. La determination exacte de
ces parties, facile a faire en raison des formes exterieures correspondaates
(Voy. Torse, page HO et pi. 38), sufflt pour dessiner Tomoplate dans sa
situation precise.
Au coude, les points de repere osseux abondent. En dedans, c'estla saillie
de I'epitrochlee situee sous la peau, puis celle de I'olecrane egalement sous-
cutanee, enfin, plus en dehors, une fossette constante sur le nu, la fossette
condylienne, marque le niveau exact de 1' articulation du condyle humeral
avec la tete du radius, dont I'interligne occupe le fond.
Au poignet, I'apophyse styloide du cubitus sous-cutanee est toujouvs bien
apparente pres du bord interne ; I'apophyse styloide du radius plus large,
descendant plus bas, recouverte par les tendons des muscles deravant-bnas^
occupe a elle seule la plus grande partie du poignet.
Au dos de la main et des doigts, un groupe de plis cutanes marque I'em-
placement des articulations.
24 ANATOMIE ARTISTIQUE DO CORPS HUt,:AIN
MUSCLES DU MEMBRE SUPfiRIEUR
Les muscles de I'epaule seront etudies plus loin a propos du tronc. Ici
nous decrirons succossivement les muscles du bras, de I'avant-bras et de la
main.
Muscles du bhas. (PI. 8).
Au nombre de quatre, les muscles du bras sent ainsi disposes autour de
I'os central: en dedans et en haut, un petit muscle prof end, le coraco-humeral ;
en avant, deux muscles flechisseurs superposes, le brachial anUrieur et la
biceps ; en arriere, un seul muscle extenseur volumineux, le triceps.
Coraco-humeral (PL 8, flg. 1). — Ce muscle pen volumineux et pro-
fondement situe n'apparait pas, tant que le bras reste pendant le long du
corps, mail lorsque le bras est lew, il est la cause d'un relief distinct qui se voit
au milieu de I'aisselle. 11 s'attache, en haut, au sommet de I'apophjse cora-
coide, en mfime temps que la courte portion du biceps (PI. 8, fig. 2). De
la, ses fibres groupees en un faisceau allonge descendent obliquement en
dehors pour s'attacher vers le milieu de I'humerus.
Brachial anterieur (PI. 8, flg. 1). — Muscle puissant, le brachial
anterieur recouvre toule la partie ant6rieure de I'articulation du coude sur
laquelle il est directement applique. Son corps charnu, assez large pour
occuper toute la largeur du bras au-dessous de la moitie inferieure du
biceps, s'attache directement a I'humerus, puis ses fibres se dirigerjt en
convergeant vers I'apophyse coronoide du cubitus, ou elles sefixent par Tin-,
termediaire d'un solide tendon.
Ce muscle maintient, en bas, la largeur et I'epaisseur du bras juste au moment
ou le corps charnu du biceps vient a manquer et se termine par un tendon. II
apparait done, sur I'ecorche superficiel, de chaque cote de ce tendon, en une partie
plus ou mains grande de sa surface, suivant que le corps charnu du biceps descend
moins ou plus bas, et devient, sur le nu, la cause de deux meplats distincts de
dimension variable suivant les individus (PI. 10). II se montre, en outre, par un
de ses bords, a la face externe du bras, au-dessous de I'insertion deltoidienne, entre
le biceps et le triceps qu'il separe (PI. 12).
11 est flechisseur de I'avant-bras sur le bras.
Biceps brachial (PI. 8, flg. 2). — Le biceps est un muscle allonge
divise .superieurement en deux portions comme son nom I'indiquc (biceps,
MUSCLES DU BEAS
PL. 8
Cor SCO- hum hrai
Brachial Etnt&rieur,
Fig. 1. — Plan asterieur (Couche profonde). Fig. S. — Pljvn antehieub (Couche superficielle).
Triceps j ^"^"^ ?<"■'«"•■
lirachlal.
Triceps brachial.
il' Patil ntcher del.
Flu.. 3 el 4, — Flan posterieor Triceps brachul.
26
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
muscle S, deux chefs). Le long chef, ou longue portion, traverse lagouttiere
bicipitale de I'humerus, passe au-Jessus de la tete humerale et s'attache k
la partie superieure de la cavite gleno'ide. Le
tendon du court chef ou de la courte portion
s'attache au sommel de I'apophyse coracoide.
Le muscle se termine, en has, par un seul ten-
don qui se flxe k la tuberosity bicipitale du
radius.
Les fibres charnues naissent, en haut, de I'in-
terieur d'un cone creux tendineux, pour la
longue portion, et de la face profonde d'une
lame aponevrotique d'insertion, pour la courte
portion. De la, elles se rendent inferieure-
ment aux deux faces d'une aponevrose cen-
trale dont les fibres se rassemblent en un ten-
don volumineux arrondi et resistant. (Fig. 3.)
II resulte de ee mode d' implantation des fibres
charnues stir les aponevroses d'insertion — imp lan-
FiG. 3. — Mode d'irapiantation des tation profonde en haut, implantation super ficielle
fibres charnues du biceps .ur les g„ j^jg _ „jjg j„^ ig „„ j„ gg^mig jj^ j^g^pg gjj
tendons d insertions. ' '
A Biceps plus nettement delimitee a son extremite inferieure
^.S:TLlr^:r^u:t''°-^"'- 9«'a son extremiU superieure.
G'est environ au tiers superieur du bras que
les deux corps charnus, a peine nes des deux
tendons superieurs, se reunissent presque aus-
sit6t pour former un seul muscle &, fibre parallele et a section ovalaire. En
has, les fibres charnues s'implantent obliquement sur le tendon et les fibres
internes descendent plus bas que les fibres externes. De la partie superieure
du tendon, se detache une forte expansion tendineuse qui se dirige en bas
et en dedans et s'epanouit a la surface des muscles de la region interne
de I'avant-bras. (PI. 10.)
Ainsi etendu du squelette de I'epaule 4 celui de I'avant-bras, le biceps
occupe presque A. lui seul la face anterieui-e du bras, ou il est sous-cutane
dans les deux tiers de son etendue.
Le tiers superieur, en effet, presque exclusivement tendineux, est cache par
le delto'ide et par le tendon du grand pectoral t son insertion a Thumerus.
C. Sectioa longitudinale antero-post^
rieuse de la courte portion.
F. S. Face superficielie.
F. P. Face profonde.
MEMBRE SUPERIEUlt 27
C'est au-dessous de ce dernier muscle que le corps charnu du biceps appa-
rait, au moment oii viennent de se fusionner les deux portions qui le com-
posent superieurement.
En has, le corps charnu repose sur le brachial anterieur qui le deborde
de chaque c6te, et le tendon disparatt inferieurement sous le long supina-
teur pour gagner son insertion radiale.
La position sous-cutanee du biceps fait que la plupart des details de structure
que nous venons d'indiquer sont visibles sur le nu. La longueur du corps charnu
est fort variable suivant les individus, et ces variations se font aux depens du
tendon inferieur qui augmente ou diminue en proportion.
Les changements de forme qui accompagnent les divers etats physiologiques du
muscle (reldehement, distension, contraction), sont particulierement saisissants.
Lorsque le bras retombe naturellement le long du corps, le biceps est legerement
distendu yar le poids mime de I'avant-bras dont I' extension, dans cette attitude de
repos, n'est jamais complete. Le relief bicipital revet alors une forme demi-cylin-
drique avee un leger renflement au point d'insertion des fibres charnues sur
I'aponevrose. L'extension forcee de I'avant-bras sur le bras a pour effet de mettre
le muscle en etat de distension, et comme toujours le muscle distendu s'apkUii. et
s'allonge, sans s'eloigner des formes que je viens de decrire. Dans cet etat de dis-
tension, la contraction mitsculaw-e peut survenir, et elle se reconnait tres net-
tement, bien que la forme d'ensemble ne soit pas changee, a V accentuation des
attaches et a la production de sillons longitudinaux dont le plus important est
situe a la separation des deux corps charnus.
Enfin, lorsque I'avant-bras se fleehit, le muscle contracts se raccourcit en mime
temps qu'il augmente d'epaisseur, et tous les details de structure s'y aecentuent.
Chez les sujets unpeu muscles, on voit, presque avec autant d' evidence que sur un
ecorshe qui serait vivant, la ligne d' implantation des fibres charnues sur le tendon
infsrieur. Cette ligne est oblique et sinueuse, marquee d'un angle rentrant en son
milieu correspondant a la ligne de separation des deux portions charnues
accoiies. A la surface du corps charnu, veritablement souleve en basse, se dessinent
■oarfois quelques sillons seeondaires en outre du sillon median dejd signale dans
la distension. Superieurement, le relief des fibres charnues est beaucoup moindre
qu'a la partie inferieure, ce qui resulte de leur mode d'implantation rappele
plus haut {fig. 3). Neanmoins il est parfaitement distinct sur les deux portions.
L'etat de reldehement complet du biceps s'observe rarement. L'onpeutaisement
le constater lorsque, le bras etant horizontal, I'avant-bras flechi rapproehe ses
28 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
points d'attache, comme il arrive sur un sujet qui, les coudes leves, oroi&e les
mains sur I'occiput. On constate alors que le biceps, s'il est un peu volumineux,
retombe sous son propre poids et que sa direction generale est cumiligne, direction
qui se redresse aussitot que la contraction survient.
Le biceps est flechisseur de I'avant-bras sur le bras. II est en outre supi-
nateur.
Triceps brachial (PI. 8, fig. 3 et 4). — Ge muscle tres volumineux
occupe a lui seul toute la partie posterieure du bras. II est superieure-
ment divise en trois chefs. Un de ses chefs remonte jusqu'a I'omoplate,
c'est la longue portion; les deux autres, vaste interne et vaste externe,
s'attachent a I'humerus.
L'insertion de la longue portion se fait au-dessous de lacavite glenoide, et
c'est au-dessus de la mfeme cavite que nous avons vu le long chef du biceps
venir s'attacher. Le vaste externe s'insere a toute la partie de I'humerus au-
dessus de la gouttiere radiale (1), et le vaste
/^ interne k toute la partie qui est au-dessous.
I ■ ] Inferieurement, le tendon commun aux trois
' -/^ portions s'attache k la partie superieure et pos-
\ t6rieure de I'olecrane.
' , Les trois corps charnus du triceps ne se fu-
• ■ .. sionnent pas comme nous avons vu les deux
\; . i' 1 portions du biceps le faire. Ici les trois portions,
f. • ,'/ tout en se rendant k un large tendon unique,
! \L' demeurent distinctes.
V. I- \ I La longue portion et le vaste externe sont
\ i superficiels, le vaste interne profond est recou-
'^ '-> vert en partie par les deux autres.
Fig. 4. — Schdma resumant la dis- La disposition un peu complexe qui resulte
position des trois portions du
triceps braciiiai. de cette superposition peut etre amsi resumee
L. p. Lonsue portion. (fig. 4). La longue portiou, et le vaste externe
V, E. Vaste externe, . ^ .. ,. ,, j, .
V. I. Vaste interne. occupeut Ja partie superieure du bras, lis sont
places presque c6te a c6te, la longue portion
couvrant une petite partie du vaste externe, et donnent tous deux naissance
(1) La goultiere radialc est une depression qui traverse obliquement la face
posteiieure de I'humerus ; elle est indiqufie sur la planche 2.
MEMBRE SUPfiRIEUR 29
A un tres large tendon qui forme I'insertion olecranienne. Ce tenSon super-
flciel, comme les deux portions qui lui donnent naissance, commence a la
partie moyenne du bras. Le vaste interne, plac6 en avant de la longue por-
tion, descend beaueoup plus has, occupe toute la partie infferieure du bras,
au-devant du tendon commun qu'il matelasse, pour ainsi dire, et qu'il
deborde de chaque cote. Ses fibres s'inserent A la face profonde du tendon
commun et k ses deux bords au-dessus de I'olecrane, au-dessous des inser-
tions des deux autres portions. Les fibres charnues de la longue portion
naissent, en haut, de la face profonde d'une longue aponfivrose d'insertion
pour se rendre, ainsi que les fibres du vaste externe, k la face superfl-
cielle du tendon commun qui remonte au-dessous d'elles. La longue portion
forme, sur le nu, le relief le plus puissant. Son aponevrose d'insertion superieure
regne a la partie posterieure et interne du corps charnu, ou elle est la cause d'un
meplat tres evident lorsque le bras est leve.
Sur I'ecorche, le tendon inferieur commun aux trois portions offre
I'aspect suivant : il est dirigfi obliquement de haut en bas et de dehors en
dedans; il a une forme rectangulaire, de telle sorte qu'on peut lui distin-
guer quatre c6tes, deux petits en haut et en bas, et deux grands lateraux.
Le petit c6te superieur et le grand c6te lateral externe donnent attache au
vaste externe. Ce grand cdte donne attache aussi, tout en bas, a quelques
fibres du vaste interne. Le grand c6te interne donne attache, dans ses deux
tiers superieurs, a la longue portion et, dans le tiers inferieur, au vaste
interne.
Ce muscle est entierement sous-eutane, a I'exception de la partie la plus elevee
de la longue portion recouverte par le deltoide.
Lorsque I'avant-hras est etendu avec effort, le triceps se contracte, et ses diverses
portions se distinguent tres nettement au travers de la peau. On reconnalt de
suite le large meplat dH au tendon commun qui le termine par en bas. Ce meplat
remonte de I'olecrane jusqu'd la partie moyenne du bras, et il est tres oblique
en haut et en dehors. II est soutenu par les fibres muscidaires profondes du
vaste interne. II est limite, en haut et en dehors, par le relief des fibres charnues
du vaste externe. En dedans, il est borde par le relief beaueoup plus volumi-
neuxde la longue portion et du vaste interne reunis. Lapart laplus considerable
de ce dernier relief revient d la longue portion, et le vaste interne, d'ordi-
naire separe ^ du precedent par un sillon, n'en occupe que la partie la plus
inferieure. Chacun de ces reliefs principaux generalement distincts les uns des
?0 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
autres se trouve parfois subdivise en reliefs accessoires paralUles a la direction
des fibres et dus a des faiseeaux secondaires.
Lorsque le muscle est reldche, ces formes s'attenuent eonsiderablement, au
point que la partie posterieure du bras n'offre plus qu'une surface inegalement
arrondie avee maximum de relief au niveau des masses eharnues et depression au
niveau du tendon commun. Lorsque, par I'extension passive extreme de I'avant-
bras, on rapproche les insertions du muscle, on observe, au-dessus de I'oleerane, un
repli du tendon qui est I'indice du reldchement mnseulaire parte a ses extremes
limites.
Dans la flexion de I'avant-bras sur le bras, le muscle triceps est distendu, etsa
distension augmente avee le degre de la flexion. Quand la flexion est portee a
Vexlrime, la face posterieure du bras est aplatie dans son ensemble, avee un
meplat qui du tendon remonte et suit la separatio7i de la longue portion et du
vaste externe. Si, dans cet Hat de distension, le muscle se contraete, on voit la
separation ds la longue portion et du vaste externe s'aceentuer; sur la longue
portion elle-meme, I'insertion des fibres eharnues sur les aponevroses superieures
et inferieures s'aeeuse.
Le triceps est un extenseur puissant de Tavant-bras sur le bras.
Par sa longue portion, il eleve Thumerus et maintient fortement cet 03
applique contre la cavite glenoide. Le coraco-humeral remplit une fonclion
analogue et le biceps aussi par sa longue portion.
Muscles de l'avant-bras.
La masse musculaire qui entoure le squelette de Tayant-bras est, d'une
maniere generale, charnue dans les deux tiers superieurs et tendineuse dans
le reste de I'etendue du membre.
Elle a 6t6 subdivis6e par I'anatomie descriptive en un grand nombre de
muscles qu'il nous a semhle inutile de decrire tous isolement. Nous les
repartissons en deux regions seulement (fig. 5) :
1" Une region antero-iaterale tres elendue comprenant la partie ante-
rieure de Tavant-bras et les deux bords dans toute leur epaisseur.
2" Une region posterieure tres etroite situee a pen pres au milieu de la
face posterieure de l'avant-bras.
MEMBRE SUPEniEUR
31
1° Region antero-laterale.
Les musc'cs de la region antero-
laterale peuvent se subdiviser en
trois couches.
a) Une couche profonde qui com-
prend deux petits muscles tres pro-
Tondement situes, couches sur le
squclette et sans action directe sur
les formes exterieures.
b) Une couche mojenne compo-
s6e uniquement des flechisseurs des
doigts et qui forme le bord interne
de I'ayant-bras.
c) Une couche supcrficielle dont
les muscles ont surtout une action
sur le poignet et qui form.e le bord
externe.
Ces deux dernieres couches ne
sont guere superposees
qu'a la partie anterieure
du membre. (Fig. S.)
a) Couche profonde.
(Fig. 6.)
Deux petits muscles
settlement :
, G'est, en haut, le court
supiiiateur qui, ne de I'e-
picondyle, s'enroule au
tiers superieurdu radius,
au-dessus de la ligne
oblique de la face ante-
rieure. II concourt a la
saillie du bord externe de
I'avanl-bras en soutenant
C.S.
CM.
c. p.
f i Region ant£ro-lat€ralQ.
^H Region posterieare.
Fig. 6. — Coupe sch^matique de l*avant-bras,
suppos6e faite en un endroit ind^lermine du
membre et destin^e a montrer la repartition de
tous les muscles.
Region antero latSrale.
C. P. Couche profonde : carr^ pronateur, court auptoa-
teur.
C. M. Couclie moyenne : flechisseurs des doigts, fle-
chisseor superficiel, flechisseur profoad, il^chisseur
propte du pouce.
C. S. Couche superflcielle :
Partie externe : long supinateur, 1" radial, 2' radial.
Partie anterieure : rood pronateur, grand patmairo.
petit palmalre. cubital aotcrieur.
Region poslcrieure.
Couche prol^onde : 1" exteaseur du pouee. a'extenseiir
du pouce, a= exteaseur du ponce, extensour pi-opre de
lindex.
Couche Ruperficielle : ancone. exlenseur des doigts,
extenseur propre du petit doigt, cubital postcpieur.
Tendon des muscles ^picondyliens.
Tendon des muscles ^pitrochl^eos.
Tendon du brachial anterieur.
Court supinateur.
Tendon du rond pronateur.
C«rr* pronateur
Fig. 6. — Muscles prolonds de la r^gioij antero-laterale d«
I'avant-bras.
32 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
les muscles superficiels de la region, le long supinateur el les deux radiaux.
U est supinateur.
Puis, en has, couche transversalement sur les extremites inferieures des
deux OS de I'avant-bras, le cam pronateur, muscle de forme quadrilatere,
assez 6pais et qui s'attache aux parties des os sur lesquelles il repose. 11 est
pronateur et maintient I'epaisseur du quart injerieur de I'avant-bras d'une
fa^on d'autant plus effieace, que les muscles qui passent en avant de lui sont
presque exclusivement reduits a leur portion tendineuse.
b) Couche moyenne.
Groupe des f leohisseurs des doigts. (PI. 9, flg. 1.) Les flechisseurs
des doigts tapissent toute la partie anterieure et interne des os de I'avant,
auxquels ils s'attachent depuis Tapophyse corono'ide du cubitus et la ligne
oblique de la face anterieure du radius, dans I'etendue de leurs deux tiers
superieurs environ.
Le corps charnu volumineux, divise en plusieui-s faisceaux, descend presque
jusqu'a la partie inferieure de I'avant-bras. 11 donne naissance k de longs
tendons, tous accoles au niveau du poignet et passant en faisceau dans I'an-
neau carpien. II resulte de cette disposition que les tendons des flechisseurs
des doigts, ainsi solidement maintenus dans la profondeur du poignet,
arrivent k la main sans rien laisser paraitre de leurs formes exterieures.
Le pouce rejoit un seul tendon qui descend jusqu'a la base de la phalan-
gette. Chaque autre doigt refoit deux tendons superposes dont I'un, profond,
se rend directement h la derniere phalange, tandis que I'autre, superflciel,
se divise pour laisser passer le precedent et s'attacher sur les deux c6tes
de la phalangine.
Si ces tendons sont sans intern pour la forme exterieure, il n'en est pas de
meme du corps charnu qui forme une masse epaisse, occupant toute la partie ante-
rieure et tout le bord interne de I'avanl-bras, oil, lorsque le poing se ferme avec
vigueur, ils forment un relief saisissant (1). Les muscles dela couche super fiaielle
ne sauraient les masquer entierement.
(1) L'anatomie descriptive d6erit ici trois muscles distincts, le fleehisseur
propre du pouce, le fleehisseur profond dts doigts et le fleehisseur superflciel des
doigts. II nous a sembl6 prff^rable de les fondre ici dans une mfime description.
MUSCLES DE L'AVANT-BRAS
*
Pl. 9.
Rond pronateur.
Grand palmairet
Petit palm aire.
Cubital anUrteui'i
CulilLal nnt^rlcur
3' Extenseur du pouce
Extenaeur propre de 1 ndex
1=' Extenseur.
2< Extenseur. K du pouoe.
Fro-: 3. — Plan posthhieur. Couche pbofonde. Fig. 4. — Pljui posteriIur. Couchb superficielle.
O"- Pant Bicher <fe<.
34 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
c) Coue.he superficielle.
La couche superficielle regne 4 la partie antferieure et externa de I'avant-
bras. A la partie anterieure, elle recouvre las muscles precddents ; A la
partie externe, elle repose sur le radius.
Muscles antirieurs. (PI. 9, fig. 2.) — Au nombre da 4, ils ont tous una
insertion superieure commune k I'epitrochKe. Ces muscles sont, en allant
de dehors en dedans, le rond pronateur, le grand palmaire, le petit palmaire
«t le cubital anterieur. Les trois derniers sont sous-cutanes dans toute leU^r
6tendue, le premier ne Test que dans sa moitie superieure.
Rond pronateur. — Le rond pronateur, qui s'attache, en haut, k I'epi-
trochlee et un peu au bord interne de I'humerus par de tres courtes fibres
aponevrotiques, se dirige obliquement en bas et en dehors vers le milieu de
la face externe du radius, ou il s'insere h. I'empreinte qui porte son nom. Les
fibres charnues se rendent a un tendon qui apparatt sur la face anterieiirc
du muscle et qui inferieurement s'anroule autour du radius avant de s'jf
attacher.
Danssa moitie inferieure environ, ce muscle est reconvert paries muscles
de la region externe. Dans so moitie superieure,Hl forme, sur le nu, un relief
distinct en dedans du pli du coude. Ce muscle est pronateur et en meme temps
flechisseur de I'avant-bras sur le bras.
Grand palmaire. Petit palmaire. Cubital anterieur^ — Ces
trois muscles confondent, en haut, leurs corps charnus en une meme masse
qui nait de I'epitrochlee et occupe la moitie superieure de la partie interne
de I'avant-bras. Vers le milieu de I'avant-bras, chacun de ces muscles donne
naissance k un tendon distinct qui merite une description speciale. La ten-
don du grand palmaire, legerement oblique, descend vers le poignet, ot il
disparait dans une gaine speciale pour atteindre son point d'insertion k la
base du 2* metacarpien.
Le tendon du petit palmaire, plus gr^le, plus saillant, tr^s visible sur tout
son parcours, passe au-devant du ligament annulaire du carpe pour
s'epanouir dans I'aponevrose palmaire. II occupe, au poignet, la milieu
da la face ant^rieuro. Ga muscle n'est pas constant et il manque une fois
sur dix.
Le tendon du cubital anterieur se trouve situ6 au bord interne de I'avant-
bras. 11 se rend au pisiforma at aussi a la base du S' metacarpien. Son bord
MUSCLES DU MEMBRE SUPERIEUR (ECORCHE) Pl, 10,
.Graad peetoral-
Braclilal ant^rlcur.
Rood pronateoT.
ExpaosioD ap<)n6vrotiqii9 da bicepi.
.Grand palmalre.
Petit pedmaire.
Fiechisseura. deA dOIgts.
Cubital antferleui'.
Palmalre outaa^.
Muscles de r6iii<iieDce b^ pothenar
Plan amteiueur.
£> /'ouf Bicbtr del.
36 ANATOMIE ARTISTIQUE DU COUPS IIUMAIN
anterieur decrit avec le tendon du petit palmaii'e un long espaee triangu-
laire dontla base est au poignet et qui laisse voir les flechisseurs dcsdoigls.
(PI. 10.) Par son bord posterieur, il regoit, jusqu'4 son attache inferieurc,
des fibres charnucs se rendant, d'autre part, a una large aponSvrose qui,
6tendue dans toute la hauteur de la region, recouvre le flechisseur profond
et gagne la Crete du cubitus. (PI. 9, fig. 3.) Cette aponevrose d'insertion se
confond en partie avec raponevrose d'enveloppe du membre. II en resulte
que, tout a la partie interne de I'avant-liras, les muscles superjiciels ne sont plus
representes que par cette aponevrose et que la saillie charnue que forme ce bord
interne est exelusivement due aux flechisseurs des doigts, dont nous avons fait
remarquer plus haut le puissant developpement dans ce sens.
Ces trois muscles sont flechisseurs de la main sur Tavant-bras. Le grand
palmaire attire en meme temps en avant le bord externe. Le cubital ant6-
rieur attire en avant le bord interne. Le petit palmaire est flechisseur
direct.
Pour resumer I'action de ces muscles siir la forme exterieure du membre, je
rappellerai qu'a part le rond pronateur, dont le corps charnu forme, en haut de
I'avant-bras, un relief distinct en dedans du pli du coude, les trois autres laissent
voir surtout leurs tendons. Le milieu de la face palmaire du poignet est occupe
par la corde grlle et oblique du petit palmaire. En dehors du petit palmaire et
separe de lui par une gouttiere peu large, se voit le tendon du grand palmaire, et,
tout au bord interne, le tendon du cubital anterieur ne montre son relief que lors-
qii'il est en action. Le plus souvent le tendon du cubital anterieur correspond, sur
le nu, a une gouttiere occasionnee par le relief des flechisseurs profonds qui appa-
raissent entre lui et le tendon du petit palmaire.
Muscles externes. — La couche superficielle se continue, en dehors, par le
groupe des muscles externes k qui I'on doit entierement le puis^ant relief
de I'avant-bras en haut et en dehors, relief qui empiete sur le bras. C'est
le long supiuateur et les deux radiaux.
Long supinateur, 1" radial, 2' radial. (PI. 10, 11, 12 et pi. 9,
fig. 4 et 3.) — La disposition de ces trois muscles est beaucoup moins
simple que celle des muscles que nous venons d'§tudier et qui sont places
les uns a c6te des autres. lei, les trois corps charnus sont en partie super-
poses, c'est-a-dire qu'ils se recouvrent partiellement, et ils sont en partie
accoles. De plus, deux d'entre eux (les deux premiers) subissent un mouve-
ment de torsion ou d'enroulement sur le bord externe du membre.
MEMBRE SUPliRlEUR
37
Leurs insertions superieures occupent tout le bord externe de I'hum&'us
depuis I'union du tiers mojen avec le tiers inferieur jusqu'i et y compris
I'dpicondyle. Elles sont superposees. La partie la plus elevee et la plus
etendue appartient au long supinateur; la partie moyenne, correspondant a
Tin travers de doigt au-dessus de I'epicondyle, appartient au premier radial ;
«nfin le second radial s' attache i I'epicondjle lui-meme. Les trois muscles
ainsi etages ont des corps charnus de forme differente, mais qui ont ceci de
commun qu'ils sont composes de fibres tongues k peu pres paralleles et don-
nant naissance inferieurement a de longs tendons qui s'attachent : le long
supinateur, k la base de I'apophyse styloide du radius ; le premier radial,
k la base du deuxieme metacarpien ; le deuxieme radial, k la base du troi-
sieme mdtacarpien qui presente une apophyse styloide destinee k cette
insertion.
Le plus profondement situe, le 2" radial (pi. 9, fig. 3), a un corps charnu
tres epais qui descend directement en dehors du radius et dont le bord pos-
terieur touche I'extenseur commun des doigts (pi. 9, fig. 4), muscle que
nous allons retrouver k la face posterieure du membre
Les deux autres muscles, accoles, minces et aplatis late-
ralement dans leur portion superieure ou brachiale, se
contournent en passant k la region de I'avant-bras ou
ils sont manifestement plus 6pais et aplatis dans le sens
antero-posterieur. (Fig. 7.) Dans ce trajet, le 1" radial
recouvre partiellement le 2", en avant duquel il se place
€t est lui-meme en partie reconvert par le long supina-
teur entierement sous-cutane. Sur la face anterieure de
I'avant-bras, le corps charnu du long supinateur s'avance
jusqu'au voisinage du grand palmaire, qu'il recouvre
meme quelquefois. (PI. 10.)
11 resulte de ce qui precede que, sur recorchS, le long
supinateur apparatt dans toute son ^tendue, en haut, h
la partie externe et inferieure du bras; en bas, k la partie
anterieure de I'avant-bras ; que le 1" radial apparait
egalement, au bras, au-dessous du long supinateur, et, k
I'avant-bras, sur une etendue qui devient d'autant plus petite qu'elle est plus
inferieure, en dehors et en arriere du corps charnu du long supinateur; et
qu'enfin, au-dessous de la partie superieure brachiale du l" radial et
Fig. 7. — Long supi-
nateur {traits coiiti-
nus) et premier ra-
dial ( traits inter-
rompus).
38 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
en arrifire de son tendon, apparalt la partie inferieure et postdrieure du
corps charnu du 2" radial. (PI. d2.) En bas, les deux tendons des radiaux
accolis passent au-dessous de trois muscles de la face posterieure de I'avant-
bras qui lous trois se rendent au pouce et que nous feludierons plus loin.
(PI. 9, fig. 4.)
II y avait lieu d'msister sur eette disposition des trois corps chamus des
muscles de la region externe, car nous les retrouvons souvent tres distincts sur
le MM.
Dans le repos dn membre, les corps chamus du long supinateur et du i"' ra-
dial se confondent d'ordinaire. II en est de mime lorsque I'avant-bras se fleehit
sans effort; m,ais si ce mouvement de flexion exige une ceriaine force, on voit alors
le corps charnu du long supinateur s'isoler du 1" radial sous la forme d'une
eorde tendue entre les deux insertions extrSmes. Quant au corps charnu du
5* radial, nous le retrouvons toujours sous I'apparence d'une saillie allongee
dirigee dans le sens de I'axe du membre et occupant, sur une etendue de trois a
quatre travers de doigt, le milieu du hard externe de I'avant-bras.
Le nom du long supinateur consacre une erreur physiologique. Ce
muscle n'est pas supinateur, il est flechisseur de I'avant-bras sur le
bras. Les deux radiaux sont des extenseurs du poignet : le premier, exten-
seur et abducteur de la main; le deuxieme, extenseur direct.
2° Region posterieure. (PI. 9, fig. 3 et 4. — PI. H.)
Les muscles de cette region sont disposes en deux couches de trois
muscles chacune (1).
Les muscles de la couche profonde, directement appliques sur les os, n'oc-
cupent guere que la moitie inferieure de I'avant-bras et sont diriges oblique-
ment en bas et en dehors ; les muscles superficiels occupant toute la hau-
teur de la region, s'attachent tous en haut & I'epicondyle et croisent dans
leur direction les muscles profonds qui les debordent en bas et en dehors.
(1) L'anatomie descriptive en compte quatre, mais il y a lieu de rattacher \'ex-
tenseur propre de I'index de la couche profonde et I'extenseur propre du petit
doigt de la couche supeiflcielle a I'extenseur commun des doigts, puisqu'ils ne
iorment point, sur le nu, de reliefs distincts.
MUSCLES OU MEMBRE SUPERIKUR (ECORCHE, SUITE) Pl. II
Deltolde, porliaa moyeaae.
DeltoMe, Tusceau poslirieur
Long Buplnateur
1" radial
Eztanseur propre du petit dolgi
CuJiltal post^rleur
1" Exteoseur d.u police.
[Long nbducleur I
2* E^cteoseur du pouce
[Cuurl c.lenscur >
,3' Extenaeur du pouce.
iLojiif eMenscun
2- radial
. 1" radial
Plak POST£BJEir&
40 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIJN
a) Couche profonde. (PI. 9, flg. 3.)
Extenseurs du pouce : I", II" et IIP. — Ces trois muscles ont leurs
corps charnus allonges et fusiformes accoles les uns aux autres et comme
etag^s de haut en bas et de dehors en dedans, ee qui permet de les desi-
gner par un nunaero d'ordre en commenfant par le plus eleve (1).
Le premier est le plus long; 11 s'attache, en haut, k la face posterieure des
deux OS de I'avant-bras, et s'accole au deuxicme situe au-dessous de lui.
Ces deux muscles ne se quittent pas tout le long de leur parcours. Leurs
corps charnus croiseat la face post6rieure du radius, puis se placent a son
bord externe dont ils suivent la direction. lis forment, sur le nu, un relief
earacteristique au tiers inferieur du bord externe de I'avant-bras
Aussitdt parvenus en dehors du radius, les corps charnus donnent nais-
sance k deux tendons qui se suivent accoles, descendant directement appli-
ques sur le bord externe de I'apophyse styloide du radius, oii ils sont re^us
dans deux gouttieres distinctes; puis I'un d'eux, le premier, s'arrete k I'ex-
tremite superieure du premier metacarpien, tandis que le second continue
sa marche au dos du premier metacarpien pour s'attacher k I'extremite
superieure de la premiere phalange. — Dans I'extension du pouce, ces tendons
se distinguent fort nettement sous la peau au bord externe du poignet et sur
la face dorsale du premier metacarpien.
En dedans des deux muscles qui precedent, le corps charnu plus grele
du III' extenseur du pouce s'attache, en haut, au cubitus, et son tendon,
s6par6 de ceux des muscles precedents par une assez grande distance,
passe dans une gouttiere oblique a la face posterieure du radius et de la se
dirige obliquement en dehors, en croisant les tendons des radiaux, pour
rejoindre, a la face dorsale du premier metacarpien, le tendon du 11* exten-
seur, I'accompagner jusqu'a son insertion k la phalange, puis descendre
plus bas s'attacher lui-meme a la base de la phalangette du pouce. — Au-
dessous de I'extremite inferieure du radius, le tendon de ce muscle tres visible
sous la pcau limite, avee la saillie que forment, en cet endroit, les tendons des deux
muscles precedents, une depression connue sous le nom de tabatiere anatomique.
G'est ainsi que les trois muscles extenseurs du pouce etages de haut en
bas envoient leurs tendons inferieurs s'attacher aux trois segments du
(1) L'anatomie descriptive disigne ces muscles en suivant le mfime ordre par
les noms de long abducteur, court extenseur et long extenseur du pouce.
MUSCLES DU MEMBRE SUPERIEUR (ECORCHE, SUITE) Pl. 12.
BrachiaJ ant6rleur.
.Grand pectoral.
Long suplnateuT.
t" radial extems
1" InteroBBsux doraaL
Plan lateral externe.
0' Paul Itieher del.
43
ANATOMIE ARTISTIQUE DD CORPS HUMAIN
pouce : le n° 1, au I" segment ou metacarpien ; le n** 2, au 11' segment ou
phalange ; le n" 3, au IIP segment ou phalangette.
lis sont tous trois extenseurs, mais de plus : le n* 1 est abducteur et tire
en avant le premier m6tacarpien ; le n° 2 est abducteur direct; et le n°3
est abducteur et tire en arriere le premier metacarpien.
b) Couche super fieielle. (PI. 9, fig. 4.)
Les muscles de la couche superflcielle s'attachent tous, en haul, k I'ipi-
condyle. On les dSsigne sous le nom de muscles epicondyliens, par opposi-
tion aux muscles epitrochl^ens de la face anterieure. (Fig. 6.)
lis sont au nombre de trois : Vewtenseur commun des doigts, le cubital
posterieur et I'ancone.
Extenseur commun des doigts. — C'est le plus important de la
region. U descend en dedans des muscles radiaux, et son corps charnu
donne naissance, vers le tiers inferieur de I'avant-
bras, k quatre tendons qui restent accoles tant
qu'ils sontJiTavant-bras, passent, aupoignet,sous
le ligament annulaire du carpe et divergent, au
dos de la main, pour serendre aux quatre derniers
doigts, dont ils occupent la face dorsale. (Fig. 8).
lis s'inserent, par uneparlie mediane, ^I'extre-
mite de la phalangine et, par leurs parties late-
rales qui se rejoignent au-dessous de I'insertion
phalanginienne, a I'extremitS superieure de la
phalangette.
Au dos de la main, les tendons s'envoient reci-
proquement des expansions tendineuses tres so-
lides et qui rendent plus ou moins solidaires les
mouvements d'extension des doigts. Ces expan-
sions expliquent comment il est si difficile d'e-
tendre un seul doigt k I'exclusion des autres.
Exception est faite pour I'index et le petit doigt
qui recoivent chacun un faisceau musculaire special, faisceau superficiel
pour le petit doigt et faisceau profond pour I'index, de sorte que chacun de
ces deux doigts rcQoit deux tendons extenseurs accoles.
Le corps charrm de I'extenseur comnmn forme, au dos de I'avant-bras, un relief
Fig. 8. — Tendons du dos de la
main et du poignet.
MEMBRE SUPfiRIEDR 43
fort distinct en dedans du siUon qui litnite les saillies des radiaux. Au quart
inferiew de I'avant-hras, au poignet, les tendons ne sont point visibles, masques
qu'ils sont par le ligament annulaire du carpe. Mais, au dos de la main, les ten-
dons de I'extemeur apparaissent surtout dans les moumments d' extension, et les
expansions tendineuses qui les joignent sont qv^lquefois appreciables. Lorsque le
poing est ferme, ce sont eux qui forment la partie la plus saillante de I'articula-
tion metacarpo-phalangienne sur laquelle Us s'appliquent.
A la face dorsale des doigts, ils ne sont pas apparents, paree qu'ils s'etalent et
sont alors eomme des gouttieres aponevrotiques qui epousent exactement la
forme du dos des phalanges.
Cubital posterieur. (PL 9, fig. 4.) — En dedans de I'extenseur des
doigts, se trouve un corps charnu allonge qui suit la mSme direction. Cast
le muscle cubital posterieur s'inserant, enhaut, a I'epicondyle par un tendon
commun aux muscles precedents et donnant naissance, en bas, a un fort
tendon distinct, qui descend le long de la face posterieure du cubitus,
passe, en dehors de I'apophyse styloide, dans une gouttiere specials et de 14
se dirige en dedans pour gagner la base du V mSlacarpien, oil il s'insere.
II suit la direction de la crfete cubitale qui le borde en dedans, et k laquelle
il s' attache Sgalement par I'intermediaire de raponevrose antibrachiale qui
le recouvre.
Le cubital anterieur s'attache aussi k cette mSme crSte cubitale, mais par
I'intermediaire d'une longue et large apon6vrose qui recouYre le corps
charnu des flechisseurs profonds, de sorte que la crSte cubitale est transformee
en sillon, non par les corps charnus saillants des deux cubitaux, mais par le
cubital posterieur en arriere et par les flechisseurs des doigts en avant.
Le corps charnu du cubital anteriewr est assez distant du corps charnu du
cubital posterieur, et tous deux occupent les limites internes des faces anterieure
et posterieure de I'avant-bras et sont separes par I'epaisseur du bord interne. Les
tendons inferieurs des deux muscles sont egalement separes par I'epaisseur du
poignet et contrihient d I'elargissement du bord interne du poignet qui, au lieu
d'Hre arrondi, presente un meplat soutenu, en avant et en arriere, par les deux
tendons. Puis, en bos, les deux tendons se rapprochent pour s' attacker tous deux
a I'extremite superieure du V' metacarpien, I'un en avant, I'autre en arriere.
Le corps charnu du cubital posterieur forme un relief distinct au dos de
I'avant-bras, entre le sillon de la crete cubitale et le relief de I'extenseur
commun.
a ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
11 est extenseur abducteur de la main sur le poignet.
Ancone, (PI. 9, fig. 4.) — Petit muscle triangulaire situ6 k la partie
superieure de la region. 11 s'insere a I'epicondjle par un tendon distinct des
muscles precedents, et de la ses fibres se dirigent en divergeant vers le
bord externe de I'olecrane et la partie la plus superieure de la face externa
da cubitus. Ayant la forme d'un triangle avec le sommet i I'Spicondyle et
la base au cubitus, il se revele, au dehors, par un meplal tres distinct qui
emprunte sa forme a celle du muscle lui-meme et qui est situe au-descous de la
fossette epicondijlienne, en dedans du relief du cubital poslerieur dans sa
partie la plus elevee et en dehors de I'olecrane.
Muscles de la main.
II convient de subdiviser ces muscles en trois regions : 1° une region
moyenne ou creus de la main; 2° une region externe repondant au pouce et
formant le relief de I'eminence thenar; 3° enfin une region interne repon-
dant au petit doigt et formant le relief moins accentue de I'eminence hjpo-
thenar
1° Muscles de la region moyenne.
Tons les espaces intermetacarpiens sont combles par de petits muscles
que Ton nomme muscles interosseux (4).
Leurs corps charnus (fig. 9) s'attachent aux deux
faces metacarpiennes qui limitent I'espace interos-
seux oil ils sont loges, et ils donnent naissance a des
tendons qui remontent sur les cotes des articula-
tions metacarpo-phalangienues pour se confondre
avec le large tendon de I'extenseur commun des
doigts.
Leur fonction principale est d'ecarter ou de rap-
Muscies inter- procher Ics doigts les uns des autres.
osseux dorsaux. /• j- ^ -, ■ i ■ ,■
Bien que projondement sttues, ces muscles mteressent
la forme exterieure. Le I" interosseux dorsal est la cause de ce relief puissant
qui, au dos de la main, apparalt dans le I" espace intermetacarpien. Les autres
interosseux ne forment point de reliefs distincts, mais ils donnent au dos de la
(I) L'anatomie descriptive en distingue deux par espace, un interosseux dorsal
et un interosseux palmaire. (Voy. Anat. art., p. 121.)
MEMBRE SUPEftlEUR
45
main sa courbure uniforme, reunissant en une mime surface toutes les faces
dorsales des metacarpiens. (PI. 11.)
2° Muscles de reminence thenar.
Nous distinguerons les miiseles de la raeine du ponce, qui forment la partie
la plus saillante de I'Sminence thenar, et I'adducteur qui soutient la partie
iuferieure et surbaissee de la meme eminence.
Adducteur du pouce. (Fig. 10.) — Ce muscle, de forme triangulaire,
Tendon da I" extenseur du poucc.
Mascles de la raeine dii poucc..
Adducteur dupotica..
— Tendon du cubital ant^rieur.
|MuBCle8 de reminence hypotbeo&r.
Fig. 10. — Muscles dela main.
s'attache, par la base du triangle, au grand os et k la pariie anterieure du
troisieme metacarpien. De la, ses fibres convergent vers leur insertion
externe a I'extremite superieure de la premiere phalange. Recouvert par
les tendons des muscles flechisseurs des doigts, il ne devient superflciel
qn'k son extremite externe, qui forme, ainsi que je I'ai deja dit, la
partie iuferieure et surbaissee de I'^minence thenar.
Muscles de la raeine du pouce. — Ces muscles, situes en avant du
premier metacarpien, s'altachent, en haut, k la partie externe du carpe (sca-
pho'ide et trapeze) et au ligament carpien,pour descendre s'inserer k la face
anterieure du premier metacarpien et k I'exlremite superieure de la pre-
miere phalange. Ik ne forment point, sur le nu, de reliefs distincts les uns des
autres et ne valent point d'etre decrils separement (d). lis tiennent sous
leur dependance les mouvements d'opposition du pouce.
(1) L'anatomie descriptive distingue Vopposant, le court flechisseur et le court
abducteur. L'opposant est couch6 contre le I" metacarpien, a la face anterieure
46 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
3° Muscles de reminence hypothenar.
Ges muscles occupent le bord intei'ne de la main. lis sont les analogues
des muscles de la racine du pouce (1).
lis contribuent aux divers mouvements du petit doigt et du cinquieme
metacarpien, mouvements qui se rapprochent de ceux du pouce et se resu-
ment en un veritable mouvement d'opposition, tout attenue qu'il soil.
II faut signaler k part le muscle le plus superficiel de la region, le pal-
maire cutane (pi. 10), compose de petits faisceaux charnus 6tendus transver-
salement a la surface des autres muscles. II s'attache, en dehors, au bord
interne de I'aponevrose palmaire, et, en dedans, k la face profonde de la
peau du bord interne de la main. C'est lui qui, par sa contraction, determine
en cet endroit une depression lineaire irreguliere.
duquel 11 s'attache, d'une part, pendant que, d'autre part, il prend insertion au
trapeze et au ligament du carpe.
Le court flechisseur est le plus volumineux. II s'attache, en haut, au trapeze et
au ligament du carpe et, en has, k rextr6mlt6 supSrleure de la premiere pha-
lange.
Le court abducteur estle plus mince etle plus superficiel; il s'attache, en haut,
au trapeze et au scapholde et, enbas, ct la par tie sup6rieure et ext^rieure de la
premiere phalange.
Il) L'anatomie deacriplive d6crit I'opposant du petit doigt, le court flechisseur et
VabiuUeur.
MEMBRE INFfiRIEUR
SQUELETTE DU MEMBRE INFERIEUR
Comme pour le membre superieur, le squelette du membre inferieur
comprend quatre segments, la hancbe, la cuisse, la jambe et le pied.
Squelettb oe la hanghb.
Os iliaque. (PI. 13.) — L'os coxal ou iliaque est un os plat, irr6gulier,
grossierement rectangulaire, etrangl6 4 sa partie moyenne et comme tordu
sur lui-m6me.
A son centre, existe une cavite arrondie, caviU cotyloide. Au-dessus, la
moitie superieure de l'os s'appelle I'ilion. Au-dessous, la moitie inferieui-e
est percee d'une large ouverture (trou oblurat^eur) en avant de laquelle se
trouve le pubis et en arriere I'ischion.
On considere k cetos deux faces, I'une externe et I'autre interne, et quatre
bords : superieur, inferieur, anterieur et posterieur. Nous dScrirons rapide-
ment cbacune de ces parties, en n'insistant que sur les principaux details.
La face externe (pi. 13, fig. 2) est creusee, d'abord en haut, d'une large
depression irregulierement concave. C'est la fosse iliague externe, parcourue
par deux crfites osseuses courbes, la ligne courbe superieure, tout pres du
bord superieur de Tos, et la ligne courbe inferieure. La cavite cotyloide est
hemispherique, echancree par en bas {echanerure eotyloidienne), entouree
d'un relief osseux (soureil cotyloidien) et marquee au fond d'une depression
rugueuse {arriere-fand de la cavite cotyloide). Le trou obturateur est ovale
t,hez I'homme et triangulaire chez la femme.
La face interne (pi. 13, fig. 3) est coupee obliquement par une cr^te sail-
lante, er^te du detroit superieur. Au-dessus et en avatit, nous trouvons la
fosse iliaque interne. Au-dessous et en arriere, on voit d'abord une surface
48 ANATOMIE ARTISTIQUE D0 CORPS HUMAIN
lisse quadrilatSre qui repond k la cavite cotylo'ide. Au-dessus de cette sur-
face quadrilatere, se trouve une grosse saillie, la tuberosite iliaque et la
facelte auriculaire pour I'arliculation du sacrum. Au-dessous, le trou obtu-
rate ut.
Des quatre bords deux sont convexes, le superieur et I'inferieur, et deux
tres irregulierement concaves, I'anterieur et le posterieur.
Le bord antdrieur (pi. 13, lig. 4) montre d'abord deux eminences, epine
iliaque anUrieure et superieure el ^pine iliaque anterieure et inferiewe; puis une
gouttiere, la gouttiere du psoas limit6e, en bas, par une eminence (eminence
ileo-pectinee) ; ensuite une surface plane triangulaire, surface pectineale,
bordee en arrifire par une crete, la crSle pectineale; enfln V epine du pubis et,
tout a I'extremitS, I'angle du pubis.
Le bord posterieur (pi. 13, fig. 5), commence egalement par deux saillies,
I'Spine iliaque posterieure et superieure et I'epine iliaque poste'rieure et infe-
rieure. Plus bas une points osseuse, epine seiatique, limite deux echancrures ;
en haut I'eehancrure seiatique superieure, au-dessous Veehancntre seiatique
inferieure. Tout en bas, la grosse saillie de I'ischion.
Le bord inferieur forme Varcade du pubis.
Le bord superieur (pi. 13, fig. 1) est la crHe iliaque. II est large, epais 11
decrit, dans le sens antero-posterieur, une courbe k sommet superieur se
rapprochant de I'ogive, et, dans le sens horizontal, une double courbure en
forme d'S italique. Les deux courbes de 1 S italique sont d'inegale etendue,
I'ant^rieure bien plus longue que la post6rieure, et forment un angle au
point ou elles se joignent, angle rentrant de la crHe iliaque.
SqUELETTE de la CUISSE.
Femur. (PL 14.) — Le femur reproduit tres nettement la forme d'S
italique lorsqu'on le considere sur le c6te. II presente, dans sa plus grande
etendue, une courbure antSro-posterieure ci convexite tournee en avant, qui
contribue k donner k la face anterieure de la cuisse une convexity dans le
meme sens.
L'extremite superieure de I'os est formee d'une tSte articulaire arrondie
representant les 2/3 d'une sphere et marquee d'une depression rugueuse
pour I'insertion du ligament rond. Cette tfete est supportee par une portion
un peu retrecie, ou eol, qui se continue avec le corps en formant un angle
obtus ouvert en dedans. A la jonction du corps et du col, se trouvent deux
SQUELETTE DE LA HANCHE. — OS COXAL
PL. 13.
Angle lormii par la erite iliaque..
TuberosUf iliaque. .
illaque ou bord sup^r^enr.
Fig I. — Plan suPifiniEun.
Fig. 2. — Plan lateral- EXTEnxE.
Fig. 3. - Plan lat^hal interne.
Epioe illaque anU ra-sup^i
f.pine iliaque laliro-iafirieure.
Goultiirs dj psoas,
tmineace il^o-peclinfc.
Crdle pectinik_
Surface peclin^ale
tpine du pjbia ■■
KacelU ouriculairf
Fig. 4. — PLA^ u(terieub.
Fig S — Plan post^bieur
D' Pflu' Richer del.
so ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
tuberositas d'inegal volume, le grand trochanter en dehors et le petit tro-
chanter en dedans. Le grand trochanter depasse, en haut, le niveau du col et
il se trouve creuse, en dedans, d'une cavite pour insertions musculaires, la
cavite digitate. Les deux trochanters sont reunis, en avant, par une ligne
oblique rugueuse et, en arriere, par une veritable erSte saillante.
Le corps du femur triangulaire est lisse en avant et sur les c6t^s. II pre-
sente, en arrifire, un bord postirieur saillant et rugueux destinS a des inser-
tions musculaires multiples. Ce bord est designe sous le nom de ligne dpre.
N6e, en haut, par deux origines, du grand et du petit trochanter, cette ligne
se bifurque, en bas, pour limiter une surface triangulaire qui est la surface
poplitee.
L'extremit6 inferieure est volumineuse, quadrilatere, formee de deuxcow-
dyles reunis en avant et separes en arriere par une vaste echancrure. La
reunion des condyles en avant donne naissance a une sorts de poulie : c'est
la trochlee femoi-ale dont les deux moities sont fort infigales. La moitie
externe a plus d'etendue, son bord est plus saillant, et son sommet remonte
plus haut. En arriere, les condyles qui continuent la surface articulaire de
la trochlee font une forte saillie. lis sont pourvus, sur le c6te, de tuberosites
destinees S, des insertions ligamenteuses. Latuberosite interne est surmontee,
en arriere, d'un tubercule pour I'attache du muscle grand adducteur.
Une disposition imporlante a noter est I'inclinaison de cette extremity
infer! eure sur I'axe du corps de I'os, car il en resulte que, si les deux condyles
reposent sur un plan horizontal, le corps de I'os ne s'eleve pas verticalement,
mais tres obliqucment en haut et en dehors. Le femur, au milieu des parties
molles de la cuisse, est done situe obliquement, de telle fa?on que le grand
trochanter vient affleurer la surface cutanee h. la parlie externe de la cuisse,
pendant que la lete articulaire, ramenee en dedans par I'inclinaison du col
en sens inverse, correspond dans la profondeur au milieu du pli de I'aine.
Squelkttb db la jambe. (PI. 15 et 16.)
Le squelette de la jambe est forme de deux os: le tibia et le perone, trSs
inegaux de volume.
Tibia. — Le tibia est un os puissant qui supporte k lui seul tout
I'effort du femur. Nous retrouvons faeilement sur lui la forme d'S italique. 1 1
est de plus legerement tordu sur lui-memc.
Pl. 14
3
C"
52 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
L'extremit6 superieure forme ce qu'on appelle les plateaux du tibia. Elle
est volumineuse, 6Iargie transversalement, tres saillante en arriere et
aplatie par en haut. A sa face superieure, oh observe deux surfaces articu-
laires arrondies et legerement excav6es. Ce sent les cavites glenoides.
L'externe est presque aussi longue que large, I'interne est allongee dans le
sens antero-posterieur. Les deux cavites glenoides sont separees par une
saillie osseuse destinee k des insertions ligamenteuses (epine du tibia).
(PI. 15, flg. 2,) Les cavites glenoides sont support6es par un elargissement
de I'os que Ton designe de chaque c6te sous le nom de tuberosite. La tube-
rosite externe se distingue par la facelte articulaire destinee au perone et
par son tubercule, le tubercule du jambier anterieur. Quant i la tuberosite
interne, elle est parcourue transversalement par une gouttifere qui reg oit le
tendon du demi-membraneux. En avant, I'extremite superieure du tibia
presente une surface triangulaire inclin6e obliquement en haut et dont le
sommet dirigfe en bas et en avant aboutit ci un fort tubercule, la tubhvsite
anterieure, au-dessous de laquelle commence le bord antferieur de I'os.
Cette surface triangulaire, cachee dans la station droite, se decouvre dans
la flexion prononc6e du genou et devient la cause d'une forme exterieure tres
speciale et tres caracteristique.
Le corps du tibia est tres nettement triangulaire dans toute son 6tendue.
Le bord anterieur est tranchant. II forme la crUe du tibia et il se sent tres
facilement sous la peau. Sa forme d'S italique est tres accentuee. II com-
mence & la tuberosite anterieure de I'os pour finir k la malleole interne.
La face externe, legerement concave en haut, devient convexe et anterieure
en bas. La face interne, lisse et legerement convexe, est sous-cutanee dans
toute son etendue. Quant a la face posterieure, un peu plus etroite que les
deux autres, elle est parcourue, vers son tiers superieur, par une Crete
oblique qui delimite, en haut, une surface triangulaire {surface popUtee).
L'extremite inferieure de I'os est quadrangulaire. Elle est creus6e, k sa
face inferieure, d'une surface articulaire de forme trapezoide et destinee k
I'astragale. (PI. 15, fig. 2.) Son bord interne, dejete en dedans, descend
sous la forme d'une apophyse qui constitue la malleole interne. En dehors,
on trouve une surface articulaire triangulaire pour le perone. (PI. 16, fig. 1.)
Enfln son bord posterieur est creuse obliquement d'une gouttiere pour le
tibial posterieur.
P6rone. — Si le tibia est un os puissant, le perone est un os grSle.
SQUELETTE DE LA JAMBE
Pl. 15.
Fig. i. — RoTULE.
. Surfaco arliculaiif.
. Sommct. Inserlion du teodon rolulien.
GouUiire d user
tion du lendon
r^llicbi du dem
membraiieui
Pia. 2. — Plan a.vterieuh
Fig. 3, — Plak posterieuii.
D' Paul Richer del.
S4 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
C'est un OS tres long, mince, triangulaire et notablement tordu sur lui-
meme.
L'extremite superieure renflSe porte le nom de Ute du perone. En haut,
elle est marquee d'une surface articulaire pour le tibia, et elle se termine,
en arriSre, par une apophyse, apophyse stylo'ide du perone, sur laquelle
s' attache le tendon du biceps crural.
Le corps qui lui succede est tres nettement triangulaire et oriente danssa
moitie superieure comme le tibia, c'est-a-dire qu'il a un bord anterieur et
une face posterieure. En bas, la face exlerne deviant posterieure et les autres
faces subissent la meme deviation.
L'extremite inferieure forme la malleole externe. D'aspect triangulaire
avec sommet inferieur,cette extremite nous montre, en dedans : unefacette
articulaire qui complete, en dehors, la surface articulaire du tibia pour I'as-
tragale et, au-dessous, une depression pour insertions ligamenteuses ; en
dehors, une surface arrondie sous-cut anee et, en arriere, un bord posterieur
creuse en gouttiere pour les tendons des muscles peroniers lateraux.
Le perone est accole au c6te externe du tibia, un peu au-dessous de son
niveau. II descend plus bas que lui. Son corps est uoye au milieu des parties
molles de la face externe de la jambe; ses deux extremites, t6te et malleole
interne, sont sous-cutanees.
Rotule. (PI. 15, fig. 1.) — Je ne dirai qu'un mot de la rotule appliquee
centre la trochlee femorale. C'est un petit os de forme triangulaire k base
dirigee en haut et a sommet inferieur. Sa face anterieure arrondie est sous-
cutanee.
Squelette du pied. (Pi. 16 et 17.)
Le squelette du pied, comme celui de la main, se compose detrois segments :
le tarse, le metatarse et les phalanges.
Le tarse comprend sept os, pendant qu'fi. la main le carpe en comprend
huit. On a coutume de les considerer comme disposes en deux rangees de
m6me qu'au carpe ; la l"rangeeest formee par I'astragale, le calcaneumet le
scaphoide; la 2° par les cuneiformes et le cubo'ide.
Les OS du tarse sont beaueoup plus volumineux que les os du carpe et, en
raison de leur importance, nous allonsles passer en revue chacun isolement.
Mais nous le ferons rapideraent et en ne nous arrStant que sur les details
essentiels.
SQUELETTE DE LA JAMBE (SUITE) ET DU PIED Pl. 16.
Fig. 1. — Plan lateral externe.
Fig. 2. — Plan lateral imterne.
Calcan6iun. Tubcrcute de ta face externe
iDsertiOD du leadoo d'Acbilte..
. Soaphipide.
3" cunfiiforme
m^tatarslen.
5 m6tatar9ieit
GtiboMe.
Fic. 3. -^ Sqdelette du pied (Plan lateral externe).
0' Paul liicker del.
66 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Astragale. (PI. 17.) — L'astragale forme le sommet du squelette du
pied et est place au-dessus du calcaneum.
On distingue, en avant, unepartie arrondiequi est la tSte del'os, support6e
par une parLie retrecie qui est le col, le reste formant le corps de I'os. De
forme tres irregulifire, cet os nous montre : en haut, une poulie articulaire
plus large en avanl qu'en arriere; en dehors, une facette articulaire trian-
gulaire et une apophjse ; en dedans, une facette arlieulaire en forme de
croissant; en arriere, une gouttiere pour le long flechisseur du gros orteil ;
en avant, sur la tete, une surface articulaire arrondie pour le scapho'ide et,
au-dessous, deux surfaces arliculaires pour le calcaneum, separees par une
gouttiere profonde.
Calcaneum. (PI. 17.) — Plus volumineux et moins irr^gulier que l'astra-
gale, le calcaneum, qui est I'os du talon, presente en avant deux apophyses,
une grosse et une petite. En arriere, c'est le corps de I'os.
Son aspect irregulierement cuboide permet de lui considerer quatre
faces :
La face superieure, rugueuse en arriere, montre en avant deux facettes
articulaires pour l'astragale et separees par une gouttiere profonde, qui,
avec une disposition analogue de la face inferieure de l'astragale, forme
une cavile designee sous lenom de sinus du tarse. La face externe est plane,
rugueuse et verticale. Un tubercule j separe les gouttiores du long et du
court peronier. La face interne, lisse, est transformfie en gouttiere
pour les tendons des muscles post6rieurs et profonds de la jambe. Enfln, la
face inferieure plus etroite est marquee, h. ses deux extremites, de tubercules
pour les insertions ligamenteuses et musculaires de la plante du pied.
L'extremite posterieure de I'os porte I'empreinte pour I'insertion du
tendon d'Achille, qui n'en occupe que la moitie inferieure. En avant, le
calcaneum possede une surface articulaire pour le cuboide.
Scaphoide. — Le scapho'ide est une sorte de disque ovale avec deux
faces et un pourtour, situe de champ en avant de l'astragale. (PI. 17.)
Les deux faces sont articulaires; la face posterieure est unique, excavee et
destinSe 4 la tfite de l'astragale; la face anterieure est divis6e en trois
facettes pour les trois cuneiformes. Le pourtour est convexe et rugueux en
haut ; il porte, en dehors, une apophjse et, en dedans, une facette articu-
laire pour le cuboide.
CxmSiforines. — Les cuneiformes, au nombre de trois, sont places en
SQUELETTE DV PIED (SUITE)
1" QifitaEarEien.
Phalange.
6' m6tataraien. Apophj-SB
Cubolide (race inr^ieure).
Insertion du tondoa d'AcliIlle.,
Petiie epophyse du c
Fig. 1. — Plan lateral ihterse.
Petit tuberculo. \ ^ „ I Facet
__ I la e pouri
IS lubercule. / * c I '""'^6'
) !■ Calcawfeum,
on du 1 ga
Ule de I'astragale.
Apophyse du 6' mHataralen.
,Wz.. Phalangette.
Fig. 2. — Plan inf^rieur.
Fig. 3. — Plan superieur.
Of Paul Bicker dtl.
58 ANATOMIE ARTISTIQUE DO CORPS HUMAIN
avant du scaphoide. Oa les designe par uq numero d'ordre en commenfant
en dedans. lis ont la forme de coin. Le premier est le plus voluinineux et
il a la base tourn6e en bas. Les deux autres ont la base dirigee en haut.
Cuboide. — Situe au bord interne du pied, le cuboide repond k la double
rang6e formes en dedans par le scaphoide et les cuneiformes. (PI. 17, fig. 3.)
II est trSs irregulierement cuboide.
La face dorsale est legei"ement arrondie. La face plantaire est creusee
d'une gouttifire oblique pour le tendon du long peronier, avec un gros
tubercule pour le ligament calcaneo-cuboidien. (PI. il, fig. 2.) La face
posterieure est articulee avec la grosse apophyse du calcaneum ; la face
anterieure avec les deux derniers metatarsiens ; la face interne avec le sca-
phoide et le 3'cuneiforme. La face externe n'est qu'un bord epais
M6tatarse. — Le metatarse est compose de cinq os qui ont pour carac-
teres communs d'avoir un corps triangulaire avec une base tournee vers le
dos du pied, et une Ute dirigee vers les orteils. La base tarsienne est
epaisse, irregulierement cuboide avec des surfaces articulaires pour les os
du tarse et les metatarsiens voisins. L'extremite anterieure, ou tete, montre
une surface articulaire arrondie plus etendue h. la face plantaire, oil elle se
termine par deux tubercules, et flanquee, sur les c6tes, de depressions pour
les insertions ligamenteuses.
Le i" metatarsien est volumineux et court. Son extremite tarsienne porte,
en bas, un gros tubercule pour I'insertion du long peronier. Le dernier
est le plus grSle et il porte, &, sa base et en dehors, une apophyse pour I'in-
sertion du tendon du court peronier. Le 2' metatarsien est le plus long.
11 a sa base enclav6e dans une sorte de mortaise formee par les trois
cuneiformes.
Ce qui domine dans la disposition du squelette du pied, c'est sa confor-
mation en une sorte de voilte surbaissee dont le sommet representeparl'as-
tragale supporte les os de la jambe. Le pilier posterieur de la voilte est forme
par le calcaneum et le pilier anterieur par la reunion des tetes des metatar-
siens. Mais les deux bords de cette vottte suivent une courbe bien differente;
le bord interne, comprenant le calcaneum, la tete de I'astragale, le scaphoide,
le 1" cun6iforme etle l" metatarsien, est le plus eleve.Le bord externe, com-
prenant le calcaneum, le cuboide et le 5' metatarsien, est tres surbaisse. De
cette sorte la voJlte plantaire est comme formee de deux arcs qui, reunis en
arri^re au talon, s'ecartent en avant pour suivre les deux bords du pied.
MEMBRE INFftRTEUR 59
Au point de vue physiologique, ces deux arcs auraient un rdle different.
L'arc externa, le plus solide en raison de la reunion plus etroite des os
qui le composent, serait Fare de soutien, pendant que Tare interne serait
Fare de mouvement.
ARTICULATIONS DU MEMBRE INFERIEUR
Sur le vivant, la tete femorale est recue dans la cavite cotylo'ide et forme
Farticulation coxo-f6morale ; le genou est constitu6 par l'extremit6 infe-
rieure du femur reposant sur les plateaux du tibia et par la rotule qui vient
s'appliquer sur la trochlee femorale; le cou-de-pied, ou articulation tibio-
tarsienne, reunit les deux extremites inferieures des os de la jambe a Fas-
tragale; chaque os du tarse est etroitement uni a son voifin, etc...
Gomme j'ai fait pour les articulations du membre superieur, je renvoie
t mon Anatomie artistique pour I'etude detaill6e des surfaces articulaires
et des ligaments, me contentant de donner ici quelques breves indications
sur les mouvements.
L'articulation de la hanche, ou coxo-femorale, est douee de mouvements
ires varies, mais d'etendue fort differeate suivant leur direction. La flexion
de la cuisse n'a guere pour limite que sa rencontre avec la face anterieure du
tronc, pendant que son extension ne depasse pas la situation qu'elle prend
nalurellement dans la station droite. Dans I'extension de la cuisse, les
mouvements d'adduction ou d'abduction sont tres limites, mais acquierent
une grande etendue aussitot que la flexion se produit. Les mouvements de
rotation sont aussi plus 6tendus dans la flexion que dans I'extension.
Le genou est, comme le coude, une articulation a charniere qui ne permet
les mouvements que dans un seul plan : flexion et extension. Dans la
flexion S, angle droit, la jambe est susceptible d'executer quelques mouve-
ments peu etendus de rotation, plus limites en dedans qu'en dehors.
L'articulation du cou-de-pied ne permet de mouvements que dans un
seul sens, celui de la flexion et de I'extension. Les mouvements de lateralite
et de rotation que le pied est susceptible d'executer ont leur siege dans les
articulations des os du pied entre eux et en particulier dans l'articulation
de I'astragale avec les os du tarse (articulation sous-astragalienne).
L'articulation des metatarsiens avec le tarse n'est douee que de mouve-
ments tres peu etendus et qui ne rappelleat en rien ceux dont est suscep-
tible l'articulation carpo-metacarpienne de la main.
60
ANATOMIE ARTISTIQ-UE DD CORPS HUMAIN
Les mouvements des diverses phalanges des orteils rappellent ceux des
doigts, mais avec beaucoup moins de precision, d'independanceetd'etendue.
FORMES OSSEUSES
Comme plus haut au sujet du membre superieur, nous reunissons ici tout
ce qui a trait k I'influence du squelette du membre inferieur sur la forme
ext^rieure.
DiBEGTION DES AXES DBS DEUX GRANDS SEGMENTS
DU MEMBRE INFERIEUR.
Les plateaux du tibia etant horizontaux, le corps du f6mur se dirige obli-
BAG
Fi3. 11. '- Direction des axes des deu:^ grands segments du membre inferieur. Face antSrleure.
A. Rectitude absolue.
B. Genoux en dehors.
C. Genoux ea dedans.
quement en dehors, en raison de dispositions anatomiques sur lesquelles
nous n'avons pas a revenir, de sorte qu'enrealite les deux grands segments
SQUELETTE DU MEMBBE INFERIEUR Pl. 18
-.f^
^'^A\^
'■^^ff-
■Eilreniilfi-Bupiri*
EiWmild supfii'ieure.
PVXV I i
£xlr£init4 ioKrieure DU inalliole
AEtragale.
Scaplwide.
,,1" mbtatarelen.
) 0' Pauf ffwAer &el.
PLAfI ANTEBIEUR,
62 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
du squelette du membre inferieur forment, comme ceux du membre supe-
rieur, un angle obtus ouvert en dehors. Mais I'axe du membre ne suit pas
ici I'axe du squelette, tout au moins a la cuisse, en raison de ['existence du
col du femur et de son obliquite. Le col du femur, ramenant en dedans sa
tete articulaire, la replace assez exactement dans la direction de I'axe du
membre, de telle fagon que nous trouvons sur unemSme ligne droite : le
centre articulaire coxo-femoral, qui sur le viyant repond au milieu du pli de
I'aine, le milieu de la rotule et le milieu de I'articulation du cou-de-pied.
Lorsque les pieds sont rapprocbes I'un de I'autre, cette ligne n'est pas ver-
ticale, mais oblique en bas et en dedans. Lorsque cette disposition du sque-
lette est realisee, les deux membres inferieurs rapprocbes se touchent par
le haut des cuisses, la face interne des genoux, les mollets, les malleoles
internes, k la condition toutefois que les pieds se touchent par le gros orteil.
(Fig. H A.) II n'est pas rare toutefois de trouver des exceptions k cette
regie, le genou se trouvant porte quelquefois en dedans, d'autres fois en
dehors.
Lorsque les genoux sont portes en dehors, il existe toujours entre eux,
lorsque les deux pieds se touchent, un intervalle plus ou moins grand, et le
tibia est toujours incurye en proportion dans son tiers inferieur. Cette con-
formation est frequente chez les hommes tres muscles, chez les athletes.
(Fig. 11 B). Chez la femme, au contraire, on observe souvent les genoux
portes un peu en dedans. (Fig. 11 C.) H semble done qu'une semblable
deviation du genou, lorsqu'elle est peu accentuee, ne puisse 6tre consideree
comme une malformation, a moins que le genou en dehors ne se rencontre
chez la femme et le genou en dedans chez I'homme. II n'en reste pas
moins vrai que la rectitude absolue des membres doit etre consid6r6e,
dans I'un et dans I'autre sexe, comme le type de la meilleure confor-
mation.
Sur le profll, I'axe du membre inferieur suit d'ordinalre une ligne droits
qui passe par le milieu du grand trochanter, le milieu du genou et le mi--
lieu de la malleole externe. (Fig. 12 A.) Dans ce cas, I'axe de la jambe.
lors de I'extension du genou, vient se placer dans la continuation de I'axe ;
de la cuisse. Mais, chez un certain nombre de sujets, la laxity des liga-
ments du genou permet k la jambe de depasser cette limite et de s'etendre
davantage. Dans cet etat d'hyperextension du genou, les axes de la cuisse
et de la jambe forment entre eux un angle obtus ouvert en avant. Cette
SQUELETTE DU MEMBRE INFERIEUR (SUITE) Pl. lU.
%,
#
€
ABtraQ-sJa.
Scaphoide.
Calcandum.
--Exlremile inferieure.
Extrimiti eup4rieure ou t^te.
'£iti^mil6 inTerieure ou inalltolij
CiXbc^de.
5° m^IatarslcB.
!}• Paul Sii^T del.
Plan posterieur-
6i
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN,
disposition s'observe aussi bien chez rhomme que chez la femme et en
general chez les individus peu muscles. (Fig. 13 B.) Lorsqu'elle ne de-
passe pas certaines limites, elle he
peut etre considevee comme une mal-
formation. Elle a d'ailleurs 6te tresfre-
quemment reproduite dans les oeuvres
d'art de la Renaissance et des temps
modernes, mais elle ne se retrouve
pas dans I'antiquite.
Proportions
des diff^rbnts segments
DU MEMBRE INPfiRIEUH.
De meme qu'au membre superieur,
il esiste au membre inferieur une
egalite qui se rencontre sur un si grand
nombre de sujets, qu'elle peut etre
consideree comme une regie generale.
Cette Sgalite est la suivante : Le
femur dans toute sa hauteur est 6gal
au tibia augmente de la hauteur du
pied.
11 est facile, sur le nu, de determiner
la situation de I'interligne articulaire
du genou, c'est-i-dire du point de con-
tact des condyles femoraux avec les plateaux du tibia. D'autre part, nous
sayons que la tfite femorale occupe le milieu du pli de I'aine. Done la dis-
tance du sol k I'interligne articulaire du genou, c'est-i-dire la jambe plus le
pied, 6gale la cuisse mesuree de I'interligne articulaire du genou au milieu
du pli de I'aine ou, sur le c6t6, 4 un travers de doigt au-dessus du grand
trochanter. Et pourquoipas juste au-dessus du grand trochanter, mais a, un
travers de doigt au-dessus? Parce qu'en raison de I'inclinaison du col
du femur, il nous faut ajouter au-dessus du grand trochanter une petite
mesure environ egale ft un travers de doigt pour rattraper le niveau de la
tfite femorale.
Fig. is. — Direction des axes des deux grands
segmeuts du membre inferieur. Profil.
A. Rectitude.
B. HyperexteasioQ.
SQUELETTE DU MEMBRE INF^RIEUR (SUlfE) Pi. 20.
Plan lateral exteeise.
66 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Quant k la longueur du pied mesure du talon k la pointe, on peut consi-
derer qu'il est compris deux fois dans la distance qui separe le dessus de la
rotule du sol (1).
Conformation gienehalk. Points db bbpere osskux.
(PI. 18, 19, 20et21.)
Contrairement 4 ce qui a lieu pour I'humerus, dont I'exlremite superieure
est entifirement noyee au milieu des parties molles, le femur a une partie
de son extremite superieure, le grand trochanter, entierement sous-cutanee.
Le relief que forme le grand trochanter S, la partie externa de la hanchc
est peu accus6, k cause de I'insertion des muscles puissants qui I'entourent.
Son bord superieur ne fait point de saillie distincte ; pour le sentir sous
le doigt, il faut m§me deprimer fortement les teguments et que les muscles
fessiers soient relaches. II est plus visible sur la face poslerieure, k cause
du retrait des muscles fessiers en arri^re, que sur la face anterieure, oi!i il
est presquetoujours masque par le relief dutenseur du fascia lata qui des-
cend en avant de lui. II se deplace avec les mouvements de la cuisse. Dans
la flexion, il disparait en partie sous les faisceaux du grand fessier.
La tete femorale, profondement enfoncee, ne se revele point au dehors,
mais elle correspond, sur le nu, au milieu du pli de I'aine.
Le genou est remarquable par le nombre de ses reliefs osseux. En avant,
c'est la rotule qui montre sa face anterieure, son bord superieur horizontal
et ses bords lateraux obliques; mais son sommet disparait sous le ligament
rotulien. Plus bas et aussi sur la ligne mediane, le genou se termine par la
saillie de la tuberosite anterieure du tibia oil s'insere le tendon rotulien.
En dehors, la tuberosile du femur est en partie masqufie par les parties
ligamenteuses et sui'tout par le large tendon du fascia lata qui descend
jusqu'au tibia. L'interligne articulaire n'est guere appreciable qu'au toucher
et lors de la flexion du genou. Au-dessous de llnterligne articulaire, on
sent, en avant, le tubercule du jambier anterieur, puis, en arriere et plus
bas, la t^te du perone.
En dedans, les formes sent plus simples, les gros reliefs des deux extre-
mit6s osseuses, tubeiosite du femur en haut, plateau du tibia en bas, se
reconnaissent aisement au travers des paities molles et, entre les deux,
;i) Voy. pour plus de details mon Canon, des proportions du corps Immatn.
Delagrave, fiditeur, 1893.
SQUELETTE DU MEMBRE INFERIEUR (SUITE) Pl. 21.
Sacrum (coupe verllcale,
dinno).
01 Paal Rioha iel.
Plan lateral intebke.
68 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
I'interligne articulaire est marquee par un petit sillon transversal. L'ex-
tremite infei-ieure de la rotule est situee, dans Is relaehement musculaire, Si
la hauteur de cet interligne.
A la jambe, le tibia est sous-cutan6 par sa face interne depuis rextremite
sup^rieure de I'os jusqu'k la malleole interne. Le bord anterieur, ou crete du
tibia, est egalement sous-culane, mais il ne se revele pas k I'exterieur dans
sa forme exacte, parce que, dans le tiers superieur, le corps charnu du
jambier anterieur le deborde en avant et arrondit son aspect anguleus.
Au bas de la jambe, les deux malleoles sont des formes presqueentiere-
ment osseuses. Les deux chevilles ne se ressemblent ni sous le rapport de
la situation en hauteur, par egard au sol par exemple, ni sous le rapport
de leur situation par egard au bord anterieur du membre, ni sous le rap-
port de leur forme, ni sous le rapport de leur volume.
La malleole interne, large, haut situee, se continuant insensiblement avec
la face interne du tibia, se termine en bas par un bord horizontal. Elle
occupe la moitie anterieure du membre.
La malleole externa, basse, terminee en pointe, arrondie, formant une
saillie isolee aussi bien par en haut que par en bas, occupe juste le milieu
de la largeur du membre k son niveau.
Le dos du pied est entieremenl osseux. II est forme par la face superieui'e
des OS du tarse et constitue le dessus de la voute du pied. II est en rapport
avec Faccentuation de la voilte dont le maximum de saillie est plus proche
du bord interne que du bord externe. Au bord interne sureleve de la
voute, le scapho'ide fait une saillie fort distincte, situee environ a 'a
jonction du tiers posterieur avec les deux tiers anterieurs du pied. Au bord
externe qui louche terre dans toute son etendue, I'apophjse du V" metatar-
sien fait un relief constant. Le milieu du pied se trouve en avant de ce
relief. C'est \k que passe, dans la station droite, le centre de gravity de
tout le corps, et non par le centre de I'articulatioa tibio-tarsienne, comms
certains auleurs I'ont pretendu.
Eniin le talon est entierement du 4 la saillie du calcaneum en arritre.
MUSCLES DU MEMBRE INFIERIEUR
Les muscles de la hanche seront studies avec le tronc, et nous passerons
successivement en revue les muscles de la cuisse, de la jambe et du pied.
MEMBRE INFfiRIEUR
6iS
Muscles de la cuisse.
Les muscles de la cuisse se divisent en trois groupes distincts (fig. 13) :
1° Un groupe antero-externe, qui comprend le quadriceps crural, le ten-
seur du fascia lata et le couturier ;
2" Un groupe interne compose des adducleurs et du droit interne;
3" Un groupe posterieur forme du biceps, du demi-tendineux et du demi-
membraneux.
Groupe antero-externe.
Quadriceps. (PI. 22, fig. 1.) — De beaucoup le plus important et le
plus -volumineux de la region, il forme toute la masse charnue de la partic
anterieure et externe de la cuisse.
II est compose de quatre chefs, le droit anterieur, le vaste externe, le
vaste interne et le crural, reunis
, , ' ' ^ inferieurement en un soul ten-
don.
Ces insertions peuvent etre
resumees ainsi : en haut, le bas-
sin et le femur; en bas, le tibia.
Au bassin, c'est le droit ante-
''\-, ', , rieur qui s'insere a I'epineiliaque
anterieure et inf erieure et au
rebord cotyloidien par un double
tendon : tendon direct et tendon
reflechi.
Au femur, les insertions se
font aux deux levres de la ligne
apre, Ifevre interne pour le vaste
interne, levre externe pour le
yaste externe, qui s'altache aussi
a la base du grand trochanter. Quant aux faces du femur, la face ante-
rieure et la face externe donnent attache au crural; la face interne estlibre
de toute insertion;
L'insertion inferieure se fait h la base et aux bords de la rotule et, par
I'intermediaire du tendon rotulien, a la tuberosite anterieure du tibia.
Le droit anterieur est la portion mediane et la plus superficiclle du qua-
\ I Groupe antfiro-exteme.
^^3 Groupe interne.
^H Groupe postSrieur.
Fig. 13. — Coupe sch^matique de la cuisse, pratiques
ea un endroit indelermine du membra et destin^e &
rappeler la disposition des muscles.
Groupe aut^ro-externe : quadriceps crural (droit anterieur,
vasle interne* vaste externe, crural). Couturier, teuseur
du fascia lata.
Groupe interne : adducteara, droit interne.
Grom>e poslecieur ; biceps, demi-tendineux, demi-membra-
ueux.
70 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
dficeps. II occupe le milieu de la face anterieure de la cuisse et suit dans
sa direction I'obliquitfi du femur. Son corps charnu est fusiforme et ter-
mine, en haut et en bas, par deux larges et solides tendons.
Le tendon superieur natt par deux raeines, I'une directe de I'epine
iliaque anterieure et inferieure et I'autre reflechie du pourtour de la cavite
coLylo'ide. Cclte double insrrtion permet au muscle d'agir avec une egale
efflijacitedans deux positions differentes. Dans I'extension du membre, par
exemple, c'est le tendon direct qui est en jeu. Dans la flexion, au contraire,
tout I'effort porte sur le tendon reflechi. Ge tendon superieur regne k la face
anterieure du muscle jusqu'au milieu de sa longueur. Les fibres charnues
naissent de sa face profonde et de ses bords et vont s'attacber a la face
anterieure et aux bords d'une aponevrose profonde qui devient le tendon
iaferieur, lequel, long d'un travers de main environ, se rend direetement a
la base de la rotule. II resulte de cette disposition des fibres charnues que le
droit anterieur, lorsqu'il est contracte, ne fait point un relief uniforme sous
la peau, mais que ce relief est marque, en son milieu, d'un meplat allonge
qui repond au tendon superieur.
Vaste externe et vaste interne. — Ces deux corps charnus, volum.ineux, situes
lateralement, se rejoignent sur la ligne mediane, en arriere du muscle pre-
cedent. Leur insertion inferieure se fait par de larges surfaces apondvro-
tiques qui s'unissent intimement au tendon du droit anterieur et descendent,
de chaque cdte, s'inserer sur les bords de la rotule.
Le vaste externe est le plus volumineux, 11 occupe toute la partie externe
de la cuisse. Une large aponevrose d'insertion qui descend du grand tro-
cbanter recouvre la plus grande partie de sa face superflcielle, et ses fais-
ceaus se revelent k I'exterieur dans certains mouvements. En bas, les
fibres charnues s'arretent 4 plusieurs travers de doigt de la rotule.
Le vaste interne occupe la partie inferieure et interne de la cuisse. II
forme une masse ovoide. Les fibres charnues ont une direction oblique de
baut en bas et de dedans en dehors. Elles s'approchent tout pres du tendon
du droit anterieur et descendent, par en bas, jusqu'au niveau du milieu de
la rotule.
II y a done de grandes differences morphologiques entre tes deux vastes
Vexierne occupe toute la face externe du memhre, I'interne ne se montre que
dans Jo moitie inferieure. L' externe s'arrete bien au-dessus de la rotule. L' interne
descend plus bas.
MEMBRE INFERIEUR 71
Enfln le crural est profond dans la plus grande partie de son ^tendue. II
esl recouvert par les deux vastes, mais il deborde, en bas et en dehors, le
vaste externe, et I'extremite inferieure de son carps charnu, superficiel en eet
endroit, est la cause d'une saillie ovoide visible surtout dans la. flexion du genou.
L'aponevrose d'enveloppe du quadriceps prfisente une disposition speciale
qui joue un grand rfile dans les formes ext6rieures de la region. (PI. 24, 25,
26 et 27.)
II existe, k trois ou quatre travers de doigt au-dessus de la rotule, une con-
densation des fibres transversales de raponevrosefemorale,formantun veri-
table faisceau ou ruban aponfivrotique qui m6rite de prendre le nom de ruban
des vastes. En effet, ce ruban aponevrotique obliquement dirige embrasse
dans sa courbure I'extremite inferieure des deux vastes, le vaste interne et
le vaste externe. L'extremite externe, epanouie en eventail, se confond avec
le fascia lata, pendant que I'extremite interne, formee de fibres plus conden-
s6es, croise le vaste interne suivant une direction perpendiculaire a celle de
ses fibres charnues, k deux travers de doigt de son extremite inferieure,
passe ensuite sur la tuberosite femorale interne et descend au-devant dru
couturier, avec le tendon duquel ses fibres s'entre-croisent k angle aigu.
Aux points ou ce faisceau rencontre les cloisons aponSvrotiques inter-
musculaires interne et externe, des fibres se detachent de sa face profonde
qui descendent le long de ces cloisons pour aller s'inserer avec elles aux
divisions inferieures de la ligne 4pre. De sorte qi^un veritable anneau ost66-
flbreux se trouve ainsi constitue, anneau dispose dans un plan transversal
et incline de haut en bas et de dehors en dedans, et euserrant etroitement
toute la partie inferieure du muscle triceps.
Inferieurement, le ruban des vastes offre un bord assez net, et les extrfi-
mites inferieures des muscles ne sont plus recouvertes que par un lacis
cellulaire assez Mche. Les limites superieures sont moins tranchSes et les
fibres qui le composent se confondent insensibloment avec les fibres trans-
versales de l'aponevrose femorale.
Le r61e morphologique de cette disposition aponevrotique est le suivant.
Dans le reMchement musculaire, alors que le muscle quadriceps est complete-
ment inactif, les extremites inferieures des muscles vaste interne et vaste externe
descendent et viennent faire hernie pour ainsi dire au-dessous du ruban des vastes.
Elles forment alors des reliefs distinets du reste du muscle, reliefs qui dispa-
raissent lors de la contraction par la raison bien simple que le muscle se rac-
72
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
courcil. Son extremite inferieure remonte, et tout le corps eharnu, ramasse sur
lui-mime el durei, ne saurait plus se laisser deprimer par le ruhan apanevro'
tique et ne forme plus qu'une seule masse.
Le quadriceps femoral est un muscle bi-articulaire par le droit anterieur
et uni-articulaire par les deux vastes.
II a une double action : 11 est flechisseur du bassin ou de la cuisse par le
droit anterieur; il est extenseur de la jambe sur la cuisse par les vastes et
le crural qui s'attachent au femur.
Les deux autres muscles qui complStent le groupe antero-externe de la
cuisse sont le tenseur du fascia lata, et le couturier. (PI, 24.)
lis partent tous deux du meme point, qui est I'epine iliaque ant6rieure et
siiperieure au-dessus de I'insertion du droit anterieur, puis s'ecartent pour
se diriger, I'un vers la face externe de la cuisse, I'autre vers la face interne
et se retrouvent k. nouveau tres voisins i leur insertion inferieure au tibia.
L'un n'est eharnu qu'fi, sa partie superieure et se termine par un tres long
tendon membraniforme, I'autre est eharnu dans presquetoute son etendue.
Et le muscle quadriceps que nous venons de deerire se trouve enserre dans
la vaste boucle qu'ils circonscrivent tous deux.
Tenseur du fascia lata. (PL 24.) — Le corps eharnu court et epais
est situe k la partie superieure
et externe de la cuisse. II est
accole, en arriere, au moyen
fessier avec le relief duquel
il se confond sur le nu. En
avant, il descend jusqu'au-
devant du grand trochanter
qu'il depasse, en has, de quel-
ques travers de doigt.
L'epaisse bandelette fibreuse
qui constitue son tendon infe-
rieur se continue avec I'apone-
vrose femorale qui, tres epaisse
k la partie externe de la cuisse,
prend le nom de fascia lata et descend s'inserer a la tete du tibia en
dehors du tubercuL anterieur. 11 ne faut pas oublier ijue cette solide
Vponfivrose Kmorale.
Grand fessier.
Tenseur du fascia lata.
Fig. li. — All aches de I'apoaevrose femorale avec le
grand fessier et le tenseur du fascia lata.
MUSCLES DE LA CUISSE
^ 'tiplae Iliaque'
^ an.t6ro- Infdrletire.
ObHirateat est-.
Peotiii4.
\" adduoUur.
2 adducteur.
QUADBICEPS.
Fig. 2. — Muscles du grodpe KiTERM. Fig, 3. — Muscles do gboupe posriiiiiEiifl. Fig. 4. — Muscles do groope posteriedr^
(Gouche superficielle.j (Gouche profonde.)
74 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
aponovrose remonte, en haut, jusqu'a la crete iliaque etqu'elle contracte de
solides adherences avec le tendon du grand fessier. (Fig. d4.) De sorte que
si nous considerons le fascia lata etendu sur toute la face externe de la
cuisse, de la ertte iliaque au tibia, nous pouvons lui reconnaitre deux
muscles tenseurs, I'ua en arriere, le grand fessier, I'autre en avant, le ten-
seur du fascia lata. Gette aponevrose, que Ton decrit quelquefois sous le
nom de ligament iUo-femoro-tibial, joue un role important dans la station
droite ainsi que dans la station hanchee.
Couturier. (PL 27.) — Ce muscle est comme un long ruban aplati
large de deux travers de doigt environ. II traverse obliquement la face
anterieure de la cuisse pour se porter a la partie interne du genou en
decrivant une sorte de spirale allongee. En bas, les fibres charnues se ter-
minent en pointe a la partie posterieure d'un tendon aplati qui descend
s' attacker k la crete du tibia, au-dessous du tendon rotulien.
Comme le precedent, il est flechisseur de la cuisse sur le bassin, mais de
plus il flechit la jambe sur la cuisse. Dans la flexion de la cuisse sur le
bassin, I'insertion des deux m.uscles a I'epine iliaque anterieure et supe-
rieure s'accuse fortement, et, entre les tendons, s'accentue une fossette au
fond de laquelle se troave le tendon du droit anterieur.
Groupe interne.
II existe, en haut et en dedans de la cuisse, une masse charnue puissante
dont le relief est en general uniforme. EUe est constituee par la reunion des
muscles adducteurs k la surface desquels 'vient s'appliquer, en dedans, le
droit hiterne.
Adducteurs (1). (PI. 22, fig. 2.) — Le groupe des adducteurs s'insere,
(1) On en compte quatre en anatomie descrfptive qui sont, en allant de haut en
bas et par ordre de superposition, le pectine, le i"' ou moyen adducteur, le 2' ou
petit adducteur, el le 3' ou grand adducteur. Mais cette division n'est pas admise
par tous les auteurs et il y a quelque chose d'artificiel dans la separation de ces
difi'erents muscles .
Pour nous, ces subdivisions n'ont aucun inter§t, parce que la forme eitfirieure
n'en est point influenc^e et que la masse groupee des adducteurs fait un relief
unique.
Nous engtoberons done tous les adducteurs dans uno m^me description.
Dans ce groupe, deux muscles se s6parent anatomiquement des autres avec le
plus de netlete. C'est le plus petit et le plus volumineux : le pectine et le grand
adducteur.
MUSCLES DE LA JAMBE ET DU PIED
-■«i|
I0\
Ljambler anterieur
Extenseur propre du
gros orteil.
-..Plironier anUrlaur.
Fig, 1. — Region ANTERiEunE
Long pferonier laUral.
Jambler posttrleur.
Long tlteblsaeni
du gros orteil.
Court p^ronle^ lateral
Jomeaa exteme.
Jumeau intemo-
,.._„„. U, Tendon d' Achilla,
Fig. 3, — Triceps scral.
Fig. 2. — Ricios posterieube.
(Couche profonde.)
Fig. 4. — Soleaire.
Jumeaux Bettionnfs.
Pdronler cmtfirteTU-,
D' Paul Ritskerdel.
Fig. 5. — UgcioN dorsalE du pied.
76 ANATOMIE AUTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
d'un c6tS, au bassin et, de I'aulre, au femur. Des deux c6tes laligne d'inscr-
tion est assez etendue. Au bassin, cette ligne s'etend de rischion au pubis
tout le long de I'arcade pubienne, puis remonte sur la branche borizontale
du pubis, oil le pectine s' attache k la crete pectinale et k la surface de merae
nom. Au femur, la ligne d'insei'tion s'elend tout le long de la ligne Apre —
luvre interne et interstice — du haut en bas, jusqu'4 un gros tubercule qui
surmonte la tuberosite interne du femur et oft s'altache plus specialement
le grand adducteur {tubercule du grand adducteur).
Des insertions superieures, les fibres charnues se dirigent vers le f6mur,
les plus elev6es tres obliquement et les inferieures presque verticalement,
ces dornieres appartenant surtout au grand adducteur. La masse charnue
est plus puissante en haut. Elle diminue de volume en approchant de I'ex-
tremite inferieure du femur, oil elle se termine par un fort tendon qui
apparlient au grand adducteur.
Les muscles addueteurs sont recouverts : en arriere, par le groupe poste-
rieur des muscles de la cuisse; en dedans, par le droit interne; en avant,
par les muscles anterieurs, vaste interne et couturier dans leurs insertions
inferieures au femur.
C'est a la face anUrieure qu'ils se montrent sur I'ecorche superfieiel, dans un
espace triangulaire limite par le couturier, le pli de I'aine et le droit interne.
(PI. 24.)
Tons les addueteurs sont, ainsi que I'indique leur nom, addufeteurs de la
cuisse. Les plus superieurs sont en mfime temps flechisseurs de la cuisse
sur le bassin et rotateurs en dehors. La partie inferieure du grand adduc-
teur est au contraire rotatrice en dedans.
Droit interne. (PI. 27.) — C'est un muscle mince et allonge, charnu
dans sa moitie superieure, tendineux en bas, et etendu de haut en bas le
long de la face interne de la cuisse.
II s'attache, en haut, k I'arcade pubienne par de courtes fibres aponevro-
tiques depuis le pubis jusqu'au voisinage de I'ischion. 11 s'insere, en bas, k
la crfete du tibia.
Le corps charnu, de longueur variable suivant les individus, est applique
sur la masse des addueteurs avec lesquels son relief se confond. II s'accole,
en descendant, au bord posterieur du couturier que son tendon suit jusqu'i
son insertion inferieure, oti il concourt, avec le couturier et un autre muscle
que nous dficrirons tout k I'heure, le demi-tendineux, a la formation d'un
MUSCLES DU MEMBRE INFERIEUR (ECORCHE)
Pl. 24.
Faoa.a illaqae.
Peotice,
.. Groupe des
Adducteiirs et du
Droit In terse.
CtradG elle arciforioB da I'apon^vroge Kmorale,
Eid^miiA ini^rieun du Taste Interne^
Rotule
bsli iiD l& inffrieure de ia beadeletle arcilonne,
Condyls interne du Cimur.
J>i9qua semi-tunaire interoe.
Tendon du jamliie]: antSrieur,
■D' Paul Richer feL
PlAB ^NTERIEini.
78
AfNATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
lacis aponevrotique qui recouvre la parlie superioui-e de la face interne du
tibia et que Ton appelle la patte d'oie. (Fig. 15.)
Le droit interne produit a la
fois I'adduction de la cuisse, la
flexion de la jambe sur la cuisse
et la rotation de la jambe en
dedans. Sa premiere action est
la plus puissante.
Demi-membraneux.
.- _ Coutuner.
. Dcmi-tendlDCUx.
Droit interne.
. Jumeau interna.
Groups posterieur.
(Pl. 22, fig. 3 et 4.)
Fig. 15. — Insertion inf^rieure du couturier, du droit
interne et du demi-tendineux.
Tons les muscles de ce groups
sont des muscles allonges, d'ap-
parence plus ou m.oins fusiforme et termines en bas par de longs tendons.
lis ont, en haut, une insertion commune k la grosse tuberosite de I'ischion,
et s'eloignent, en bas, pour s'inserer aux os de la jambe.
lis sont au nombre de trois, groupes ainsi : en dedans le demi-tendineux
et le demi-membraneiioB superposes, en dehors le biceps crural. Ges trois
muscles sont recouverts, 4 leur insertion superieure, par le grand fessier.
Biceps crural. (PI. 22, fig. 3 et 4.) — Muscle a deux chefs superieurs :
I'un qui descend du bassin, I'autre qui vient du femur. 11 s'insere, en haut,
a I'ischion par un tendon commun avec le demi-tendineu-s. (c'est la longue
portion du muscle), puis h la partie mojenne de la ligne Apre (c'est la
courte portion). En bas, il s'attache par un fort tendon au tuberculs moyen
de la tete du perone.
La longue portion qui vient de I'ischion a I'aspect d'un corps charnu fusi-
forme et allonge. II donne naissance inferieurcment a un tendon qui regno
sur la partie posterieure du muscle et qui rejoit par son bord anterieur le
faisceau charnu de la courte portion qui vient du femur.
Son tendon inferieur, tres fort, recouvre le ligament lateral externe du
genou.
Demi-membraneux. (PI. 22, flg. 4.) — Le demi-membraneux s'attache,
en haut, a I'ischion, en avant et au-dessous du tendon commun aux deux
autres muscles de la region. En bas, son tendon, arrive k la partie poste-
rieure de la tuberosite interne du tibia, se divise en trois faisceaux : un
direct, qui s'attache a la partie inferieure de cette meme tuberosite; un
MEMBRE INFERIEUR 79
interne, qui deyient horizontal et glisse dans la gouttiere dont est creusee
la face interne de la tuberosite; un externa, qui se refl^chit en dehors et en
haut pour renforcer le ligament posterieur de I'articulation.
Ge muscle trSs puissant forme une sorte de gouttiere qui revolt le muscle
demi-tendineux qui lui est superpose. L'agencement de ses fibres charnues
et tendineuses est tres simple. Le tendon superieur descend k la partie
interne du muscle, le tendon inferieur remonte & la partie externe, et les
fibres charnues sont dirigees obliquement entre les deux.
Le tendon superieur, profond et cache par les muscles environnants, n'ap-
paralt point au dehors.
Le tendon inferieur se montre, sur I'eeorche superficiel, d la face interne et
inferieure de la cuisse en arriere du tendon du droit interne. (PI. 27.) La partie
la plus inferieure du corps charnu fait, au-dessv^ du creux poplite, une saillie
arrondie parfois visible, sur le nu, a la partie superieure dujarret.
Demi-tendineux. (PI. 22, fig. 3:) Le demi-tendineux est superficiel et
assez bien d6nomme, car il est forme mi-partie par des fibres charnues et
mi-partie par un long tendon. II s'attache, en haut, a. I'ischion par un tendon
commun avec la longue portion du biceps, et, en has, k la crfete du tibia.
Le corps charnu fusiforme occupe la partie superieure de la cuisse en
dedans du biceps. Le tendon inferieur est grfele et arrondi, il descend en
arrifere du tendon du demi-membraneux jusqu'a la partie superieure de
la face interne du tibia, ou il rencontre les tendons du droit interne et du
couturier. (Fig. d5,)
Les trois muscles que nous venons d'etudier sont extenseurs du bassin
sur la cuisse et en meme temps flSchisseurs de la jambe sur la cuisse. Deux
d'entre eux sont, en outre, rotateurs de la jambe lorsque celle-ci est demi-
flechie : le biceps est rotateur en dehors et le demi-tendineux rotateur en
dedans.
Sur le nu, le groupe posterieur des muscles de la cuisse forme le relief median
de la face posterieure de la cuisse, relief limite, en haut, par le pli fessier qui le
separe de la fesse, confondu, en dedans, avec la masse des adducteurs et separe, en
dehors, du vaste externe par un sillon tres apparent qui traverse obliquement la
face externe de la cuisse.
80
ANATOMIE AUTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Muscles de la jamde.
Les muscles de la jambe se repartissent en deux groupes : le groiipe
antero-externe et le groupe posterieur. II n'y a pas de groups interne.
(Fig. 16.)
Le groupe antero-externe
comprend des muscles qui,
tous charnus superieuro-
ment, se terminent en bas
par de tres longs tendons.
C'est le jambier anterieur,
les extenseurs des orteils et les
peroniers (1).
Solidement attaches, par
leurs coi'ps charnus, aux os
de la jambe contre lesquels
lis sont en outre maintenus
par une solide aponevrose
superficielle, leurs tendons
qui se rendent au squelette
du pied, sont maintenus, au
:^
A. C, Groupe aEt^ro-eitlerne.
C. Groupe postiirieur.
EZH A
Fig. 16. — Coupe scMmaliqiie de la jambe pratiquSe vers
le tiers siiperieur du membre et destin^e k montrer le
mode de groupement des muscles.
Groupe antero-externe : jamljier anterieur, extenseurs des orteils,
peroniers (long peronier et court peronier).
Groupe posterieur :
Couche profonde : poplitfi, fl^chisseur propro du groa ortcil, jnm-
bier posterieur, flecliisseur des orteils.
Couctie superficielle ; triceps sural (sol^aire, jumeau interne,
jumean externe).
niveau du cou-de-pied, par un ligament annulaire.
Groupe antero-externe.
Jambier anterieur. (PL 23, fig. 1.) — Ce muscle est le plus anterieur
de tous les muscles de la jambe. Nettement fusiforme en haut, il se ter-
mine par un tendon unique et trfis long.
11 s'insere : en haut, k la tuberosite externe du tibia et aux 2/3 superieurs
de la face externe du mfime os; en bas, i la partie interne du premier
cuneiforme et jusqu'au premier metatarsien.
Le corps charnu de ce muscle est plus epais et plus court que ceux des
(1) L'anatomie descriptive distingue le jambier anterieur, Vexlenseur propre du
gros orteil, Vexlenseur eommun des orteils, le peronier anterieur, le long peronier
lateral et le court peronier lateral. 11 ne sera pas question ici du peronier
anterieur, qui n'est qu'une dependance de I'extenseur comman des orteils. On le
trouvera neanmoins figure sur la pi. 26.
MEMBRE INFERIEUR 81
autres muscles de la region. II deborde, en avant, la crSte du tibia dont il
adoucit le tranchant.
Son tendon suitune direction tres oblique, en bas eten dedans, pourgagner
le bord interne du pied, et le relief qu'il fait sous la peau est beaucoup plus
marque que eelui des muscles extenseurs. Cela tient a una disposition anato-
mique speciale. Pendant que le ligament annulaire du tarse passe tout entier
au devant des tendons des muscles extenseurs, il se dedouble au niveau du
jambier anterieur, et sa moitie anterieure seule passe au-dessus du tendon,
de telle sorte que le tendon du jambier anterieur se trouve maintenu a la
face anterieure du cou-de-pied par un lien deux fois moins fort quecelui qui
retient les tendons voisins.
II est flechisseur addueteur du pied.
Extenseur des orteils. (PI. 23, fig. 1.) — Ce muscle s'insere, en
haut, a la tuberosity externe du tibia et aux trois quarts sup6rieurs de la
face interne du perone. II regne dans toute la hauteur de la partie ante-
rieure de la jambe entre le jambier anterieur et les peroniers. Son corps
charnu tres etroit superieurement descend jusque pres du ccu-de-pied. A sa
partie anterieure apparalt, vers le milieu de la region, un tendon qui se
divise en quatre chefs pour chacun des orteils ; et, en avant de lui, apparait
le tendon du faisceau special destine au gros orteil (1).
Tous ees tendons restent accoles jusqu'au cou-de-pied et ne se separent
qu'apres avoir passe sous le ligament annulaire du tarse. lis vent alors en
s'ecartant sur le dos du pied, et s'insSrent k la phalangette des cinq
orteils.
Peroniers. (PI. 26.) — Les deux peroniers (2), le long et le court, couches
I'un sur I'autre, tapissent la face externe du perone, a laquelle ils s'atta-
chent dans toute sa hauteur (tiers sup6rieur pour le long, deux tiers infe-
rieurs pour le court).
Tous deux se terminent par de longs tendons que les fibres charnues
accompagnent sur les c6tes.
Le corps charnu du long peronier nait, en haut, au-dessous de la tfete du
perone. Un peu au-dessus du milieu de la jambe, apparait son tendon qui
(1) Muscle extenseur du gros orteil des analomistes.
(2) L'anatonjie descriptive les appelle long peronier lateral et court peronier
lateral. Ce dernier quallficatif nous parait inutile, puisque nous passons sous
silence le peronier anterieur.
82 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
recouvre exactement le tendon du court peronier situ6 au-dessous et creus6
en gouttiere pour le recevoir. Les fibres latferales du long peronier cessent
assez t6t, pendant que celles du court peronier descendcnt trfis bas, surtout
en arriere oil on les retrouve au niveau de la malleole.
A quelques travers de doigt au-dessus de la malleole, les peroniers suivent
la face externa, de I'os qui deviant posterieure, et les deux tendons accol6s,
contenus dans une gaine commune, glissent en arriere de la malldole externe.
Leur presence arrondit la saillie osseuse et en augmente le diametre transversal.
Au-dessous de la malleole, le tendon du long peronier quitte celui du
court pour disparaitre sous la voute plantaire, qu'il traverse obliquement,
et gagner son insertion au premier metatarsien. Le tendon du court peronier
SB dirige obliquement et en droite ligne vers rapophyse du cinqui^me meta-
tarsien.
Les deux muscles sont abducteurs du pied, c'est-a-dire qu'ils enlratnent
sa pointe en dehors . Le long peronier lateral est, en outre, extenseur du
pied. Duchenne lui attribue une influence sur la voute du pied, qu'il main-
tiendrait k la f agon d'une corde tendant un arc .
Daws I'inaction, les muscles de la region antero-externe de lajambe ont tendance
a eonfondre leurs formes. Toutefois on distingiiera toujours, a la partie anterieure
de lajambe, le large relief fusiforme du corps charnu du jambieranterieur, relief
souligne par un meplat au point ou nait le tendon. Le relief oblique de ee tendon
lui-meme est surtout appreciable au niveau du cou-de-pied et jusqu'au bord
interne du pied.
Dans la moitie superieure de la jambe, le relief du jambier anterieur louche
presqv£ au plan des peroniers. II n'en est separe que par une etroite depression
longitudinale qui repond a la partie superieure des extenseurs des orteils. Ceu'est
que dans la moitie inferieure que ees derniers muscles forment, en avant des pero-
niers, une saillie bien speciale.
Un peu au-dessus de la malleole externe, les extenseurs et les peroniers s'ecar-
tent, les uns pour passer en avant, les autres en arriere. Get endroit est indique,
sur le nu, par une depression.
Le plan des peroniers est marque, vers le milieu de sa hauteur, d'un meplat
oecasionne par la naissance du tendon. Ce plan est borde — en avant, dans la
moitie superieure, par le corps charnu du jambiar anterieur avquel succede,
dans la moitie inferieure, le corps charnu des exteAseurs — et, en arriere, parte
bord externe du soleaire.
MDSCLES DU MEMBRE INFERIEUR (ECORCHE, SUITE) Pt. 25.
Gr&nd [eBBler.
Grand addueteur.
Droit inteme-
Demi-menLlir aneiu:.
Deml'tendlneux.
Brolb Interne.
Gfnnd [racJiaotcr.
Tense ur da tosola lata.
Deml-aiemtir aneux.
Demi -tendlneux .
Jucieau interne.
Tendons des muscles profouda
Court pbTaal^r lateral.,
Tendon d'Achille.,
_, Fedleux.
...laseriLDn du court ptoonler iatdral.
Court abd-ucteur du petit orteil.
iK Paul Richer del.
PlaH POST^fUEUK.
8i ANATOMIE ARTISTIQUE DC CORPS IIUMATN
En arri'ere de la malUole externe, s'eleve un relief oblique en haul el en arriere
forme par les fibres posterieures du court peronier et qui remonte jusque sur la
face posterieure du membre.
A la face externe du pied, la saillie oblique du tendon du court peronier est
tres visible, surtout dans les mouvements d'abduction du pied.
Dans la station sur la pointe des pieds, la saillie que fait, en haut, a la face
externe de lajambe, le corps charnu du long peronier est tout a fait remarquable.
Dans la flexion dorsale dupied, ee sont, au contraire, les sailliesdujambierante-
rieur et des extenseurs des orteils qui s'accusent.
Groups postericur
Le gvoupe posterieur est compose de deux couches, une profonde et une
superficielle.
Couche profonde. (PI. 23, fig. 2.) — Des quatre muscles qui composent cette
couche, trois ont de longs corps charnus fusiformes termines par de longs
tendons. Ce sont le jambier posterieur, le flechisseur commun des orteils et le
long flechisseur du gros orieil (1).
Ges trois muscles n'apparaissent a la surface du membre qu'en arriere de
la malleole interne au moment ou, reduits k leurs extremites tendineuses, ils
vont s'engager dans la gouttiere calcanienne pour gagner la face inferieure
du pied (2).
Leurs corps charnus soutiennent le tendon d'Achille, a la partie inferieure
de la jambe, au-dessous des attaches inferieures du soleaire.
Couche superficielle.
Muscle triceps sural. (PI. 23, %. 3 et 4.) — Le triceps sural est le
muscle du mollet; il est forme de trois chefs reunis inferieurement. Ges
trois chefs sont les deux jumeaux (jumeau interne et jumeau externe) et le
soleaire, dont le tendon commun bien connu est le tendon d'Achille qui
s'attache au calcan^um.
Le soleaire, corps charnu aplati et qui doit son nom k la comparaison
(1) Le quatri^me muscle est le popliie, situ6 tout au fond du creux poplit^. Ce
petit muscle, que nous passons sous silence parce qu'il n'inliresse en rien la
lorme ext^rieure, est nfanmoins figure sur la fig. 2 de la pi. 23.
(2) Anatomie arlistique, pi. 66, fig. 2.
MUSCLES DU MEMBRE INFERIEUR (ECORCHE, SUITE) Pl. 26,
fi' Paul Bicker del.
Court abduoteur du petit orteil. ' ilpophyse < Court alidncteur da petit ortell.
.n^lolarsieo.
Pl\« lateral &XTEIU>>R.
85 ANATOMIE ARTISTIQUE DO CORPS HUMAIN
avec une sole, est directement applique sur les muscles profonds de la
jambe; il s'attache 4 la tfite du p6rone et 4 la ligne oblique du tibia, pen-
dant que les deux juraeaux accol^s, de forme k peu pres semblable — d'oii
leur nom, — reposent sar lui et remontent s'ins^rer i I'extr^mite infdrieure
du femur, sup un tubercule situe au-dessus des condyles.
Le sol6aire a une contexture bien speeiale. Malgre la longueur du corps
charnu, les fibres musculaires sont remarquables par leur bri6vet6. Elles
forment pour ainsi dire plusieurs rang6es juxtaposfies, composees chacune
de fibres tres obliquement dirigees et qui s'attachent par leurs extr^mites k
des cloisons apon6vrotiques antero-posterieures. Une tr6s forte aponevrose
occupe la face postirieure et se reunit k cells des jumeaux pour former le
tendon d'Achille, que les fibres charnues du soleaire accompagnent assez
has sur les c6tes. La disposition des fibres charnues, sur laquelle nous
venons d'insister, fait que ce muscle, long d'apparence et plat, est com-
pose d'un grand nombre de fibres charnues tr6s courtes. Ceci est tres
important au point de vue physiologique, car nous savons que I'allon-
gement du muscle est proportionnel a la longueur de ses fibres char-
nues et sa force proportionnelle k sa surface de section. Le soleaire, malgre
des apparences contraires, est done un muscle tres fort, capable d'une
grande energie, mais qui se laisse peu allonger, parce que chez lui les
limites de la distension sont rapidement atteintes. Ges proprietes sont en
rapport avec son role dans la station et dans la marehe.
Jumeau interne et jumeau externe. — Les jumeaux, nes de chacun des
condyles femoraux, se joignent sur la ligne mediane. Une trfis forte et
longue aponevrose d'insertion descend sur le milieu de la face post6rieure
(ie chacun d'eux et devient la cause d'un m^plat tres appreciable sur le nu,
Elle donne naissance, par sa face anterieure et par ses bords, aux fibres
charnues qui se dirigent obliquement vers une aponevrose anterieure et
inferieure se confondant avec celle du soleaire pour former le tendon
d'Achille. L'extremite inferieure du corps charnu descend plus ou moins
bas suivant les individus et se termine assez brusquement sar I'aponevrose
commune, occasionnant ainsi le relief bien connu du mollet.
Sur la ligne mediane, les bords contigus des deux jumeaux se confondent en un
mime relief horde de ehaque cote par les meplats dus a leur aponevrose d'inser-
tion superieure. Le jumeau interne est plus volumineux que V externe ; il empiete
sur la face interne de la, jambe, il descend plus bas et se termine par une extremite
MUSCLES DU MEMBRE INFERIEUB (ECORCHE, SUITE) Pl. 27.
Pyramidal.
.. Gmad ligameni snaiiqat.
Grand tessler.
Grand adduoteur.
Demi- tendineiut
Deoil-membraneux.
Bleeps orural-
TendoQ du droit iuterae.
Tendon du deml-tendlneaS
Jumeau Intorae.
Apon^vTOee plantalre. 1
..Sluscles prolonde.
(Long flicli. c, <lcs orleEla,
Jambicr posl^ieiir.
Long Oich. du gr. orlcil.)
Court abduoteur du groa oi^ll.
Plan lateral interne.
p pol^ift^!:.
88 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
arrondie qui marque le defaut du moltet. Le jumeau externe est d'un volume
moindre, il descend moins bas el son extremile inferieure est generalement plus
aigue.
Le tendon commun, tres large en haul, se retrecit en approchant du calcaneum
pour s'elargir a nouveau legerement a son point d'attache. Sa face posterieure
sous-cutanee est plus saillante au milieu et s'abaisse, sur les cotes, de facon a
affeeter un peu la forme de toil. II est accompagne lateralement par les fibres
charnues du soUaire, descendant plus ou maim bas suivant les individus et
contribuant a I'elargissement de eetle portion de lajambe qui soutient le mollet.
Le soleaire deborde les jumeaux lateralement, mais de foQon inegale et diffe-
renie en dehors et en dedans. En dehors, le bord externe du soleaire, assez etroit,
se montre en arriere des peroniers lateraux et remonte visible jusqu'd son inser-
tion superieure a la tite du perone. En dedans, le bord interne, plus epais, flus
saillant que le bord externe, forme une saillie toujours distinete qui s'arrete, en
haut, vers le tiers superieur de la jambe, ou il disparalt sous la saillie du
jumeau interne.
Lors de la contraction du muscle (contraction avec raccourcissementj, comme il
arrive dans la station sur la pointe des pieds, les details morphologiques sur
lesquels je viens d'insister s'accentuent. Le milieu du mollet est occupe par un
veritable bourrelet longitudinal qui descend du jarret pour s'attenuer en appro-
chant de sa limite inferieure. Les meplats lateraux sont remplaees par de verita-
bles ereux. L'insertion des fibres charnues sur le tendon d'Aehille dessine un
relief sinueux comme taille a I'emporte-piece. Les bords du soleaire, particuliere-
ment en dedans, se dessinent avec energie.
Le triceps sural est tres fortement extenseur du pied, et il eutraine en
meme temps la pointe du pied en dedans. Son action est faible comme
flechisseur de la jambe sur la cuisse.
Muscles du pied,
Les muscles du pied sont loin de jouer le m.eme role morphologique que
les muscles de la main. Ceux de la region plantaire, qui correspond a la
paume de la main, n'ont qu'une action tout k fait secondaire sur la mor-
phologie. Mais de plus qu'k la main, il existe un muscle a la region dorsale,
muscle qui dessine une forme importante.
MEMBRE INFERIEUU 89
Region dorsale.
Muscle pedieux. (PI. 23, fig. S.) — Ce muscle s'attache, en arrifire, &la
partie anterieure du calcanSum dans le creux calcaneo-astragalien.
Un corps charnu assez volumineux succede immediatement k cette inser-
tion et se porte en avant, couch6 sur la partie externa du dos du pied. II
se divise bientdt en quatre faisceaux se terminant par quatre tendons qui
se dirigent obliquement vers les quatre premiers orteils. Le tendon le plus
interne s'attache h la base de la phalange du gros orteil, et les trois sui-
vants se confondent avec les tendons de I'extenseur commun destines aux
2% 3" et 4° orteils.
Le corps charnu du p6dieux, &. I'exception de sa partie la plus post(5rieure,
est situ6 sous les tendons des extenseurs des orteils.
Son relief, sur le iia, se distingue tres neilement en avant et au-dessous de la
malleole externe,
11 est extenseur des orteils.
Region plantaire.
Les muscles de la region plantaire ont peu d'importance au point de vue
de la forme exterieure. lis comblent en partie la voilte osseuse, a laquelle
revient le principal role dans la conformation de la region. Seuls les mus-
cles situ6s sur les bords forment parfois des reliefs distincts, appreciables
sous la peau.
Comme ceux de la main, ils sont divises en trois regions : region moyenne,
region interne et region externe.
Region moyenne. — Les muscles de la region mojenne sont recouverls par
la tres forte aponevrose plantaire (1).
(1) L'anatomie descriptive d6crit les muscles suivants:
Comme i la main, les espaces intermetacarpiens sont combl^s par les museles
interosseux. (Voy. Anatomie artislique, pi. 67, fig. 2, 3 et 4.)
Appliques centre les interosseux, c'est I'adducteur oblique du gros orteil et
Vadducteur transverse. Tous deux ont une mfime insertion 4 I'extremitS externe
de la phalange du gros orteil, mais I'adducteur oblique remonte vers le cubolde,
ot il s'attache, et le transverse se dirige transversalemont, en dehors, vers les
trois derniferes articulations m§talarso-plialangiennes.
Mais ce qui est special au pied, c'est i'accessoire du lony /Icchhinur qui £CmbIe
90 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
Regions latirales. — Les deux regions laterales ne se composent que de
deux muscles chacune, muscles de mSme nom. En dedans, c'est le court
fiechisseur et Vabducteur du groi oneil. En dehors, c'est le court flechisseur et
I'abdticteur du petit orteil.
Les flechisseurs plus courts ne depassent guSre les metatarsiens en
arriere.
Les abducteurs remontent jusqu'au caleaneum.
Au bord interne du pied, le relief du court abdaeteur du, gros orteil fail un
relief tres visible et qui ne pent Hre nSglige dans le modeU de cette region.
destine k redresser raction oblique du long flechisseur. U se dirige du calcanSum
au bord externe du tendon de ce muscle.
Koiin le muscle le plus superficiel de la region est le court flechisseur commun
des orleils, qui joue vis-ci-vis du long fl(5chisseur le r61e du flechisseur superficiel
des doigts vis-4-vis du flechisseur profond. Les quatre tendons se rendent, en
e£fet, aux bords de la 2" phalange des orteils, aprfes s'6tre divis6s pour laisser
passer les tendons du long flechisseur commun qui, se rendent aux derni^res
phalanges.
TRONG
SQUELETTE DU TRONC
Nous gtudierons successivement la colonne vertebrale, le thorax el It
bassin.
Colonne vehtebrale.
La colonne Tertebrale est formee par la superposition de toutes les ver-
tSbres.
Au nombre de 24, les vertfebres sont groupees en 3 regions : 7 vertebres
cervicales, 12 vertebres dorsales et 5 yertebres lombaires.
Caracteres eommims a toutes les vertebres.
Chaque vertebre represente un anneau dont la partie ant6rieure, formee
d'un renflement massif {corps de lavertebre), circonscrit avec la partie poste-
rieure generalement amincie (arc vertebral) un orifice, ou trou vertebral, qui
livre passage a la moelle epiniere.
De Tare vertebral, naissent des prolongements osseux : en arriere et au
milieu, Vapophyse epineuse; sur les cotes, les apophyses transverses ; sur les
c6tes egalement, les apophyses articulaires superieures et inferieures, au
nombre de quatre, deux de chaque cdte.
Les parties de Tare vertebral situees enlre I'apophyse epineuse et les apo-
physes transverses prennent le nom de lames. Tous ces caracteres communs
affectent, suivant les regions, des dispositions particulieres surtout deve-
loppees dans les vertebres qui en occupent le centre, pendant qu'ils s'atte-
nuent graduellement dans les vertebres des extremites ; ainsi s'etablit antra
les vertebres de deux regions voisines une transition graduee.
Principaux caracteres distinctifs des vertebres des diverses regions. (PI. 28.)
4° Vertebres cervicales. — Corps peu volumineux elargi dans le sans
transversal. Apophyses epitieuses horizontales, creusees inferieurement en
92 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
gouttiere, bifides au sommet. Apophyses artioulaires inclin^es S, iS" k sur-
face presque plane. Apophyses transverses bifides au sommet.
2" Vertebres dorsales. — Le corps montre, sur le cote, deux demi-
facettes pour I'articulalion des c6tes, I'une superieure, I'autre inferieure.
Lames haules et Stroites. Apophyses epineuses tres obliques, longues, unita-
berculeuses au sommet. Apophyses articidaires verticales aplaties. Faeettes
articulaires obliques et presque planes. Apophyses transverses volumineuses
avec une facette articulaire pour la tuberosite de la c6te.
3° Vertebres lombaires. — Corps tres volumineux. Lames epaisses et
etroites. Apophyse epineuse tres forte, horizonlale, rectangulaire. Apophyses
articulaires verticales avec facette courbe. Apophyses transverses minces,
costit'ormes.
Vertebres speciales. (PI. 29.)
1" I™ vertebre cervioale ou atlas. — Le corps est remplace
par un arc transversal {arc anterieur) qui presente, en arriere, une
facette ovale concave articulee avec I'apopbyse odontoide de I'axis. Le trou
est vaste, comble en avantpar I'apopbjse odontoide de Taxis, qui doit^tre
consideree comme le veritable corps de la I™ vertebre cervicale sonde
k celui de la IP. Apophyse epineuse remplacee par ua tubercule rudi-
mentaire. Apophyses artioulaires massives (masses laterales de I'atlas) ; leurs
faces supei'ieures longues et concaves s'articulent avee les condyles de I'oc-
cipital; leurs faces inferieures obliques a peu pres planes s'articulent avec
I'axis. Apophyses transverses unituberculeuses k leur sommet.
2° ir vertebre cervicale ou axis. — Corps de I'axis sur-
monte d'une longue apophyse (apophyse odontoide), 6tranglee k sa base et
oBfrant deux surfaces articulaires, I'une en avant pour Fare anterieur de
I'atlas, I'aut.-e en arriere pour le ligament transverse. Apophyse epineuse
li-Ss solide, ofifre les caracteres de la region. Apophyse articulaire oblique.
Apophyse transverse petite, unituberculeuse.
3° VII" vertebre cervicale. — Remarquable par la longueur
de son apophyse epineuse, d'ofi son nom de vertebre proiminente du
cou.
4° Vertebres sacrees ou sacrum. — Le sacrum est forme par la
soudure de 5 vertebres sur lesquelles il est encore possible de distinguer
les parties constituantes sigualees plus baut. G'est ua os impair, large,
VERTfeBRES
PL. 28.
Plan Bup6rleiir.
Apophyse irliculaire mpt\
Lame rertibntle,
Apophyse ipioeuse
Plan poBUrleur. Plan lateral. Plan antdrleur.
Fig. 1. — QuATiiifeUE vertebre cerviule.
Apuphyse ariiculaire supfriaui
Lame verlibrs])
Apophyae ipineus
Plan poftt^rleur. Plan lateral. Plan ast^rieur.
Fig. 2. — Septieme vertebre dorsale.
Plan eupferleur.
Apophyse irticulaire !upiriGLii
Lame verUbrsle
Plan posWrleur. Plan latbraJ. Plan alitferieur.
Fig. 3. — Thoisieme vsrtebre lombaibe.
!>' Paal Richer iel.
94 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
aplati, courbe suivant ses faces et de forme triangulaire. La base offre h
peu pres I'aspect de la face superieure d'une vertebre lombaire. Le sommel
est tronque avec une facette ovalaire articulee avec le coccyx. La surface
anterieure ou pelvienne, concave, montre la trace des soudures des corps des
b fausses vertebres. La face posterieure sous-cutanee est divisee, dans la
longueur, par la crete sacree formee par la reunion des apophyses epineuses
des vertebres sacrfees. Ses c6t6s tres epais en haut prfisentent, k ce niveau,
la facette auriculaire, ainsi nomm^e pares qu'elle a grossierement la forme
d'une oreille et destines fi. I'articulation avec I'os coxal. En arriSrs et en
haut ds la facette auriculaire, se trouve une surface deprimee tres irregu-
liere. C'est la fossette crebriforme, oii s'attachent de puissants ligaments.
Dans rSpaisseur de I'os, est creus6 Is canal sacre, qui parcourt le sacrum
de la base au sommst et prolongs le canal vertebral.
5° Coccyx. — Forme de vertebres rudimsntairss au nombre de i
diminuant ds volume de haut en bas.
De la colonne vertebrale en general. (PI. 30.)
Les vertebres s'unissent entre elles par leurs corps et par leurs apo-
physes articulaires. Les apophyses fepineuses et les lames sont, en outre,
reunies par des ligaments. De plus,un lovg cordon ^breux (ligament sure-
pineux) s'etend sur le sommet des apophyses epinsuses dans touts I'^tendus
de la colonne, a I'exception de la region cervicale. A ce niveau, ce ligamient
se dirige directement ds I'apophyse spineuse de la VII" vertebre cervicale
vers la protuberance occipitale externe, en envoyant des expansions
fibreuses aux apophyses epineuses de la region. 11 prend le nom de ligament
de la nuque ou cervical posterieur.
Les corps vertebraux sont separes les uns des autres par une sorte de
coussinet fibreux et elastique auquel ils adherent intimemsnt (disque inver-
tebral).
Vus de profil, la colonne vertebrate presents plusieurs courbures dans le
sens antero-posterieur, alternalivement diffSrentes suivant les regions. La
region cervicale (7 vsrttbres) offrs une courbure b, convexitS anterieure,
la partie la plus saillante repondant au corps ds la IV vertSbrs. La
rsgion dorsals (42 vertebres) est courbe dans I'autre sens, st la convsxite
posterieure offre son maximum de saillie vers I'apophyse epineuss ds la
VII' vsrtebre. La rsgion lombaire (5 vertebres) reprend la courbure
VERTEBRES (SUITE)
PL, 29.
Plan sup6rleur.
Uas£e lulirole,
Plan po3t6rieur. Plan lat^al Plan ani6rieur.
Fig. 1, — Premiere Vertebre cervicale ou Atlas..
Plan supgrleur.
W^_
Plan posterleur. Plan lateral. Plan ant^rleur.
I'la. 2. — Deuxi6me Vertebre cervigale ou Axis.
Crfilc aacrie.
Fosse cribriloni
Trous saci'is pos i
Come du aacrum
lant la goud
Plan postfcrleur.
Plan lateral
Fig. 3. — Sachum et Coccyx.
■ Plan antgrieur.
IS iaeris aaljrieori.
D' Paul Richer def.
96 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
k convexile antcrieure dont le maximum de saillie repond au corps de la
IIP vertebre de la region. Ces diverses eourbures se suceedent sans
brusquerie, sauf au niveau de la jonction de la colonne vertebrale au sacrum
(angle sacro-vertebral). (PL 30.)
Les eourbures qui viennent d'etre decriles sent plus parliculierement
formees par la succession des corps vertebraux, mais la ligne suivie, en
arriere, par la serie des apopbyses epineuses ne lui est pas tout k fait super-
posable. Au cou et au dos, les eourbures decrites par les apophyses epi-
neuses sont de mdme sens que celles formees par les corps vertebraux,
mais de rayon different : rayon plus court a la region cervicale, rayon plus
long a la region dorsale. II en resulte, dans cette derniere region, un apla-
tissement qui contribue, avec rimbrication des apophyses
•r-| epineuses, k attenuer leurs saillies. A la region lombaire,
_/'/ les apophyses epineuses, en raison du developpement qu'elles
; / acquierent, ne suivent que tres imparfaitement la direction
des corps vertebraux. La ligne tangente a leur sommet
devient une ligne droite qui descend directement des der-
nieres vertebres dorsales au sacrum. Parfois meme elle
s'inflechit en sens inverse, et il existe alors une contre-
courbure post6rieure. (Fig. 17.)
La s6rie des corps vertebraux reunis par les rondelles
fibreuses et elastiques des disques intervertebraux qui
v^(^ augmentent progressivement de volume de haut en has,
_ ., „ assure la solidity de la colonne vertebrale consideree comme
Fig. 17. — Cour-
bures de la co- tige de Support. En arriere d'eux, est creuse le canal rachi-
braie* """ ^ ^^^^ forme par la succession des trous vertebraux et dont la
partie centrale loge et protege la moelle epiniere.
La colonne vertebrale remplit done ainsi la double fonction d'organe de
soutien et d'appareil de protection. Elle est, en outre, un centre de mouve-
raent.
La colonne vertebrale pent s'inflechir et s'incliner en tous sens, mais sa
mobilite varie suivant les regions. C'est a la region dorsale que les mou-
vements sont le plus limites, & cause de la presence des c6tes, mais ils sont
loin d'etre nuls. La colonne dorsale peut, dans une mesure tres appreciable,
s'inflechir en avant, se redresser el m^me s'incliner sur le c6l§. Mais ces
mouvemenls sont beaucoup plus etendus aux deux autres regions
COLOJVPiE VERTEBRALE
Pl. 30..
Vraies vertJbro's
Coli>iu)« vertSbrale
proprement dite
verlSbres. |
[fiegion sacrSe « Mcrum
(Cincj taussn 'itrlibras}.
j Rigion^occyifienne
98 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Au cou comtne aux lombes, la flexion en avant a pour effet de redresscr
les courbures de la station droite et meme de les remplacer par une cour-
bure de sens inverse, pendant que I'extension en arriere les accentue et les
exagere. L'inclinaison laterale est directe aux lombes, tandis qu'au cou
elle s'accompagne d'ordinaire d'un leger mouvement de rotation.
Les mouvements de rotation sur son axe independamment des autres
mouvements existent dans toute I'Stendue de la colonne.
Les mouvements de la tete sur la colonne cervicale ont lieu dans deux
directions seulement. Ce sont des mouvements directs de flexion et d'exten-
sioG qui se passent dans I'articulation du cr4ne avec I'atlas, et des mouve-
ments de rotation dont le siege exclusif est dans I'articulation de I'atlas
avec I'axis,
Thorax ou cage xHoaAciQUE.
La cage tboracique e»t composee de deux pieces medianes, la, colonne dor-
sale en arriere, le sternum en avant, reliees entre elles par des arcs osseux,
les cotes. Appuyees, en arriere, sur la colonne dorsale, les cotes gagnent le
sternum, en avant, par I'intermediaire de prolongements cartilagineux, les
cartilages costaux.
Sternum. (PI. 31.) — Le sternum est un osplat et etroit; il est forme de
plusieurs pieces osseuses soudfies que, par analogie avec les vertebres de la
colonne dorsale, certains auteurs ont qualiQees de sternebrss. Chez I'enfant,
ces pieces sont au nombre de cinq. Elles se trouvent reduites a trois chez
I'adulte.
Les anciens Font compare k une epee tournee la points en bas. La pre-
miere piece, de forme triangulaire, est la poignee; la deuxieme piece,
allongee, forme la lame ou le corps de I'os, et la pointe est representee par
une petite partie cartilagineuse qui termine le corps par en bas et desi-
gnee sous le nom d'appendice xyphoide.
L'extremite superieure de I'os est la partie la plus epaisse. Elle pr6sente
une echancrure mediane qui limite inferieurement le creux sternal ou four-
chette sternale, et, de chaque c6te, deux facettes articulaires en rapport, la
premiere avec la clavicule et la seconde avec le cartilage de la premiere
c6te.
La face anterieure presente un angle saillant, a la reunion de la pre-
miere avec la deuxieme piece. Get angle est tres visible sur le nu. Cast a
SQUELETTE DE LA POITRINE
Pl. 31
^rfiniire piice slernile 1
Dcuxl^me pi£ce
Ttrisiftmo piice
. Fourcttetle stem ale.
. Surface arlicula!i-e pourls clavicule.
Plan ant&rleur. Plan laiferal. Plan posiferleur.
Fig. i. — Stehnuu.
Double FbccUc arliculairtdc It U(«. ^:
Plan supferleur.
i ff \ [Courbure snivanl 'es fai
Plan lateral.
iCourbure suivuil Ics bords.f
Plan iof^rieuT-
PlG. 2. — SlXIESE cdXE.
■0' Faut RUItiiT del.
100 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
ce niyeau que le sternum est le plus etroit, car le corps va en s'elargissant
par en bas. A la surface anterieure du corps d'aspect lisse, on observe les
traces transversales de la jonction des diverses pieces osseuses qui existent
cheE I'enfant.
Sur les bords, on ne volt qu'6chancrures multiples. Les unes sont articu-
laires, elles correspondent a la soudure des diverses pieces osseuses et s'ar-
ticulent avec les cartilages costaux ; les autres, situees dans I'intervalle des
premieres, correspondent au bord libre de I'os au niveau des espaces inter-
costaux.
Get OS n'est point situe verticalement, il est plac6 trds obliquement k la
partie anterieure et sup6rieure du thorax.
Cotes. (PI. 31.) — Au nombre de 12 de chaque c6t6, les c6tes se
divisent en : cotes sternales, au nombre de 7, dont les cartilages aboutissent
directement au sternum ; cotes asternales, au nombre de 5, dont les trois
premieres ne rejoignent le sternum que par I'intermidiaire du cartilage de
la septieme cote ; les deux dernifires cdtes, dont I'extremite anterieure est
libre dans les chairs, ont recu le nom de cotes (lottantes. (PI. 32, fig. 1.)
Garacteres generaux. — Ge qui domine la morphologie de Fare costal, c'est la
fafon dont il est courbe. On lui distingue trois courbures dont deux suivant
les faces et une suivant les bords. Des deux premieres courbures, I'une
directe, ou courbure d'enroulement, n'est pas reguliere; vers le quart ou le
cinquieme posterieur, la cote s'lnflechit brusquement formant un coude que
Ton appelle I'angle dela cote; I'autre plus complexe, ditede torsion, faitsubir
aux deux extrSmites de la c6te une torsion veritable en vertu de laquelle la face
externe regarde en bas posterieurement, tandis qu'en avant elle regarde en
haut, et inversement pour la face interne. Enfln la courbure suiva^it les
bords esi tres faible, en forme d'S italique tres allongee, k concavite poste-
rieure et k convexite anterieure ; elle ne s'observe que de la V' k la X° cote.
L'extremite posterieure se compose de trois parties : 1" la tSte de la c6te,
partie renflee pourvue d'une facette articulaire double; 2« le col, portion
r6trecie, rugueuse enarriere, qui succede k la tSte; 3° une saillie osseuse
ou tuberosite, dont la partie superieure rugueuse donne attache a des liga-
ments et dont la partie inferieure porte une facette artieulee av'ee I'apo-
physe transverse correspondante.
L'extremit6 anterieure, legerement renflSe, s'articule avcc le cartilage
costal.
CiVCE TIlORACKItlli
^. AnE-1e ill Btenrani,
Cart[li^e de In (()• coti.
Fig. i. — Pun ant^bieur.
Fig. 2. — Plan lateral.
11' tani H'fhrr Hrl.
102 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Caracleres particuliers de quet'ques cutes. — La premiere c6te, large, courte,
est courbee suivant les bords, et les faces sont presque horizontales. L'angle
trSs saillant rcponda la tuberosile. Le col est tres fetroit, rectiligne. Facette
unique k la tfele.
L.a deuxifime c6te offre egalement une courbure suivant les bords, trSs
prononcee. L'angle est mousse et situe 4 un centimetre de la tuberosite.
Les deux dernieres cdtes n'ont qu'une facette articulaire. Sur la onzieme,
l'angle est tres 61oiga6 de la tSte; 11 n'y a pas de tuberosity. La douzieme
est rudimentaire.
Du thorax en g^neraL
La tete de la c6te s'appuie sur le disque intervertebral, auquel elle est soli-
dement unie par un ligament, et elle s'articule avec les deux corps verte-
braux voisins. La tubSrosite costale est, en outre, articulee avec le sommet
de I'apophyse transverse, et de solides et multiples ligaments maintiennent
ces diverses articulations. (PI. 33, fig. 2 et 3.)
Dans son ensemble, le thorax a la forme d'un ovo'ide aplati, largement
ouvert k ses deux extremites, — mais plus k son extremite inf^rieure qu'a
son extremite superieure — et dont I'axe, dans la station debout, est
divige obliquement en has et en avant.
Toutes les c6tes ont une direction oblique. La derniere c6te s'approche k
quatre ou cinq centimetres du bassin. Les quatre premieres cdtes s'eloignent
de I'axe median; les quatre dernieres s'en rapprochent; les quatre du milieu
se maintiennent k peu pres k egale distance; la huitieme est la plus eloigned.
Les cotes sont separees par un espace, dit espace intercostal, occupe par de
petits muscles qui forment parol et ferment la cavite thoracique. Les
espaces intercostaux, vers lapartiemedianedu thorax, egale nt la largeur des
cotes. Les inferieurs sont plus largcs, les superieurs le sont encore davan-
tage. Le meme espace intercostal va en s'elargissant d'arriere en avant.
Plan anUrieur. (PI. 32, fig. 1.) — Le plan anterieur nous montre les carti-
lages costaux dont la longueur augmente de haul en has. Le premier, tres
court, est oblique en haut, le second est horizontal, le troisieme et le qua-
trieme sont obliques en has. Les trois suivants sont de plus en plus obli-
ques dans la meme direction, mais lis se relevent un peu vers leur milieu,
de telle sorte qu'ils sont coudes. Tous ces cartilages se rendent directement
des cdtes au sternum; ils correspondent aux sept cotes sternales.
CAGE THORACIQUE (^UITE)
[ des c6te3.
Ltgcunents costo-tranaverssirea
Ligamants cervicO'
I'^iG, 2. — Articulations oes cAtes avec la colonse vertebhale,
Plam posterieuh.
Ciigameats costo-vert6braiK ant^rleors ou rayonnSs.
Ugamcuts cervioo-transversalrea snp6rleurs.
Ligaments oerrico-tnuisveTsMres int6rle'^3.
Fig. i. — Plan posterieur.
Fill. 3. — Articulations des c6tes avec la colonnb vert^rale.
Plan akteriexjr.
fl' Paul ttiehcT -rfo/.
104 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Les trois cartilages suivants se terminent en pointe et se superposent en
s'inflechissant en haut, avant de se joindre au cartilage situe au-dessus.
Enfin les deux derni^res c6tes flottantes se terminent par une mince extre-
mite libre cartilagineuse.
A leur articulalion, soit avec le sternum, soit avee les c6tes, ces cartilages
ferment une legere saillie nodulaire.
Les articulations des c6tes a\'ec les cartilages costaux decrivent, sur le
dcvant de la poitrine, une ligne qui commence en haut, sous la tfete de la
clavicule, et se dirige en has et en dehors.
Plan poste'rieur. (PI. 33, fig. 1.) — Le plan posterieur nous montre la
colonne dorsale, au centre, avec la ligne des apophyses epineuses et, sur
le c6te, celle des apophyses trans-verses, puis, entre les deux, les gout-
tieres vertebrales. Plus en dehors. Tangle des c6tes decrit une ligne
oblique en has et en dehors. Tout en haut, Tangle de la premiere c6te se
confond avec la tuherosite. Sur les cotes suivantes. Tangle s'eloigne de plus
en plus de la tuherosite. La ligne de Tangle des cotes liinite une nouvelle
gouttiere, gouttiere vertebro-costale.
Ces deux gouttiSres, gouttiere vertehrale et gouttiere vertebro-costale,
sont comblees par des muscles.
Plan lateral. (PI. 32, fig. 2.) — Sar le plan lateral, apparait nettement Tas-
pect ovoide du thorax. La ligne courhe posterieure correspond a Tangle
des cotes et la ligne courhe anterieure au sternum et aux cartilages costaux
qui continuent la direction du sternum, de telle sorte que le point du thorax
le plus saillant, en avant, ne correspond pas 4 la pointe du sternum, mais
bien a la saillie que ferment, en has, les cartilages costaux, saillie generale-
ment tres distincte sur le nu et que Ton designe sous le nom de saillie
eosto-abdominale. L'inclinaison du sternum par rapport 4 la verticale est en
general de 20 k 21".
Circonference superieure. — La circonference superieure est limitee par la
premiere vertehre dorsale, la premiere c6te et le sternum. D'ordinaire
Techancrure sternale se projette au niveau du milieu du corps de la
deuxieme vertehre dorsale. II en resulle que la circonference superieure du
thorax est silu6e dans un plan oblique qui regarde en haut et en avant.
Circonference inferieure. — La circonference inf^rieure du thorax est
limitee par la douzieme vertehre dorsale, la derniere cote et le cartilage
costal. II offre, en avant, une vaste echancrure bordee laleralement par les
TRONC 105
cartilages costaux et dont le sommet correspond k I'appendice xyphoide. On
appelle angle xyphoidien Tangle forme paries deux bords de cette echancrure.
Dans les poitrines bleu conformes, il mesure jusqu'a 80° et mfeme 90°. U est
plus souvent de 67° ; dans la phlisie et snr les poitrines deformees par le corset,
il descend a 35°.
Bassin.
Le bassin est forme par la reunion de trois os, les deux os coxaus et le
sacrum.
Les deux os coxaux s'unisSent entre eux en avant, et au sacrum en
arriere, par des articulations tres serrees qui ne permettent pour ainsi dire
aucun mouvement. (PI. 36.)
En avant, les deux pubis sent reunis parun 6pais disque fibreux, qui a la
maniere des disques intervertebraux restreint beaucoup les mouvements,
mais amorlit les chocs ; c'est la symphyse du pubis.
En arriere, la facette auriculaire de chaque os coxal s'engi-ene avcc
celle correspondante du sacrum. Cette articulation est, en outre, maintenue
par de solides ligaments posterieurs qui de la tuberosite iliaque vont a la
fosse crebriforme du sacrum. On decrit d'autres faisceaux ligamenteux qui
vont d'un point a I'autre du bassin, tels que le ligament ilio-lombaire, et les
ligaments sacro-sciatiques, le grand et le petit, sans grand interet pour nous.
II n'en est pas de m6me du ligament de Poupart. Ce ligament tres long suit
la direction du pli de I'aine dont il est la cause. II est intermediaire au
ventre et a la cuisse. II se dirige de I'epine iliaque anterieure et supe-
rieure a Tangle du pubis et forme comme un pont au-dessus du bord ante-
rieur de Tos coxal. De sa face inferieure, se detache une cloison qui divise
en deux loges Tespace qu'il intercepte. En dehors passe le psoas, en dedans
les vaisseaux et nerfs qui du bassin se rendent a la cuisse.
Le bassin (pi. 34) est une veritable ceinture osseuse portant la colonne
vertebrate et supportee ellc-mfeme par les femurs. Cette ceinture est assez
large, mais tres irreguliere. Sa surface interieure est divisee en deux par
un etranglement circulaire, detroit superieur, partant du pubis et aboutis-
sant & la base du sacrum. Au-dessus de Tetranglement c'est le grand bassin,
au-dessous le petit bassin.
Le grand bassin offre une large circonference limitSe, sur les cotes, par
les crfites iliaques. 11 est compose des deux fosses iliaques internes s6parees
par Texcavation du petit bassin.
BASSIN DE L'HOMME
Pl. 34.
P,pisn ltiat[uc anttra-suptrleui'v,
Fig. 1. — Pl..\k ANrfeRijion,
Angle rcnLrant du Lord supfi
' Coocyx dilimitant av«c I'ischiaii
et I'arcade pubicaQe Is ditroil
inKrieur.
Fig 3 — Plan uteral
D' Paul Uicher del.
BASSIN t>E LA FEMME
Pu 35.
Fig. 3. — Plan latehal.
0' Pou' Hither tel.^
108 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
Le petit bassin, bcaucoup plus ^troit, commence au detroit superieur et il
flnit au detroit inferieur circonscrit par Tarcade pubienne, I'ischion, le grand
ligament sciatique et le coccyx. II forme un veritable canal que doit par-
coui'ir le foetus dans la parturition.
Dans la station droite, le bassin est incline de telle sorte que le dfitroit
superieur decrit avec I'horizontale un angle d'environ 60°. Cette inclinaison
est en rapport etroit avec I'ensellure lombaire.
Comme I'ensellure lombaire varie avec I'flge, puisqu'elle n'existe pas chez
le foetus et n'apparalt que vers quatre ou cinq ans, de mSme I'inclinaison
du bassin est nuUe dans la premiere enfance pour s'accentuer peu k peu au
fur et a mesure que s'accomplissent les actes de la station et de la marcbe.
Dans les diverses sortes de station et dans les differents temps de la
marcbe, le bassin subit des inclinaisons variees. Par excmple, il est droit
dans la station assise. L'inclinaison s'accentue dans la station a genoux, etc.
Un des points les plus interessants de I'etude du bassin consiste dans les
differences de conformation qu'il presents suivant le sexe, differences en
rapport avec les fonctions speciales a la femme. Le bassin de la femme
se distingue par I'exageration des proportions en largeur. II est plus large
ct moins haul que celui de I'homme. (PI. 35.)
Homme. Femme,
Diam6tre transversal . 28 cent. 30 cent.
Diamfetre vertical : 20 cent. 18 cent.
Ces chifTres sont les moyennes gen6ralement admises.
On peut observer, en outre, que I'arcade pubienne est plus ouverle dans
le bassin de la femme, les iscbions plus distants, le sacrum et le coccyx
moins eleves et plus aplatis, la grande echancrure sciatique plus ouverte et
moins profonde.
Quant aux autres caracteres, ils derivent tous d'une masse moindre et de
I'attenuation des empreintes d'insertions musculaires ou ligamenteuses.
SQUELETTE DU TRONC DANS SON ENSEMBLE
Formes osseuses. (PL 37, 38, 39.)
Cage thoracique. — La cage thoracique, tout en donnant 4 la poitrine
sa forme generale, n'est sous-cutanee qu'au niveau du stei-num en avant (1)
(1) Je ne parle pas du petit espace triangulaire situfi en arrl^re au niveau de
LIGAMENTS DU BASSIN
pl. m-
Fifi. i. — Plan ANTfiniEUS.
Ligament d« Bertin, lai'smi
partis de la capsule fibreuse
de rarliculalioQ CDia-r^niorala .
Ligament aacro-iliaiue po9t6rieur.
Petit ligament aaoro-sciatl^e.
Fig. 2. — Plan posterieur.
D' Paul Bielitr del.
no ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
La fourchette sternale, limitee, suples c6tes, par les saillies des extremites
internes des clavicules, correspond au bord superieur du sternum. L'angle
sternal marque runion de la premiere piece sternale avec la seconde, et le
creux epigastrique est situe au niveau du cartilage xyphoide.
Sur les c6tes du sternum, les articulations chondro-sternales, chez les
sujets maigres,se r6yelentsous la peau par des saillies auxquelles font suite
les cartilages costaux 6galement appairents. Chez les m§mes sujets, le rebord
des cartilages costaux qui forment l'angle xyphoidien se lisent aisSment
sur le nu, de meme que les c6tes elles-mSmes dans toute la region sous-
mammaire. Mais, mfime chez les sujets muscles, quelques traces de ces
formes osseuses persistent : sur les cdtes du sternum ; au niveau de I'echan-
crure anterieure du thorax limitee en bas par les sailties costo-abdominales
constantes; et surtout k la region sous-mammaire, oil les saillies des carti-
lages costaux, des articulations chondro-costales et des c6tes se melent aux
digitations musculaires superficielles, pour donner a la region ses formes
souvent complexes. En arriere, au niveau de la region sous-scapulaire, les
cotes recouvertes par le grand dorsal font egalement sentir leurs modeles,
meme chez les athletes, lors de I'elevation du bras.
Ceiuture osseuse scapulaire. — La face superieure de la clavicule
est presque entierement sous-cutanee et se sent facilement sous la peau.
Mais 11 n'en est pas de meme du bord anterieur, aux deux extremites duquel
s'attachent de fort faisceaux charnus par de courtes fibres aponevrotiques,
ce qui en modifie considerablement le modele. Ainsi, en dedans, le faisceau
claviculaire du grand pectoral augmente la courbe convexe de I'os, tandis
qu'en dehors, le deltoide en efface en partie la concavite. Ce n'est que vers
le milieu de I'os, au-dessus d'une fossetle, que le bor'd anterieur est k nu
sous la peau. L'extremit6 externe de la clavicule fait souvent un relief sur
I'acromion.
La face superieure de I'acromion est seule sous-cutan6e ; tout son pour-
tour refoit les insertions du deltoide qui en masque la saillie.
L'omoplate est entierement enfouie au milieu des chairs, a I'exception du
bord posterieur de I'epine, qui est sous-cutane. Ce n'est que sur les gens tres
maigres que I'epine de l'omoplate apparait en saillie, formant comme I'arete
i'angle inierieur de romoplate et limits par le trdpAze, le rhomboMe et le ^rand
dorsal. A ce point correspond, sur le nu, une udpre.ssioQ visible surlout dans
r^levation du bras.
SQUELETTE tV TRONC
Cage thoradqiie.
Cfllonne lomliaire.
tpiae iliaque Ritlcr[>-su[iineure.
Gnnd irochanUr du l&mur.
B' Paul Hieher del.
Plan AMTEBIEUIt.
H3 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
d'un toit dont un des versants est conslitue par la fosse sus-6pineuse et
I'autre par la fosse sous-6pineuse. Chez les gens tres muscles, au contraire, la
crgte de I'epine est transform^e en gouttiere par le relief des muscles
voisins.
II faut rappeler que la tfete humerale joue aussi un r61e dans les formes
du nu. G'est elle qui soutient le muscle deltoide et donne a I'epaule une
saillie qui dfeborde en dehors I'acromion et qui est surtout accentuee en
avant.
La distance qui separe le point le plus estrfime de I'acromion du mSme
point du c6t6 oppos6 porte le nom de diametre bi-acromial.
La distance qui separe, sur le vivant, les points les plus saillants de I'epaule,
en dehors, au niveau de la tSte de I'humerus, s'appelle diametre bi-humeral.
Colonne vertebrale. — La colonne vertebrale, presque entierement
entouree par les masses musculaires de la partie post6rieure du torse, n'est
sous-cutanee que dans une touts petite portion de sa surface qui repond h la
crfite posterieure formee par la succession des somm.ets des apophyses 6pi«
neuses. Mais les modeles qu'elle revele a I'exterieur n'en sont pas moins
intefessants. Au cou, la colonne cervicale, completement noyee au centre des
parties molles de la region, n'emerge h la surface que tout en has au voisi-
nage de la region dorsale, mais elle s'y revele d'une faf on remarquable dans
la forte saillie que fait, k ce niveau, le sommet de I'apophyse epineuse de la
7* vertebre du cou que, pour cette raison, on a denommee proeminente. Au-
dessus de cette saillie, la colonne cervicale n'est pas accessible au palper,
tandis qu'au-dessous, la crete epiniere se sent facilement jusqu'au niveau
du sacrum, bien que son aspect diftere beaucoup suivant les regions
A la region du dos, on observe, S. la suite de la proeminente du cou, les
saillies des apophyses epineuses de la 4'" et de la 2° dorsale. Mais au-dessous,
les reliefs puissants des muscles voisins transforment, en un sillon plus ou
moins profond, la crete epiniere dorsale. Le fond de ce sillon, que Ton
appelle aussi la raie du dos, est uni et il ne laisse paraitre les apophyses
epineuses dorsales que chez les gens trfis maigres ou dans les mouvements
de flexion du tronc.
On voit cependant, chez quelques sujets, deux ou trois apophyses Epi-
neuses reapparaitre tout k la partie inferieure du dos. Mais c'est Ik une
exception qui tient a une conformation particuliere — toute normale
qu'elle soit — de la colonne dorsale.
Colonne cerviOEde.
Coloime dOTBale.
Cage thoraolquft
Colonne lombalre.
Plam POST^RIEUn.
Hi ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Aux reins, le sillon median, quelque volumineux que spient les muscles
qui le bordent de chaque c6te, laisse presque loujours Toi/i" une s^riedetrois
a quatre saillies nodulaires, dues au puissant relief des a.pophyses ^pineuses
de la region. Dans la station droite, ces saillies n'en ^ont pas moins fort
discretes, mais il n'en est pas de mfeme dans la flexiori du torse en avant.
Le sillon lombaire se trouve alors remplac6 par une longue saillie bossuee.
Bassin. — Entour6 presque de tous c6t6s par des muscles puissants, le
squelette du bassin et de la hanche ne se r6vele, & I'lexterieur, que par des
points tr^s limitfis de sa surface, par ses contours superieurs, et quelques-
uns de ses reliefs les plus saillants sont d'ordinaire; transform6s en depres-
sions par le volume des muscles voisins. Mais ces( formes osseuses consti-
tuent de par leur fixity des points de repfire excellents et qu'il imports dc
bien connaltre.
Sur les c6tes, la crfete iliaque ne suit pas exactement la direction du pli
du flanc. Ce dernier est situe plus bas que le sommet de la crete osseuse,
qui s'SlSve dans la region mfeme du flanc.
La discordance entre la forme osseuse profonc^e (crSte iliaque) et la forme
cutanee superflcielle (pii inferieur du flanc ou nllon iliaque) s'explique par
des^ raisons anatomiques expo-
s6e/s ailleurs tout au long (1).
La distance qui separe le point
le plus saillant en dehors d'une
Crete iliaque, du meme point dc
la Crete iliaque du c6te oppose, a
pris le nom de diametre bi-iliaque
externe ou moyen.
A I'extremitfi anterieure du
sillon du flanc et un peu au-des-
sous du relief musculaire du
grand oblique, apparalt nette-
ment, sur le nu, I'epine iliaque
anterieure et supSrieure. La dis-
tance qui separe I'epine iliaque
droite de I'dpine iliaque gauche est le diametre biriliaque anterieur.
Fio. 18.— Fossettes latdrales lombaires chezrhomme(A)
et chei la temme (B). — Le pointilM reproduit le
squelette de la region pour meltre en lumi^r© lacon-
cordaace de ces fossettes avec certains pnints osseux :
angle rentrant de la crfite iliaque et fossctte latfirale
sup^rieure chez rhomme seulement; tubt^rosit^
iliaque et fossette laterale inf<5rieure chez Thomme
et chez la femme. Les traits discoatinus indiquent
('angle sacr^.
(1) Anaiotnie artistique, p. iSS.
SQCELETTE DU TRONC (SUITE)
Pl. 39.
Ctolonne cervloale.
Angle au otemum.
■ Coloane lombalre.
-iiA . . .^ .„»." ./-. Oa ooxaL
0' /-ok; Rkhev del.
116 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
En arricre, Tangle rentrant de la cr^te iliaque se traduit, sur le nu, psr
une depression tres nette chez I'homme, mais qui n'existe pas chcz la femmc.
G'est la fossette lombaire laUrale et superieure qa'une accumulation de gvaisse,
i la partie posterieure du flanc (bourrelet graisseux du flane), tend k mas-
quer. (PI. 45.)
Au-dessous de cette fossette, on en Toit une seconde; c'est la foaseUe
lombaire laterale et inferieure, qui existe chez la femme aussi bien que
chez I'homme. Mais son isolement et son accentuation chez cette derniere
lui donnent une importance toute particulifere. Elle repond exactement a la
partie la plus saillante de la tuberosite iliaque. La distance qui separe la
fossette droite de la fossette gauche constitue le diametre bi-iliaqii£ posterieur
(Fig. 18.)
En arriere et sur la ligne mediane, le plan forme par la face posterieure
du sacrum, est parcouru, en son milieu, par une gouttiere peu profonde qui
fait suite au sillon median des reins et correspond b. la crete sacree. Elle se
termine avant d'atteindre les limites inferieures de la region, ou commence
la rainure interfessiere.
L'ischion, profondement enfoui sous les parties molles de la fesse, n'est acces-
sible qu'au toucher, un peu au-dessus du sillon qui borde la fesse par en bas.
En avant, I'os du pubis soutient la peau de la region couverte de polls et
doublee d'une masse graisseuse surtout considerable chez la femme, oii elle
forme le mont de Venus.
Sur les cotes, Tarticulation de la hanche profond6ment cachee ne laisse
apparaitre, au dehors, aucun detail de sa conformation. Elle correspond au
pli de I'aine dont le milieu est situe juste au niveau du centre articulaire.
Mais, en dehors, le grand trochanter, dont la face externe est sous-cutanee,
se sent facilement au toucher. Son relief est tr6s attenue par les muscles
fessiers. La distance qui separe les parties les plus saillantes des deux tro-
chanters en dehors s'appelle le diametre bi-trochanterien. Le diametre bi-
trochanterien est toujours plus grand que le diametre bi-iliaque, aussi bien
chez I'homme que chez la femme.
Dans la station droite symetrique, la situation normale du bassin peut
Itre determinee par les relations suivantes :
L'epine iliaque anlerieure et le pubis sont situes dans le meme plan vertical .
Les deux epines iliaques superieures, I'anterieure et la posterieure, sont
situees dans le meme plan horizontal.
TRONG
117
Un plan horizontal qui passerait un peu au-dessus des grands trochanters
couperait, en ayant, les plis des aines "en leur milieu et toucherait, en arriere,
le sommet du sacrum, au-dessus de la rainure interfessiere.
DlAMETBES TRANSVERSES DU TRONC CHEZ L HOMME
BT CHEZ LA FEMME. (Fig. 19.)
Aux Spaulcs comme aux hanches, on distingue deux diametres trans-
verses : I'un porte sur le sqiieleLte du tronc lui-mcme; c'est, pour lea
^paules, le diametre bi-
acromial, et, pour les
hanches, le diametre bi-
iliaque externe; I'autre
porte sur la racine des
mombres, c'est le dia-
metre bi-humeral et le
diametre bi-trochante-
ricn.
Si Ton compare entre
eux, dans les deux sexes,
les diametres des ra-
cines des membres, dia-
metre bi-humeral et dia-
metre bi-trochanterien,
on constate que les rap-
ports soBt dans le meme
sens, chez I'homme et
chez la femme, mais k
un degre different. Dans les deux cas, le diametre des ^paules Femporte
sur celui des hanches, mais, chez la femme, la difference est minime.
Voici les chiffres moyens :
Homms. Femme.
Diamfetre bi-humfiral 39 cent. 3S cent.
— bi-trocliant6rien 31 — 32 —
Difference entre les deux diamfetres 8 — 3 —
Fig. 19. — Diametre transverse du tronc chez I'homme (A) et
chez la femme (B). — Les traits disconlinus indiquent les dia-
m^lres des racines des membres, dia. bi-hum6ral et dia. bi-tro-
chanterien. Les traits enpointilles indiquent les diamfelres pria
sur le squelette du tronc iui-meme, dia. bi-acromial et dia, bi-
iliaque externe.
On remarque que chez la femme, malgre une taille plus petite, le diametre
us ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
bi-trochantei'ien I'emporte en mesures absolues sur celui de rhomme
Si I'on considere, an contraire, les diametres transverses du tronc, abstrac-
tion faite des membres, diametres bi-acromiaux et diametres bi-iliaques
externes, leurs rapports sont en sens inverse chez I'homme et chez la
femme.
Chez I'homme, le diametre bi-acromial I'emporte toujours surle diamStre
bi-iliaque. Chez la femme, au contraire, le diametre bi-iliaque I'emporte sur
Ic diametre bi-aeromial, metis la difference est moindre.
Voici des chiifres .
Homme. Femme.
Diametre bi-acromiul 32 cent, 29 cent.
— b)-iUaque . . . 28 — 30 —
Difference autre les deux diametres 4 — 1 —
Le diametre bi-iliaque antSrieur est toujours, dans Fun comme dans I'autre
sexe, inferieur au diametre bi-iliaque externe. Chez la femme, la difference
est de trois centimetres. Elle est moindre chez Fbomme.
Le diameti-e bi-iliaque posterieur, chez I'homme, est en moyenne de 7 centi-
metres, et les lignes qui joignent les fossettes cutanees qui marquent ses
extremites a la rainure interfessiere forment toujours un angle aigu plus ou
moins ouvert, jamais un angle droit. Chez la femme, le meme diametre
mesure 10 &. 12 centimetres et les lignes qui joignent les fossettes a la rai-
nure interfessiere est toujours un angle droit. (Fig. 18.)
En resume, le bassin de I'homme se distinguera par son etroitesse relati-
vement k celui de la femme. Mais son etroitesse par rapport au diametre des
epaules ne devra pas depasser certaines limites, sous peine de se rapprocher
de celui des animaux ou des races inferieures.
Quant au bassin de la femme, le D' Stratz (1) donne comme indice de
bonne conformation les proportions minima suivantes :
Diametre des crfites illaques 28 cent.
— des Opines iliaques antfSrieures 26 —
— des hanches (bi-trochanterien) 31 —
— des fossettes lombaires 10 —
(i) La Bemite de la Femme. Gaultier, Magnler et G", edit. Paris, 1902.
TRONG H9
MUSCLES DU TRONC
Nous reunirons d'abord en une mSme description les muscles de la partie
posterieure du torse. Puis nous repartirons les autres muscles en cinq
regions naturelles : les muscles du cou, de la poitrine, de I'epaule, de I'ab-
domen et du bassin.
Muscles de la region postbrieuhe du torsk. (PI. 40.)
Ges muscles se divisent en trois couches : une couche profonde, une
couche mojenne et une coucbe superflcielle.
a) Couche 'profonde.
La couche profonde est composee de tout petits muscles obliques, cou-
ches dans la gouttiere vertebrale et sans action sur la forme exterieure (1) .
h) Couche moyenne.
Lacouche moyenne est formee d'une longue etpuissante bandemuseulaire
qui, etendue le long de la ligne mediane, de I'occipital au sacrum, se sub-
divise en uncertain nombre de muscles dont Taction, considerable sur les
formes exterieures, I'emporte certainement sur celle des muscles superfieiels
qui sont des muscles plats se moulant pour ainsi dire sur les reliefs des
parties sous-jacentes. Je distinguerai : !• les muscles de la nuque; 2° les spi-
naiue qui occupent le dos et les lorn'oes; 3° aux limites du tronc et du cou,
le rhomboide et Vangulaire de I'omoplate.
Muscles de la nucjue. (PI. 40, fig. i.) — Au nombre de quatre (2),
nous les confondons tous dans une meme description. lis s'etendent de la
ligne courbe superieure de I'occipital et de la partie osseuse sous-jacente
au ligament cervical (deux tiers inferieurs), aux apophyses 6pineuses des
six premieres vertebres dorsales et aux apophyses transverses de toutes les
Tertebres cervicales et des six premieres dorsales.
(1) Muscles tran^versaires ipineux a,axq\ie\s onpeut joiudre: aucou, Vinterepineux
et les muscles qui font mouvoir la tete sur la colonne, le petil et le grand droit
posUrieur de \a. t&le, le petit el le grand oblique; au thorax, les surcostaux et les
intercostaux; aux lombes, le earre lombaire et Vintertranscersaire des lam es (Anal,
art., pi. 38.)
(2) C'est, en commenfant par les plus profoads, le grand et le petit eomplexus ,
ie spleniusde la tete et le splenius ditoou. {Anat. art., pi. 39;)
130
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Us sont la cause desdeux reliefs longitvdinaux que Von observe, a la nuque, de
chaque cote de la ligne mediane. Chez lesgensmaigres, ces reliefs sent eomme deux
cordes tendues separees par une veritable vallSe plus creiise pres de I'occipital
qu'en bas, oil elle s'efface en se rapprochant de la limite
inferieure du con. Chez les athletes a cou de taureau,
ces reliefs se confondent en un meplat sur la ligne me-
diane. Mais il n'en persiste pas mains a leur partie
superieure, tout contre I'occipital, une depression qui
porte le nam de fossette occipitale.
Ces muscles sont extenseurs et rotatcurs de la tete
suivant qu'ils agissent simultanement, ou isole-
ment (1).
Muscles spinaux. (PI. 40, fig. 3.) — Lcs muscles
spinaux sont la continuation au torse des muscles de
la nuque. lis comblent la large goutti6re limit^e, en
dedans, par la crete epiniere et, en dehors, par la
ligne des cotes et la tuberosite iliaque, reliant ainsi
la cage thoracique au bassin.
Suivant la region qu'ils occupent, on peut les divi-
ser en muscles spinaux lombaires et en muscles spi-
naux dorsaux (2).
Lcs spinaux lombaires sont de beaucoup les plus
epais. lis comblent tout I'espace vide enire le thorax
et le bassin. Leur section est ovoide (Fig. 20.) En bas
et en dedans, ks fibres charnues soni tachees par
une large et solide aponevrose qui s'attache de
chaque e6te aux limites osseuses de la gouttiere qu'elles remplissent (3). En
haul et en dehors, celte aponevrose donne naissance k un corps charnu puis-
(1) Le comploxus 6tcnd la tSte et tourne la face du cbtS oppos6.
Le spl^nius etend la t6te, I'incline de son cot6 et tourne la face du m6me cflt6.
(2) Cette division purement topographique ne correspond pas aux subdivisions
de I'anatomie descriptive qui reconnait, dans cette longue masse charnue, un grand
nombre de faisccaux qu'elle decrit comme des muscles distincts sous le nom de
transversaire du cuu, cerviial descendant, inter^pineux, long dorsal, sacro-lombaire,
masse commune. (Anaiomie artistique, pi. 40.)
v'3) C'est, en dedans, la crfite epiniftre lombaire, la crfite sacrfie, le sommet du
sacrum; puis, en n-moWttnt en deiiors, la grosse tuberosity iliaque et la partie ia
plus posterieufB de la creie iliaque, jusqu'i Tangle renlrant.
Fig. 20. — Muscles spinaux
detaches du cadavre et, sur
le coU, tpois plans de sec-
tion indiquant Tepaisseur
du corps charnu i la partie
superieure du dos (A), a la
partie iuferieure du dos(R)
et au milieu des reins (G).
lUSCLES DU TRONC ET DU COU (REGION POSTERIEURE) Pl. 40.
Grand complexus. .
Spianlua du CDu...
Grand oomplesus.
Spl6iiluB de la t6tQ.*
SpUnlus de la lite
Transversalre dvt cou —
Cervical desdendajQt
Angulalre ds I'omoplate.
fUiombolde..
Sacro-lombalre .
Inter^plneus. ■ ..
12" verlibi'e doisale.
• verlebre lombnirc.
Fig. 3. — Muscles spi:saux-
Fig. 2. — RhouboVde et Angxilajee
DE L OHO PLATE
ly faut Bicker del
I3S ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HOMAIN
sant, d'aspect ovoide, en bas, oi il descend k peu de distance do Tangle ren-
trant de la crete iliaque et se prolongeant, en haut, jusque dans la region du
dos, oil, beaucoup moins 6pais, 11 s'applique i la face posterieure dcs cdtes.
Le bord interne de ce corps cbamu decrit sur Tapoa^vrose une ligne
courbe oblique k convexity interne, apparaissant en saillie sur le nu, et sou-
vent distintcte d'une saillie analogue situfie d'ordinaire plus haut et formee
par rinsertion des fibres charnues du grand dorsal sur leur apon6vrosc.
Sur le nVi, les ipinaux lombaires se traduisent de differentes facons suivant que
le torse est droit ou qu'il se flechit Ugerement en avant. Djus la flexion Ugere,
ces muscles se eontractent pour faire echec d la pesanteur qui entraine le haut du
corps en avant, et Von distingue alors, a la region des reins, deux reliefs de
forme tres dijferente et en rapport aveo la description anatomique qui precede.
C'est d'abord, dans la partie qui correspond a Vaponevrose superficielle interne, un
long relief longitudinal bordant le sillon median des reins. Puis, en dehors, une
taillie ovoide due aw corps charnu externe. Dans la rectitude du torse qui se
produit lors de la station droite sans effort, les muscles spinaux lombaires sont
relfches (1). Et les reliefs distinets de tout a I'heure se fondent presque en une
meme masse molle, plus grosse en dehors qu'en dedans et marquee de plusieurs plis
obliques qui sont I'indice du compM relachement des muscles. (PI. 43.) (2).
Les spinaux dorsaux, masques en haut par le rhomboide et I'omoplate, n'inte-
ressent la forme que dans la partie inferieure du dos. Appliques sur la cage
thoracique, ils constituent, en eet endroit, un relief arrondi et surbaisse, visible
sur le nu, en dehors de I'extremite inferieure du trapeze.
Les muscles spinaux ont une action d'extension directe sur le tronc lors-
qu'ils se eontractent des deux cdtes a la fois. lis ont une action d'inflexion
\aterale sur la colonne vertebrale lorsqu'ils se eontractent d'un seul c6te.
Rhomboide. (PI. 40, fig. 2.) — Muscle aplati, de forme losangique, plus
epais en bas qu'en haut, obliquement etendu — sur les limites du cou et du
dos — du bord interne de I'omoplate, a la ligne mediane, au niveau des
apophyses epineuses des 4 premieres vertebres dorsales et de la partie
inferieure du ligament cervical.
Stw le nu, le rhomboide forme avec le trapeze un relief allonge plus saillant en
bas qu'en haut et situe en dedans du bord interne de I'omoplate. (PI. 43).
Angulalre de I'omoplate. (PI. 40, fig. 2.) —Muscle long et aplati qui,
(1) Physiologie artistique, p. 116.
(2) Idem, p. 74.
TRONG 123
de Tangle superieuc de I'oinoplate, s'eleve en s'enroulant sur la partie
externe des muscles isous-jaeents, pour atteindi-e, par quatre digitations, les
sommets des apophyses transverses des 4 premieres vertebres cervicales.
II contribue a I'elargissement du cou en bas et en arriire, et il apparait, sur
I'eeorehe, aux cdtes du eou, traversant obligmment le triangle forme par le Lord
■posterieur du sterno-mastoidien et le bord anterieur du trapeze.
c) Couche swperficielle.
La couche superflcielle ne compi'end que deux muscles, le grand dorsal et
le trapeze, mais ces deux muscles recouvrent k eux seuls toute la face pos-
terieure du tronc, depuis I'occiput jusqu'au coccyx et d'une epaule 4 1'autre.
Grand dorsal. (PI. 45 et 46.) — Grand muscle plat qui reeouvre
toute la moitie inferieure du ti'onc en arriere. Aponevrotique en bas et en
dedans, 11 est charnu en haut et en dehors et remonte jusqu'S. la partie
superieure de I'humerus.
La partie aponevrotique reeouvre les spinaux lombaires et confond, .'i
leur niveau, ses insertions au squelette du torse avec les leurs. Elle les
depasse toutefois du c6te de la crfite iliaque (1).
De plus, la face externe des trois dernieres cdtes donne insertion k trois
digitations distinctes qui forment la partie la plus anterieure du muscle.
De cette longue insertion inferieure, qui s'6tenddu milieu dudos 4 la face
externe des dernieres cdtes, les fibres charnues se dirigent en convergeant
vers I'insertion humerale, qui se fait par un large tendon au fond de la cou-
lisse bicipitale. Les fibres charnues les plus elevees ont une direction presque
horizontale, forment le bord superieur du muscle et se rendent k la partie
inferieure du tendon humeral. Les fibres charnues les plus antfirieures ont
une direction presque verticale, forment le bord anterieur du muscle et se
rendent k la partie superieure du meme tendon. Les fibres interme-
diaires s'6tendent en eventail entre ces deux limites extremes, et leur implan-
tation sur I'aponfevrose se fait suivant une ligne courbe k convexite tournee
en bas et en dedans.
(1) Cette large aponJvrose d'insertion s'altaohe, sur la ligne mSdiane du tronc,
aux apophyses 6pineuses des six dernieres vertebras dorsales et de toutes les ver-
tfebres lombaires, a la crfite sacree; puis, en remontant en dehors, k la tuberosity
iliaque et k la crfite iliaque (tiers interne) dans une 6tendueplus considerable que
les muscles spinaux qui s'arriteat a Tangle rentraut.
124
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Le coi'ps eharnu est d'epaisseur incgale. Mince danstoute lapartie poste-
rieure du tronc, il s'epaissit seulemont en dehors et acquiert son maximun;
d'epaisseur pres de I'insertion humerale. (Fig. 21.)
En raison de cette conformation aplatie, le grand dorsal %'a sur les formes
extirieures qu'une aclion limitee. Dans la plus grandepartie de son etendue, Use
borne a se modeler sur les parties qu'il recouvre et, au travers de lui, le nu
traduit le modsle des muscles spinaux, de la partie inferieure de la cage thora-
cique et du grand dentele.
II est cependant des formes qui lui appartiennent en propre et ee sont les sui-
vantes. Le bord superieur horizontal reconvert, en
dedans, par lapointe du trapeze, recouvre a son tour
I'angle inferieur de I'omoplate et une petite portion
du grand rond. Malgre son peu d'epaisseur, il se
traduit souvent, au dehors, par Mil mince relief,
vidble surtout dans I'elevation du bras. Le bord
anterieur, plus epais, se dessine en saillie sur les
' cotes du tronc, ow ses insertions costales foment,
chez les sujets tres muscles, des digitations qui conti-
nuent celles du muscle grand dentele.
La ligne courbe d' implantation des fibres char-
nues sur I'a.ponevrose inferieure est marquee, sur le
nu , par un leger relief souligne d'unsillon generale-
ment sitae en haul et en debars du sillon analogue
du aux fibres charnues des spinaux lombaires. Mais
cette disposition n'a rien de fixe, puisqu'elle depend
Fie. 21. — Grand dorsal delacbe , , , j /rj l j i i
du cadavre et, sur le c6te, deux de la l-ongueur des fibres charnues des deux muscles,
plans de section indiquant ses dii- gpi^al et grand dwsal. Variable avec les individus.
t^rences d'epaisseur pres de I'in-
sertion hum(5raie (A) et vers le H peut amver que les deux sillons se superposenl.
milieu du corps ciiarnu (B). jj^^^ I'attitude du modcle, le corps eharnu du
C, insertions coslales.
D. inseriious a Tangle renirant de grand dovsal est cowpe par un large sillon dirige de
E,' bset^on aTa'iuMrosiic iiiaque. «« ?""»'« '^^ I'omoplate en bas et en dehors, perpen-
diculairement a la direction de ses fibres. Ce sillon
est occasionne par le puissant relief du grand dentele qui souleve toute la partie
externe du muscle. (Pi. 45.)
Le grand dorsal est abaisseur du bras, et cette action acquiert toute sa
puissance lorsqtie le bras est leve. Lorsque les deux muscles agissent simul-
f
■.•;..> G
, D
TEONC 125
tanemcnt dans leur tiers superieur, ils rapprochent les omoplates en rame-
nantles epaules en arriere et produisent secondairementl'extension du tronc.
La morphohgie du, grand dorsal varie done avee la position de I'omoplate et du
bras. (Voy. Anatomie artistique, pi. 89, 90, 91, 92 et 93.)
Si i'epaule est port6e en avant, le grand dorsal inactif laisse siirtout paraitre
les formes des parties profondes qu'il recouvre, spinaux lombaires, ovoide thora-
cique inferieur, faisceau radii du grand dentele.
Si Tepaule est ramenee avec force en arriere, le tiers superieur du grand
dm'sal contracts s'uniformise, des sillons paralleles aux fibres charnues appa-
raissent a sa surface, et la ligne d' implantation des fibres charnues sur I'apo-
nevrose s'aecentue.
Lorsque le bras est leve Terticalement, le grand dorsal est distendu a cause
de I'eloignement de ses insertions humerales, et il se modele sur les formes pro-
fondes dejd decriles. Mais ce qui apparait Men dans cette attitude, c'est le gros
relief de sa partie superieure qui est la portion la plus epaisse de tout le corps
charnu et qui limite ici, en arriere, le ereux de I'aisselle.
Si, dans cette position, le grand dorsal se contracte awe force pour abaisser le
bras, on voit le modele de sa surface se modifier sensiblement ; elle tend a se
deprimer, a faire disparaitre les formes profondes, ds'unifier pour ainsi dire.
Trapeze. (PI. 45 et 46.) — Les deux trapezes reunis couvrent toute la
moitie superieure du tronc, en arrierej dela nuque au milieu du dos etd'une
epaule a I'autre.
Ses insertions se font k la ligne mediane du corps et au squelette de
I'epaule. Sur la ligne mediane ce muscle s'insere : en haut, k I'occipital (1),
puis au ligament cervical, ft la ligne des apophyses epineuses jusqu'a la
X° vertebre dorsale. En dehors, il s'attache au tiers externe de la clavicule,
au pourtour de Tacromion et b. toute I'epine de Tomoplate.
Les fibres charnues nfies de la longue insertion mediane convergent
toutes vers I'epaule, de sorte que les superieures sont obliques et descen-
dantes, les moyennes sont horizontales et les inferieures sont obliques et
ascendantes.
La plupart de ces insertions se font par des fibres aponevroliques asscz
courtes. Mais, en trois endroits, ces fibres plus longues constituent de petiics
aponevroses qui m.lritent d'etre signalees en raison de leur action sur les
(1) Tiers interne de la ligne combe superieuro.
126
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
a
V
/ I
\
J
y
/
formes ext^rieurea; c'est d'abord une aponevrose ovalaire au pourtour de la
proeminenle du cou, formee par la reunion des deux muscles de chaque
c6te de la ligne mcdiane. Puis deux aponevroses triangulaires, I'une i la
pointe inffirieure du trapeze, I'autre au niveau de la naissance de I'epine de
I'omoplate pres du bord spinal.
Le corps charnu du trapeze est d'epaisseur fort differente suiyant les
regions. En haut il est mince, au milieu il est fort
6pais, en bas ilredevient mince. (Fig. 22.)
II en resulte qu'en haut, le trapeze ne fait que repro-
duire les formes des muscles de la nuque avec lesquels ■
il se oonfond. Tout au plus le bord anterieur, qui va
de I'oecipital d la clavicule, se dessine-t-il sous la
peau dans certains mouvements violents. Par contre,
le tiers moyen du muscle, qui s'attache en dehors au
pourtour de la clavicule et de I'acromion, forme un
relief puissant qui lui appartient en propre, bien que
ce relief puisse encore Ure augmente par le volume
du sus-epineux qu'il recouvre.
Le tiers inferieur ne se revelepoint, sur le nu, avee
I' aspect triangulaire qu'il a sur I'ecorche. II est sou-
leve par le rhomboide qu'il recouvre et qui est la cause
premiere, bien que profonde, de cette saillie oblongue
qui se voit, sur le modele, entre le bord spinal de
I'omoplate et I'epine dorsale. (PI. 45.)
Fig. 22. — TrapSze d^tachd du j^gg ffoig netites aponevroses siqnaUes plus haut
cadavre et, sur le cot6, trois , .
plans de section destines 4 mon- sont aussi la cause de formes speciales et eonstantes.
trer I'epaisseur variable des A I' aponcvrose ovalaire, correspond lemeplatde mSme
fibres cnarnues de la partie cer- ^ ' r r
vicaIe(A),de la parlie moyenne forme situe d la limite du COU et du dos, et au milieu
au-dessus de I'Spaule IB) et de j i i -^ il •?! • tj 7 ' • j 7
la partie inKrieure (C duquel SB detache en saillie lapophyse epmeuse de la
proeminente. Le long du bord spinal de I'omoplate, au
point oil, nait I'epine du mime os, on observe une depression qui est sous la
dependance de I'aponevrose triangulaire qui existe en ce point. Enfin I'aponevrose
triangulaire qui termine le trapeze par en bas n'occasionne ni saillie ni depres-
sion ; elle est la cause que les fibres eharnues seules visibles sur le nu donnent
au sommet inferieur du trapeze une apparence tronauee ow bien, d'autres fois,
celle d'une double pointe
y
TRONC 127
Le faisceau occipital du trapfeze confond son action avec celle des mus-
cles de la nuque; la partie moyenne eleve le moignon de I'epaule; la partie
inferieure rapproche las omoplates en les attirant en bas.
Dans le rapprochement direct des deux epaules en arriere, Taction de
deux muscles devient necessaire ; c'est d'abord celle du rhomboide qui pro-
duit en meme temps I'el^vation de I'epaule, puis celle de la pointe infe-
rieure du trapeze qui, par une tendance opposee, neutralise cette Elevation.
Aussi voyons-nous, dans ce mouvement, I'espace compris entre le bord spinal de
I'omoplate et I'epine dorsale comble par un relief qui participe d lafoisde la forme
de contraction des deux muscles, par son maximum situe, en haut, au niveau du
rhomboide et par sa forme en pointe inferieurement, qui dessine trk exactement
les contours du trapeze. (Anatomie artistique, pi. 89, fig. 2.)
Dans Velevation du bras, les modifications de forme du trapeze sont la
consequence du mouvement de rotation de I'omoplate sur elle-m§me. Dans
ce deplacement, I'epine qui devient presque verticale tire en dehors toute la
partie du trapeze qui s'y rattache. II en resulte, pour cette partie du muscle, une
augmentation en hauteur et une conformation speciale due a la distension de la
moitie inferieure de ses fibres. La depression scapulaire descend en bas et en
dehors. Le rhomboide, distendu et aplati, ne se laisse plus guere voir, et la pointe
inferieure du trapeze elargie se dessine assez nettement sous la peau. (Anatomie
artistique, pi. 92.)
Muscles du cou.
Aux muscles de la nuque — auxquels il convient de joindre la partie
superieure du trapeze — situes en arriere et sur les c6tes de la colonne ver-
tebrate et qui viennent d'etre decrits, il faut ajouter, pour completer la myo-
logie du cou, quelques muscles profonds, d'autres de couche moyenne
groupes autour du larynx et un muscle superficiel tres important, le sterno-
masto'idien.
Muscles profonds. — Sur le c6te du cou, deux muscles accoles
relient les premieres cotes a la colonne vertebrale (1). lis contribuent
a I'elargissement lateral et inferieur du cou et prolongent, par en bas
(1) SeaUne anterienr et scalene postdrieur (Anat. art., pi. 4b). Inutile de rap-
peler ici les petits muscles couches k la partie auterieure de la colonne cervicale:
petit droit anUrieur, grand droit anterieur, long du cou (Anat. art., mfime
planche).
ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
et sur le cote, les muscles de la nuque, avec lesquels ils forment une
masse charnue sur laquelle s'em-oulent le bord anterieur du trapeze, ea
aniere, etlebordposterieur du sterno-masto'idien, en avant. Entreces deux
muscles superficiels, cette masse profonde apparail dans un espace de forme
triangulaire qui porte le nom de triangle sus-claviculaire, parce qu'il est
limite inferieurement par la clavicule. (PI. 44 et 48.)
Muscles Hioyens. — Au centre du vaste espace vide compris, k la
partie anterieure du cou, entre le maxillaire inferieur et le sommet de la
cage thoracique, se Yoientles pieces
superieures du grand appareil de
la lespiration. (Fig. 23.) G'est d'a-
bord I'os hydide situ6 au fond du
sillon qui separe la partie ante-
rieure du cou du dessous du men-
ton. L'os hyo'ide a la forme" d'un
fcr a cheval dispose horizontale-
ment, la convexite tournee en
avant. La partie mediane la plus
large forme le corps et donne
attache aux muscles du cou. Deux prolongements plus minces, les grandes
et les petites comes, constituent les parlies lalerales de l'os.
II est rattache au squelette de la t^te par de petils muscles (1) auxquels
il est comme suspendu. Et inferieurement, il est relie par une membrane
au larynx qui surmonte la trachee-artere.
La forme generale du larynx est celle d'une pyramids triangulaire a
sommet tronque tourne en bas et s'abouchant avec la trachee. Cette pyra-
mide, presque entiferement enfouie au milieu des parties molles du cou, est
disposee de fajon qu'une de see aretes se presente en avant. Cette arete,
pr4s de la base, est la partie la plus saillante du larynx, elle est fortement
emoussee, et c'est son relief qui a regu le nom de pomme d'Adam.
Au-dessous du larynx, la trach6e est recouverte par une glande, le
corps thyrdide, conslitue par une partie mediane plus ou moins volumi-
neuse et deux lobes lateraux qui remontent quelquefois assez haut sur les.
c6tes.
Fig. 23. — Os hyo'ide, laryn.x et corps thyroide.
(!) Les muscles stylo-hyoldiens et les digastriques. (Anal, art., pi. 46.)
MUSCLES DU COU (SUITE)
PL, Ul.
Stcmo -clfeldo-masto Idlen ,
Sterao-liyaldlen
Trapize.
Scalane post^rleiir
Oroo-byolfilicn
F[G. 1, — Plan anterieur.
Dlgastrlque
Stylo hyoidlen
Mylo hyoldlen
Digastrlquo
Thyro byoidlea
Omo hyoldlen
St«riio byoidlen.
Fig. 2. — Plan LATERAL.
D- Faui Richer del.
130 ANATOMIE AUTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Le corps thyroide elargit, par en bas, la moitie anterieure da cou. Ue
saillie presque nulle chez Vhomme, il est toujours assez yolumineux chez li
femme, et le role qu'il prend dans le modele du cou est important. Par
centre, la saillie du larynx qui forme la pomme d'Adam est nulla chez la
femme, tandis qu 'elle est constante chez I'homme.
Les muscles de la region anterieure du cou ont et6 reunis en deux
groupes, suivant leur situation par rapport k I'os hyoide.
Les muscles sus-hyoidiens forment le plancher de la houche et le dessous
de la machoire inferieure (1). lis n'inleressent en rien la forme exterieure.
Les muscles sous-hyo'idiens ne jouent egalement, a ce po4nt de vue, qu'un
role tres efface. lis sont appliques sur les cotes du larynx et du corps thy-
roide, et, com me ils sont plats et de peu depaisseur, ils sebornent i enve-
lopperles formes profondes sans les modifier sensiblement (2).
Sterno-mastoidien. (PI. ii.) — Muscle entierement superficiel
aplati et de forme rectangulaire; il s'etend de I'apophyse mastoide et de
la partie voisine de la ligne courbe superieure de I'occipital, au sternum et
a la clavicule (tiers interne de la face superieure).
De direction generale oblique, il s'enroule sur les cotes du cou. Simple,
en haut, il se di\ise, en bas, en deux faisceaux: un faisceau interne arrondi
(faisceau sternal) et un faisceau externe aplati (faisceau claviculaire). Ces
deux faisceaux, en s'ecartant pres de leur insertion, limitent un espace
triangulaire qui se traduit, sur le nu, par une fossette.
Sous-eutane dans ioute son etendue, ce muscle voit ses moindres mouvements
se traduire, au dehors, par des formes speciales.
Son bord posterieur limite, en avant, le triangle sus-elaviculaire eomble, en
haut, par les mus cles profonds et qui ne se creuse qua sa partie inferieure, a«-
dessus de la clavicule. Le tendon sternal limite, sur le cote, le creux sternal, ou
fourchette ster nale, borne en bas par le sternum.
(1) lis sont au nombre de quatre. C'est, en allant de la profonrleur vers la sur-
face : le genio-hyo'idien, le mylo-hyo'idien, le stylo-hyo'idieii et le digastrique.
(2) Au nombre de quatre, ils sont repartis en deux couches : deux muscles pro-
fonds, le ihyro-hyoidien et le sterno-ihyro'idien 6tendus de I'os hyoide au cartilage
lliyrolde et de ce dernier au sternum; deux muscles superficiels, le sterno-hyoi-
dien, tout prfes de la ligne mediane et qui va de I'os hyoide au sternum, et en
dehors Vomoplat-hyoidien qui s'ins^re, en haut, a I'os hyoide, traverse obliquement
le triangle sus-claviculaire k la partie inferieure, pour aller s'attacher profonds
mcnt au bord superieur de I'omoplate. (Anat. art., pi. 46 et47.)
TRONC
131
Dans la flexion du cou, la saillie des extremith disparalt, le corps charnu
refoule par I'angle du maxillaire {ait un relief a ee niveau.
Dans t'extension du cou, les sterno-mastoidiens glissent sur les edtes de la
colonne cervicale et sur les muscles profonds qui s'y aliachent. II en resulte un
elargissement du cou, une accentuation de la saillie des tendons injerieurs et par
suite de la fossette qu'ils circonscrivent. Solidement maintenus dans une loge
aponevrotique qui les rattache d I'angle du maxillaire inferieur, les sterno-
mastoidiens suivent la direction generate du cou en se courbant en arriere.
Dans la rotation de la tete, le sterno-masto'idien, d'Mique
dement vertical, son insertion superieure venant se placer,
dans ce mouvement, av^dessus de son insertion inferieure.
Le relief vertical qu'il fait alors est fusi forme et semble
uniqu^ment dH au faisceau sternal contracte, pendant que
I'insertion clavieulaire s'efface presqwe.
MUSCLBS DE LA POITBINE.
Deux grands muscles, de premiere importance au
point de Tue des formes exterieures, doivent 6tre
deerits ici, le grand pectoral et le grand dentele (1).
Grand pectoral. (PI. 42.) — Ce muscle occupe touts
la partie superieure de la poitrine, etendu du sternum
et de la clayicule au membre superieur.
II s'attache, en dedans, aux deux tiers internes de la
clavicule, au sternum, aux cartilages des six premieres
cotes, et a I'aponevrose abdominale; et, en dehors, par
un large tendon, au bord antci-ieur de la coulisse bici-
pitale de I'humerus.
Ce muscle est compose d'un certain nombre de fais-
ceaux qui convergent vers I'insertion humcrale; les supe-
ges de haut en bas, les moyens transversalement et les
en haut. Le faisceau le plus eleve s'attache a la clavicule ;
Fig. 24. — Insertion
du musciegrand peo
toral a Thutnerus.
Croisement des
fibres apon^vroti -
ques du tendon ; les
fibres inf^rieures in-
diquees en pointillS
passent en arriere
des fibres supS-
rieures. B, Coupe de
ce tendon formant
comme une goulti&re
ourerte en lianfc.
rieurs sont diri
inferieurs de bas
(1) Au-dessous du grand pectoral, il existe un petit muscle, le petit pectoral
(pi. 42, fig. 2) qui descend de lapophyse coraooide a la face externe des 3", 4' et
S» c6les. II soutient le grand pectoral au moment od il s'ecarte de la cage thora-
cique pour gagner son iusertioQ humerale. II sufflt de citer pour memoire les
muscles iniercostaux qui uombleat les espaces laisses enlre elles par les c6tes.
132 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
il est de beaucoup le plus epais et ses fibres charnues descendent jusqu'd
rcxtremitS inferieure de I'insertion humerale par rinhermediaire d'une
aponevrose distincte de celle des autres faisceaux qui reraontent, en arriere,
pour atteindre successivement les differenls points de I'insertion hume-
rale, de telle sorte que le faisceau le plus inffirieur, qui vient de I'aponevrose
de I'abdomen, occupe la partie la plus elevee de Tinsertion hume-
rale. (Fig. 24.) II resulte de cette disposition une sorte d'enroulement des
faisceaux charnus, qui a pour resultat de doubler, en dehors, I'epaisseur du
muscle, au point ou il quitte le thorax pour former la paroi antericure de
I'aisselle.
Les fibres charnues augmentent de longueur de haut en bas; le faisceau
claviculaire est le plus court, le faisceau abdominal est le plus long.
Entierement sous-cutane, d I'exception de son tendon et d'une petite portion
triangulaire recoiiverte par le deltoide, ce muscle puiisant elargit la poitrine sans
effacer toutefois la forme bombee de la cage thoracique. Dans son ensemble, le
plan des pectoraux est done plus ou moins convexe, et il ne regarde pas diree-
tement en avant, mais en meme temps, en dehors et en haut. Une certaine quan-
tite de graisse aceumulee dans la partie inferieure de la region et surtout autour
du mamelon, augmente, en eet endroit, lasaillie dejd due au muscle et estsouvent
I'occasion d'un modele nettem£nt distinct de celui du bord anterieur de I'aisselle
entierement charnu. C'est, a I'etat rudimentaire, {'analogue du sein de la femme.
Dans la station droite sans effort, les bras retombant le long du corps, toute la
moitie inferieure du muscle completement relachee obeit a faction de la pesanteur,
retombe en bas et en dehors, augmentant ainsi la saillie de la region et la pro-
[ondeur du sillon qui la borde.
Dans i'elevation du bras, le grand pectoral est distendu par I'eloignement de
ses points d'attache, la region s'aplatit et change de forme. (Anat. art., pi. 91.)
Enfin, si les deux bras sont portes un peu en avant et que les deux mains
pressent avec force I'une contre I'autre, le grand pectoral se contracte en masse.
La region mammaire retrecie transversalement durcit et se gonfle. Les divers
faisceaux se dessinent. Pres du bord externe, tme depression profonde se creuse au
niveau de I'entrecroisement de ces faisceaux. Et, sur le bord interne comme sur le
bord inferieur, le relief est abrupt et tres accentue.
Au point de vue de son action, le grand pectoral doitetre divise en deux
portions ; I'une, superieure, qui comprend le faisceau claviculaire et le fais-
ceau qui s'attache a la. premiere piece slernale; I'autre, inferieure, qui com-
MUSCLES DE LA POITRINE ET DE L'EPAULE
f'aUceuu cla icula
Incl itvcc edelode
FniscoBu obdominttL.
Fig. 1. — Gkand pectoral.
Fig. 3. — Grand dentelE.
L'omopljilG 6tan{ dans fa position norm^
Fig. 4. — Grand dentele.
.. Insertion commnno «ii
bloepa (oOTirW portion)
et au 6oraco-taum6i-al.
..Petit pectoral.
Sous-scspulalre .
Grand rand.
Bus-fepineus --.
Sous-fepineur...
Petit rood
Grand rond. ,
Fig. 2. — Petit n-crnnM.
Fig. S. ~ Flan AKT^Rffitnt. - Ml'scles oe t &uon.vTE~
Tia, 6, — Pl-aji' fostEhieub. — Mu.=xles de l'o3iofl.»te ]^
13i A.NATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
prend le reste du muscle. La portion inferieure a toujours une action
d'abaissement. Elle abaisse I'Spaule loi-sque le bras est pendant. Elle
abaisse le bras lorsqu'il est leva. La portion superieure a une action qui
varie avec la position du bras. Si le bras est abaisse, elle eleve le moignon
de I'epaule, commedans Taction de porter un fardeau sur I'epaule ou dans
Texpression de la crainte, de I'huraiiliation ; si le bras est eteadn horizonta-
lement, elle leramSne en dedans, comme dans I'actioa de nager; si le bras
est leve, elle I'abaisse en le rapprochant de la ligne mediane (action de
frapper du sabre ou du baton).
Si, le bras etant baisse, le pectoral se contracte dans son entier, il rap -
proche forteraent le bras de la poitrine.
Grand dantel^. (PI. 42, fig. 3 et i.) — Ce muscle est un des plus puis-
sants de I'^conomie. Mais il n'estsous-cutane que sur les cotes du toi'se dans
une toute petite partie de son etendue.
Les insertions se font, en arriere, tout le long du bord spinal de I'omo-
plate et, en avant, aux huit premieres cotes par une serie de digitations qui
decrivent une ligne courbe dentee i convexite antSrieure.
Ces digitations segroupcnt enplusieurs faisceaux dont le plus important,
faisceau radie, s'attache k I'extremite inferieure du bord spinal.
Le grand deatele est esactement appliqu6 sur les parois laterales du thorax,
et la face profonde de I'omoplate repose sur sa partie la plus postferieure.
De concert avec le rhomboide, qui semble le continuer jusqu'a la region
spinale,il maintientle bord spinal de I'omoplate exactement applique contre
le thorax. Lorsqu'il se contracte en masse, I'epaule est portee en avant' et un
peu en haut. La contraction du faisceau radie fait subir a Tomoplate |un
mouvement de bascule qui concourt k I'elevation du bras.)
La partie inferieure du muscle, faisceau radie, influence seule les formes exU-
rieures. Le corps meme de ce faisceau apparait tres distinctement au Wavers du
grand dorsal qui le recoitwe en grande partie et ne laisse depasser que les extre-
mites de ses quatre digitations inferieures. Le sillonqui coupe obliquement le corps
charnu du grand dorsal est produit par le relief du faisceau radie.
Quant aux quatre digitations que nous distinguons, sur le mm, a la partie late-
rale du corps, au-dessous de I'aisselle, elles sont disposees suivant une ligne courbe
a convexite anterieure. La plus elevee est la plusvolumineuse, les autres diminuent
de volume progressivemenl de haut en has. La plus elevee est situSe de telle faeon
que sonbord inferieur cm~respond au niveau du sillon sous-mammaire (prolongeen
TRONG 135
dehors. Elle est eompUtement decouverie lorsque le bras est leve, mais, lorsqw le
bras tombe le long du corps, elle est masquee par la masse charnue du grand pec-
toral reldche qui descend au-devant d'elle. Toutes ees digitationsdoivent en partie
lew relief a ee qu'elles reposent sur la face externe des cotes, oil elks prennent
insertion, les 6°, 7°, S' et 9° cotes. Elles s'engrenent avec les digitations du grand
oblique que nous etudierons plus loin. Leur aspect varie avec I'etat physiologiqite
du muscle.
Lorsque i'epaule est port^e en arriere, Ze muscle estdistenduparl'eloignement
de ses insertions. Ces digitations apparaissent alors tres plates et plus tongues,
parce qu'elles sont deeouvertes, dans une plus grande partie de leur etendue, par
lebord anterieur du grand dorsal entraine, en arriere, par I'humerus.
Dans le mouvement en avant, aw contraire, le bord anterieur du grand dorsal
les recouvre presqueen entier. Mais ce qu'il en laisse voir les montre trh volumi-
neuses. C'est, en effet, la contraction du muscle qui produit ce mouvement, contrac-
tion avee raecourcissement par rapprochement des points d'attache.
Dans i'elevation verlicale du bras, nous observons, sur les cotes du torse ainsi
decouvert, le modele tres ferme du faiseeau radie dans son entier, depuis I'angle
inferieur de I'omoplate jusqu'd son attache aux cotes, (Anat. art., pi. 90 et 93.)
Muscles de l'kpaule.
Les muscles de l'kpaule font morphologiquement partie des muscles du
tronc. Nous passerons rapidement sur les muscles probands qui entourent
Tomoplate, mais le seul muscle superflciel de la region, le deltoide, m^rite
une etude dfitaillee.
Muscles profonds. (PI. 42, fig. 5 et 6.) — Ouatre muscles revetent
completement Tomoplate.
En avant, le sous-scapulaire comble la fosse sous-scapulaire pour aller
s'attacher 4 la petite tuberosite de I'humerus.
En arriere, le sus-^pineux et le sous-epineux, auquel il faut joindre le
petit rond, comblent les fosses du m6me nom pour aller s'attacher & la
grosse tuberosite de i'humerus.
Tbus ces muscles sont rotateurs de I'humerus. Un seul est superficiel en
une partie de son etendue, c'est le sous-epineux qui, reeouvert d'une apo-
nevrose tres solide, est la cause, sur le nu, d'un relief surbaisse de forme
triangulaire situe vers le milieu de la region scapulaire. (PI. 45.)
Enfin, le quatrieme muscle situe tout en bas de la region est un gros fais-
136
ANATOMIE AUTISTIQUE DU CORPS DOMAIN
ccau arrondi, grand rond, qui va de Tangle inferieur de I'omoplate 4 1a
levre posterieure de la coulisse bicipitale de rimmerus (1). (Pi. 42, fig. 5.) II
est en partie recouvert par le grand dorsal qui le contourne en bas pour se
rendre a son insertion humerale. 11 rapproche romoplate de I'humerus.
Lorsque le bras est leyi, il est abaisseur comme le grand dorsal. Sur le
nu, lorsque le bras tombe naturellement le long du corps, il est laeause d'un relief
arrondi situe en dehors de I'angle inferieiir de I'omoplate (pi. 43) ; il forme la
paroi posterieure de Vaisselle et, lorsque le bras est leve, on le retrouve, sous V aspect
d'une saillie allongee fort distincte, limitant le creux de I'aisselle en arriere.
Deltoide. (Fig. 25, 26 et 27.) — Muscle superficiel de Tepaule. Enve-
Faisceau aotcrieur.
Portion moyeane.
~ Faisceau post^ricur.
Flg. i5, — lelloi'de, aspect ext^rieur.
loppe pour alnsi dire I'articulation qu'il recouvre en avant, en dehors et en
arriere.
II s'attache, en haut, au tiers externe de la clavicule, au pourtour de
1 'acromion, et tout le long de I'epine de I'omoplate. De ces insertions supe-
rieures, toutes les fibres convergent vers I'humerus (empreinte deltoidienne).
(d) Cette coulisse donne inserlion, en outre, par son fond, au grand dorsal et,
par son bord anterieur, au grand pectoral.
TRONC
137
Fig. 26, — Architecture dii delloide. Schema
montrant la disposition des fibres charnues
dans les trois portions du muscle. Les gros
traits noirs ligurent les aponevrosts.
II se divise en Irois portions distinctes, une antdrieure, une autre
niojenne et la troisieme posterieure.
La portion moymme, ou faisceav, moyen, est la plus epaisse; elle s'attache,
en haut, au pourtour de racromion et forme, a elle seule, rinsertion
humerale du muscle. Elle est composee de faisceaux secondaires qui se
lisont Ires bien sur le nu, et son
insertion superieure est marquee par
plusieurs petites aponevroses deforme
triangulaire qui se reconnaissent tres
bien au traversdela peau auxmeplats
qu'elles determinent. (Fig. 25 et 26.)
Le faisceau anterieur s'attache, en
haut, a la clavicule; 11 est unique-
ment compose de fibres charnues
paralleles qui s'inserent jusque sur
la face superieure de la clavicule par
de tres courtes fibres aponevroliques.
Inferieurement, il s'engage sous le
faisceau naojen. Le faisceau ■poslirieur, formS egalement de fibres paral-
leles et masque aussi inferieurement par le faisceau moyen, nalt de I'epine
de I'omoplate par
une aponevrose tri-
angulaire assez lon-
gue sur laquelle les
fibres charnues font
relief. (Fig, 2Set27.)
Tous ces details
anatomiques appa-
raissent avec une
grande nettete sur
un muscle detache
et itale. Sa forme
deA, qui lui a fait donner son noin, est alors tres evidente.
Le deltolde est elevateur de I'humerus, mais il ne Test que par ses deux
tiers anterieurs. Le faisceau posterieur, au contraire, est abaisseur du
bf as lorsqu'il est leve. Get afttagonisiiie de deux portions du meme muscle
Fig. 27. — Deltoide d^tachc du cad.ivre, les Irois porlious artiflciclle-
mdAl separ^es dans leur partie superieure seuleiiient.
A. Plan d'uue section lougitudlnale de la riorlion nioyeane.
138 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
apparalt avec la plus grande nettete sur la forme exterieure, ainsi que nous
le yerrons tout k I'heure.
Le deltoide 61eve rhumfirus, et il est seconde dans cette action par le sus-
epineux. Mais les deux muscles ne pcuvent elever I'hum^rus au-dessus de
I'horizontale. Nous avons vu que 1' elevation verticals a besoin du concours
d'autres muscles, le grand dentele et le trapeze.
Dans i'attilude du repos, le bras tombant naturellement le long du corps, le
deltoide est dans un Hal de tension moyenne qui rend tres appreeiables sur le
nu ses diverses portions. En avant, le sillon pectoro-deltoidien le distingue du
grand pectoral; la separation du faisceau anterieur et du faisceau moyen est
marquee par un sillon vertical, visible surtout d sa partie superieure, et qui
oceupe juste le milieu de la partie la plus saillante de I'epaule en avant. En
arriere, la separation du faisceau posterieur et du faisceau moyen est marquee
par un meplai au-dessous de I' acromion.
Dans les mouvements varies du bras, le deltoide offre toiijours, entre les formes
de ses diverses portions, une opposition saisissante.
Mais c'est surtout dans les mouvements d'elevation et d'abaissement que le del-
toide fait voir la variete de ses formes. Dans i'elevation verticale du bras, en
effel, on constate la contraction du faisceau anterieur et du faisceau moyen.
Cette contraction se manifeste par une augmentation de volume, puisque le muscle
est raccourci, mais surtout par I' accentuation du modele des faisceaux secondaires
qui le composent. Le tiers moyen apparalt alors comme forme de plusieurs mu^les
distincts, pendant que, d'autre part, le faisceau posterieur qui n'est nullement
contracte, n'offre que des formes molles et indeeises.
Si maintenant le bras s'abaisse en faisant effort, e'est le contraire qui a lieu,
les deux faisceaux anterieurs se confondent en une mime masse molle et arrondie,
pendant que le faisceau posterieur contracte dessine une saillie taillee a pic des
fibres ckarnues sur I'aponevrose d'insertion.
Muscles de l'abdomen.
Dans la structure des parois de l'abdomen, entrent de grands muscles
plats disposes en une seule couche en avant (muscles grands droits) et en
trois couches superposees sur les c6tes (transverse, petit obliqv£ et grand
oblique).
Muscles grands droits. (PI. M.) — Ces muscles ont la forme de
MUSCLES DE L ABDOMEN ET DU BASSIN
Qrand oblique.
Fig. 'S. — Petit fessier.
Petit oblique.
Aponfivrose qui re-
couvre jg moyen
Petit tesBier.
Grand fesalBi'.
Paiscou inHneur du
grand EessJeT. -
du graDd feesler
poQ^vNse fimonio.
Fig. 1. — GftAKD obuode de' l'abdomen
Fig. 2. — Grajsd droit de l'abdomen.
Fig. 4. — Plan lateral. — Bassin.
W Paul nieher dfl.
140 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
deux longucs bandelettes qui s'etendent de chaque c6te de la ligne mediane
de la cage thoraeique au bassin (i).
Ces bandelettes, larges comme la main en haut, etroites en has, sont
divisees par des intersections aponevrotiques transversales qui se '.isent tres
facilemcnt, au travers de la peau, chez les sujets un peu muscles. Ces inter-
sections sont d'ordinaire au nombre de trois. L'intersection la plus infe-
rieure se trouve au niveau de I'ombilic, la plus elevee a. quelques travers
de doigt du creux epigastrique, et la mojenne & egale distance des deux
preccdentes. II existe quelquefois, dans la region sous-ombilicale, I'indice
d'un quatricme sillon transversal.
L'intersection svperieure est la plus importante au point de vue des formes
exterieures. Elk a pour consequence de reporter a son niveau le sillon qui marque
I'echancrure anterieure de la poitrine. EUe transforme en plein cintre I'ogive du
sqiwlette dont le sommet est comhle ainsi par la partie superieure des muscles
grands droits. Et cette partie des grands droits parait plus appartenir a la poi-
trine qu'd I'abdomen.
A leur attache superieure, les muscles grands droits s'eloignent un peu de la
ligne mediane ; ils sont separes par un sillon faisant suite au creux epigas-
trique, plus large superieuremeni, et descendant jusqu'au nombril, au-desseus
duquel il disparalt.
Les plans charnus limites par les intersections aponevrotiques ont I'aspect de
quadrilateres irreguliers, que les artistes de I'antiquite avaient regularises et
aceentues. La forme antique se trouve cependant encore de nos jours.
Le muscle, dans son ensemble, decrit, de haut en bas, une ligne courbe d
convexite anterieure que sa contraction, ou sa distension, apoureffetde surbaisser
jusqu'a la rendre droite. Dans la station droite, ces muscles sont legerement
tendus et contractes, car ils doivent faire equilibre a la pesanteur, la ligne de
gravite du torse passant en arriere de la colonne lombaire. Aussi leurs plans
sont-ils nettemcnt dessines. Dans la station assise, au eontraire, ces plans s'ef^a-
cent presque completement, parce que les muscles, par suite du rapprochement de
leurs insertions, sont dans le reldchem£nt le plus complet.
lis sont flechisseurs du torse.
Sur les cfites, la paroi de Tabdomen est form^e par la superposition de
(1) En haut, ils confondent leurs insertions avec celles du grand pectoral et
s'inserent au cartilage des V', VI' et VII' e6tes et a I'appendice xypho'ide.
Ed bas, ils s'attacheut au pubis pr6s de la ligne mediane.
PL. 44.
142 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
trois muscles qui sont, en partant de la profondeur, le transverse, le petii
oblique, le grand oblique.
Les fibres charnues de ces trois muscles ont une direction differente : le
transverse les a transversales ; le petit oblique, obliques de haul en bas et
d'avant en arrifire ; le grand oblique, obliques en sens inverse; de telle
fafon que ces trois sortes de fibres superposees constituent un veritable
enchevetrement qui augmente la solidite de la parol.
Les deux muscles profonds, transverse et petit oblique, s'etendent exac-
tement du rebord costal au bassin, tandis que le plus superficiel, le grand
oblique, remonte beaucoup plus haut, recouvrant une certaine etendue de
la cage thoracique : toute la partie libre au-dessous du grand pectoral et
en avant du grand dentele.
Grand oblique. (PI. 44 et 45.) — Le grand oblique est un grand
muscle plat qui s'attache, d'une part, k la face externe des huit derni^res
cdtes, et, d'autre part, a la crete iliaque (levre externe, moitie anterieure),
d I'arcade crurale et a I'aponevrose abdominale.
L'insertion supSrieure se fait par une serie de digitations qui suivent une
ligne oblique et qui s'entre-croisent avec les digitations du grand dentele et
du grand dorsal. De \k, les fibres se dirigent, les posterieures presque ver-
ticalement, les autres obliquement de haut en has et d'arriere en avant.
En bas, les fibres charnues descendent jusqu'a la levre externe de la crete
iliaque en arriere, pendant qu'elles se continuent, en avant, par des fibres
aponevrotiques de plus en plus longues au-dessus du quart anterieur de la
CT&te, iliaque.
En avant, les fibres charnues s'arretent tout pr6s du muscle grand droit,
suivant une ligne descendante qui s'en ecarte inferieurement pour se
recourber brusquement en dehors, un peu au-dessus de I'epine iliaque ante-
rieure et superieure. II en resulte que le sillon qui separe, en haut, le grand
oblique du grand droit, se termine, en bas, par une surface triangulaire
dont la base est au pli de I'aine.
Au point de vue morphologique, le grand oblique doit itre divise en deux
parties : une superieure ou thoracique, I'autre inferieure ou abdominale.
La partie thoracique se modele exactement sur la cage thoracique qu'elle
recouvre et dont les dijferents details apparaissent nettement a I'exterieur, saillies
costales, depressions intercostales et aussi reliefs du rebord costal, en particulier
ia saillie costo-abdominale formee par le cartilage de la l(f cote. Les digitations
-Mi!^«iS Bfr^UOW tt m Cuu "tiitflirCffE.-StllTE}
Plan postehieuh.
144 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
sont beaueoup moins saillantes que celles du grand dentele, parce qu'elles s'attachent
au lord inferieur des cites et qu'alors elks reposent sur la depression inler-
costale.
En quittant la cage thoracique pour se porter en dehors et former la saillie du
flane, le grand oblique s'inflechit legerement. Et la depression peu profonde quise
produit transversalement d eel endroit, sur le nu, indique la limite superieure du
fianc.
Lapartie abdominale du grand oblique forme, en avant. une saillielimitee par
I'insertion des fibres charnues a I'aponevrose abdominale et dont le modele arrondi
transversalement offre un meplat dans le sens de la hauteur.
Mais le grand oblique, qui pent expliquer la saillie du flane en avant, ne peut
donner la raison de son relief en arriere. Nous savons qu'il faut faire intervenir
ici un bourrelet graisseux constant, mSme ehez les personnes maigres, le boui'-
relet graisseux du flane. (PI. 45.)
Les deux muscles abaissent les c6tes, et, s'ils agissent ensemble, amenent
la flexion, du tronc. Un seul muscle en action, de par la direction de scs
fibres, estrotateur. lis se contractent tons deux dans TelTort.
Mdscles du bassin. (PI. 43, fig. 3 et 4).
Les muscles profonds du bassin, sans action sur les formes exterieurcs,
n'ont pas k nous arreter ici (1).
La fosse iliaque externe est comblee par les muscles fessiers, qui sont au
nombre de trois : le petit, le moyen et le grand fessier. Le petit fessier est
entierement recouvert par le moyen fessier et il est inutile de le decrire. II
n'en est pas de meme du moyen et du grand, qui jouent tous deux un rdle
important dans les formes exterieures.
Moyen fessier. (PI. 43, fig. 4.) — Le moyen fessier est un muscle
rayonne a forme d'eventail qui s'attacbe, en haut, a toute la partie de la
(1) Le plus important est le psoas iliaque; ce grand muscle qui vient de
la colonne lombaire et de la fosse iliaque interne pour s'attacher au petit tro-
chanter est un flechisseur de la cuisse sur le tronc dont raction ne saurait
6ti'e negligee. Mais profondement entbui dans la cavite abdominale, il apparait
sur r^corctie au-dessous del'arcade crural dans sa partie externe et dans un tout
petit espace seulement.
11 existe, en outre, entre le grand trochanter et les parties voisines du bassin
tout un groupe de petits muscles transversalement diriges et qui sont dos rota-
leurs du f6mur en dehors. Mais ils sont caches sous le grand fessier. La planche 27
inoiitro quelques-uns de ces muscles. (Anat. artist., pi. 52.)
MUSCLES DU TRONC ET DU COU (ECORCHE, SUITE) Pl; 4G.
Huscl«g soua-bjol(ti«a
Grand pectoral.
Grand dentelA
Grand obllqne de labdomec
Grai)<3 droit de fa^domes
Tcoseur da laocla lata.
Droit sntbrlenr de la oilBBe.
Plan I.ATBIUL
-10
146 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
fosse iliaque externe comprise entre les deux lignes courbes et, d'autre part,
k la face externe du grand trochanter suivant une ligne oblique.
Des insertions superieures, les fibres charnues convergent vers I'insertion
inferieure. La partie la plus posterieure est cachee par le grand fessier,
el tout le reste du muscle est recouvert par une tres forte aponevrose qui
s'attache 4 la cr6te iliaque et descend a la face externe de la cuisse apres
s'§tre confondue avec le tendon da grand fessier. Elle se continue avec le
fascia lata qui descend jusqu'au tibia. Cette aponevrose, dont nous avon;,
dejft parle (p. 74), a un rdle morphologique important ; a cause de ses
points d'attache et de sa situation, on lui a donne le nom de ligament ilio-
femrn'o-tihial.
Son action differs suivant la portion du muscle qui entre en jeu. Par la
contraction totale de ses fibres, ce muscle produit I'abduction de la jambe
ou I'inclinaison du bassin de son c6te, suivant que le point fixe estau bassin
ou au femur. Les fibres anterieures sont rotatrices du femur en dedans, les
fibres posterieures rotatrices en dehors.
Le moyen fessier forme le relief externe de la hanohe au-dessous du sillon du
flane. Son bord anterieur se distingue en arriere de la saillie du muscle tenseui
du fascia lata. D'autre part, il ocoupe la partie la plus elevee et la plus externe
de la fesse.
Dans la station droite, il est legerement tendu, et son relief est toujours plus
jerme que celui du grand fessier dans la mSme position. S'il se contrdcte, son
relief augmente, ce qui s'observe si la cuisse est porlee directement en dehors, ou
bien encore, dans la station sur un pied ou dans la marche, lors de I'appui unila-
teral. Son role, dans ce dernier cas, est de maintenir le bassin horizontal et de
I'empecher de s'abaisser sous I'influence du poids du tronc du cote ou la jambe est
smtlevee du sol, et il prend alors son point fixe au grand trochanter du cote
oppose.
Dans la flexion de la cuisse sur le tronc, le muscle est completement inactif. II
est dans un etat de relachement d'autant plus grand que ses points d'insertion
sont rapproches par suite du mouvement de rotation du grand trochanter Dans
ce mouvement, le moyen fessier devrait faire ungros relief mou et uniforme. Mais
la tension de V aponevrose qui le recouvre et le bride en son milieu, le partage d' or-
dinaire en deux saillies qu'on croirait appartenir a deux muscles differents. (Anat.
art., pi. 105.)
Grand fessier. (PI. 45 et pi. 43, flg. 4.) — Le grand fessier s'attache : en
TRONG 147
haut, k la partie la plus posterieure de la fosse iliaque externe, k la tube-
rosite iliaque, a la pai'tie externa du sacrum, au coccyx, a la partie pos-
terieure du grand ligament saero-sciatique ; en bas, k la bifurcation externe
de la ligne 4pre, depuis le grand trochanter jusqu'au tiers moyen du femur
et a I'aponevrose femorale.
Le grand fessier est un muscle 6pais, d'§gale epaisseur k peu pres dans
toute son etendue. 11 est forme de gros faisceaux distinets et affecte dans
son ensemble la forme d'un quadrilatere irrogulier.
Les fibres sont dirigees obliquement de haut en bas et de dedans en
dehors. Superieurement, elles prennent naissance par de tres courtes fibres
tendineuses, ce qui explique la forte saillie du muscle tout pres de ses
insertions superieures. Inferieurement, au contraire, les fibres charnues se
rendent a une large aponevrose qui regne sur les deux faces, puis se divise
en plusieurs tendons trfis solides qui constituent I'inserlion a la ligne
flpre. Ces tendons passenten arrieredu grand trochanter dontils sont separes
par une bourse sereuse qui facilite le glissement. En effet, dans la flexion
de la cuisse sur le bassin, ce tendon vient se placer en dehors du grand
trochanter qui se trouve alors recouvert par la partie la plus externe du
grand fessier.
Les fibres charnues du bord superieur sont plus courtes que les fibres
inferieures ; par contre, les fibres aponevrotiques d'insertion diminuent de
loDgueur de haut en bas. Un faisceau assez puissant, isolable souvent, limite
le bord inferieur du muscle et s'insere a raponeyrose femorale. En outre
de cette inseilion directe des fibres charnues sur I'aponevrose femorale,
le tendon tout entier contracte des adherences tres intimes avec cette apo-
nevrose qui remonte en haut jusqu'a la crSte iliaque etse confond, en avant,
avec le fascia lata.
Eniieiement sous-cutane, le grand fessier recouvre I'ischion et les muscles
profonds. Son bord superieur oblique ne fait qu'une faible saillie sur le
moyen fessier qu'il recouvre partiellement. Son bord inferieur tres puissant
suit, sur I'ecorche, une direction oblique de haut en bas et de dedans en
dehors, direction qui croise celle du pli fessier qui est horizontal.
U etend puissamment la cuisse sur le bassin. Si le femur devient fixe, il
est extenseur du bassin sur la cuisse.
La saillie de la fesse n'est pas due uniquement au muscle grand fessier. La
graisse qui double toujours la peau, en eet endroil, y prend une part importante
148 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
qui I'emporle quelquefois sur celle du muscle. La chose est de la derniere evidence
chez la femme,dont le systeme musculaire est generalementpeu developpe. Onpeut
remarquer, en outre, que, chez les individus qui presentent un developpement
•musculaire exagere avee un pannicule adipeux peu abondant, comme les athletes
et les gymnastes, la saillie de la fesse est tnoderee. Elle est aplatie et, a tnoins
que le muscle n'entre en contraction, elle presente une eonsistanee molle et fluc-
tuante que les f esses graisseuses jeunes ne presentent pas. La graisse s'aceumule de
preference a la partie inferieure et interne de la fesse. (PI. 43.)
Les auteurs attribuent. a la saillie du bord inferieur du grand fessier la pro-
duction du sillon profond qui cerne la fesse par en bas et parte le nom de pli fes-
sier. Mais il sujfit de remarquer que le pli fessier est horizontal, pendant que le
bord inferieur du muscle est oblique, pour constater que cette relation ne saurait
etre maintenue.
La cause premiere du pli fessier est I'existenee, a la face profonde de la peau, en
cet endroit, de trousseaux fihreux qui la relient a I'ischion directement ou par
I'intermediaire de I'aponevrose femorale. Une des consequences de cette disposition
o'est que la graisse de la region, tres abondante surtout en bas et en dedans au
point ou les muscles grands fessiers s'ecartent I'un de I'autre, est en quelque sorte
contenue dans une poche formeepar la peau de la partie inferieure de la fesse et
par les adherences fibreuses qui relient le pli fessier d I'ischion. C'est dans cette
meme poche que se trouve contenu le muscle lui-mSme qui, dans le reldchement
complet, retombe en bas et en dedans sous I'influence de la pesanteur.
Les attaclies du pli fessier a I'ischion n'existent qu'd la partie interne, ou il est
profond. En dehors, le pli fessier s' efface et il est remplace par un plan incline
qui descend vers la cuisse et qui est cause par I'extremite inferieure du muscle
lui-meme.
Dans la station debout bien equilibree, le muscle grand fessier est reldche (1).
Aussi la fesse est molle, un peu aplatie, tombante, d surface uniforme, fovmant
un quadrilatere aux angles arrondis. Dans le renversemcnt du tronc en arriere,
le reldchement musculaire augmente encore par suite du rapprochement des
insertions, et I'aplatissement de la fesse est plus considerable.
Lors de la contraction du grand fessier, ce qui arrive dans la flexion legere du
tronc, ou lorsque la cuisse est ramenee en arriere, la forme de la fesse change du
tout au tout. Elle devient globuleuse, etroite lateralement, ce qui la fait paraitre
[IJ Physiologic artistique, p. 1S5.
TRONC 149
plus longue : une forte depression se creuse en arriere du grand trochanter, au
niveau de I'aponevrose inferieure d'insertion, et la fesse dans son ensemble, creusee
en dehors, prend un aspect reniforme. A sa surface, se montrent des sillons
obliques qui separent les faisceaux secondaires.
Lorsque le grand fessier est distendu, ce sont encore d'autres formes. La dis-
tension survient par suite de la flexion forcee du tronc sur les cuisses ou inverse-
ment. Suivant la loi generate, le grand fessier s'aplatit en se distendant. Mais il
se produit id un phenomene qui n'a pas lieu d'ordinaire : c'est qu'en mime temps
que le grand fessier s'allonge, il s'elargit. La cause de eet elargissement reside
dans ce fait que, dans la flexion, le tendon du grand fessier glisse en dehors du
grand trochanter qu'il recouvre et englobe ainsi dans la region fessiere. Lesfesses,
dans cette circonstance, sont done larges et plates. Et les differents faisceaux
lirailles se dessinent parfois sous la peau.
t£te
SQUELETTE DE LA T6TE. (PI. 47 et48.)
Les anatomistes ne comptent pas moins de 22 os distincts dans le sque-
lelte de la tete, qui comprend le crdne et la face. Ges 22 os se repartissenl
ainsi : 8 au cr4ne et 14 k la face.
De ces os, les uns sont pairs, c'est-a-dire qu'ils sont doubles, situes syme-
triquement de chaque c6te de la ligne mediane ; c'est le plus grand nombre.
Les autres sont impairs, c'est-a-dire qu'ils sont uniques et situes sur la ligae
mediane. Dans ce cas, les os impairs sont composes de deux moities syme-
triques.
Os du crdne : 1 frontal, 2 parietaux, 2 temporaux, 1 occipital, i sphcnoide,
i ethno'ide.
Os de la face : 2 maxillaires superieurs, 2 palatins, 2 unguis, 2 os
malaires, 2 os nasaux, 2 cornets inferieurs, 1 vomer, 1 maxillaire inferieur.
Tous ces OS sont, k I'exception d'un seul, le maxillaire inferieur, intime-
ment sondes les uns aux autres. Les sui-faces osseuses en contact sont dis-
posees de telle fafon qu'elles subissent un veritable engrenement, dont les
etroits espaces restes libres, sur le squelette prive des parties molles, sont
remplis, sur le vivant, par un tissu fibreux tres serre.
Les OS de la tfete forment ainsi, pendant la vie, un tout si solide et si
resistant, que nous pouvons, au point de vue special ou nous nous plafons,
le considerer comme compose seulement de deux pieces osseuses mobiles
Tune sur I'autre : le maxillaire inferieur, d'un cote, et, de I'autre, le crane
avec la moitie superieure de la face.
Le crdne a dans son ensemble la forme d'un ovoide a petite extremite
tournee en avaut. C'est une veritable boite osseuse, qui loge le cerveau et
continue le canal rachiJien, lequel contient la moelle.
La face est appendue au-dessous de la partie anterieure de cet ovoide, de
telle sorte qu'a leur point de rencontre il existe une partie commune. Cette
SQUEIETTE DE LA TfiTE
Pi. 47.
Parietal —.
f(
Poise l«mporal«
-J
Caviti orhiUire
Oslngai
Orifice inUrieur dea fosse)
I Condfl!
\ Apoph^rsa coroaoldc
MflXlllSlfB J
Inltoleor.
I Bord al vtataire
I LIgne inuUlBire exlerae.
I tmiaenoe meDionnlirc. .
Fig. 1. — Plan ant^rieub.
Grande nile du spbtoOlde.
Os nasEil.
Oa Jagal.
Uaxlllalre supSrleur.
Condyle
Apophyse coronoldp — ......
MaxUlalra
„ , Inlbrlflor.
Bord alvtolauv.
Ugoe maiiiUure externe..
£iiiiDGiice menlonoitre.,; |
Fig. 2. — Plan lat^bal,
152 ANATOMIE AKTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
partie commune est I'os frontal, qui ferme le crdne en avant, et, en haul
couronne la face.
Nous decrirons d'abord, comma formant un seul tout, le crane et la pante
superieure de la face. Nous decrirons ensuite le maxillaire inferieur.
CrSne et moitie superieure de la face. — Plan anterieur. (PI. 41,
fig. 1 .) — L'os frontal, qui a lui seul donne la forme du front, presente : fen
son milieu, deux saillies g^neralement symetriques, qui sont les bosses fr^tn-
tales ; h sa partie inf6rieure et sur la ligne m6diane, une autre saillie, la
hosse nasale, generalement peu accentuee, mais qui, sur le vivant, correspond' 4
une depression 4 cause de la saillie des sourcils. En dehors de la bosse nasale
et de chaque c6te, deux eminences allongees, les arcades sourcilUres, se
dirigent un peu en dehors et en haut, et supportent I'extremite interne
des sourcils. Enfin, tout en has, le frontal se termine par une arete sail-
lante et courbe — une de chaque c6te — ce sont les arcades orbitaires, .qui
forment la paroi superieure de I'orbite. Les arcades orbitaires se terminent
en saillie a chacune de leurs extremit6s. En dehors, c'est I'apophyse orbitaire
externe; en dedans, I'apophyse orbitaire interne. Les deux apophyses orbitaires
internes sonl separees par une echancrure — echancrure nasale — qui refoit
les OS du nez.
Ges OS du nez sont deux petites pieces osseuses symetriques, se joigaant
sur la ligne mediane et qui forment la saillie solide de la racine du nez.
Elles s'articulent, par leur bord inferieur, avec les cartilages lateraux de
cet organe.
Les maxillaires superieurs, os assez volumineux, sont situes au milieu du
squelette de la face. De la partie centrale de l'os, dont la face anterieure est
excavee, partent en haut les apophyses montantes, qui circonserivent I'orifice
nasal, montent jusqu'aux apophyses orbitaires internes et se joignent aux
naseaux. En has, le bord alveolaire supporte les dents et nous le retrouvo-
rons a la face iuferieure du squelette de la tete.
A la limite externe du plan anterieur de la face, se trouvent les os jugaux,
ou OS de la pommette, qui ont la forme d'etoiles dont les branches, au
nombre de quatre, les relient aux os voisins. Ges os forment lessaillies des
pommettes.
Les differents os dont 11 vient d'etre question circonserivent des orifices
ou des cavites : les orbites et les fosses nas».les.
Les orbites, qui logent les yeux, sont de grandes cavites a forme depyra-
TfiTE 1S3
mide quadrangulaire, dont le sommet occupe la profondeur et dont la base
est dirigee en avant et en dehors. La base d'une pyramide de cette forme est
naturellemeiit un carre ou un rectangle. Mais ici, les bords de ce carre sont
arrondis. Ues quatre bcyrds, deux sont lateraux, deux autres medians, I'un
sup^rieur, I'autre inferieur. Les deux bords lateraux sont presque verticaux,
le bord interne etant situ6 sur un plan plus anlerieur que I'externe. Les
deux autres bords, le superieur et I'infcrieur, sont presque paralleles et
diriges obliquement de dedans en dehors et de haut en has. 11 resulte de
cette disposition que la base de I'orbite regarde obliquement en avant et en
dehors et que, de profil, cette base se montre en perspective, laissant voir
la partie la plus anterieure de la paroi interne.
Aux bords, en effet, correspondent quatre parois qui suivent la direction
des bords; la. paroiinterne est presque verticale. Les parois internes desdeux
orbites sont separees par un espace assez large dans lequel nous voyons, en
avant, les os nasaux et les apophyses orbitaires internes du maxillaire
superieur.
Les fosses nasales s'ouvrent, en avant, par une ouverture qui a la forme
d'un cwur de carte a jouer renverse. EUe est plus haute que large et, dans les
races inferieures, la largeuraugmenle. Elle presente, inferieurement et sur
la ligne mediane, une saillie assez aigue (epine nasale).
Plan lateral. (PI. 47, fig. 2.) — La parlie cenlrale de ce plan est occupee
par I'os temporal. Vers le milieu de cet os, un orifice (trou auditif) conduit
aux organes profonds de I'audition. Ce trou nous servira de point de repere
dans notre description. — En avant, se detache une forte saillie, qui se
recourbe en dehors et en avant, pour se joindre a I'os malaire. C'est I'apo-
physe zygomatique, qui concourt a former un veritable pont osseux avec
I'apophjse de mfeme nom de I'os malaire (arcade zygomatique). En arriere,
I'os massif prend la forme d'une grosse saillie en forme demametle (apophyse
mastoide), dont le relief est nettement appreciable sur le vivafit, en arriere
del'oreille. Au-dessus, le temporal montre sa portion la plus mince, dite
portion eeailleuse, et enfin, en has, on voit une longue epine cachee dans les
profondeurs des parties moUes etqui donne attache a quelques muscles du
cou, c'est Vapophyse styloide.
Sur le reste du plan lateral, nous decouvrons : en avant, le frontal que
nous avons dejA, decrit, puis le profil de la face; en haut, le parietal; eo
arriere, roccipital.
154 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Le parietal se joint, sur la ligne m^diane, avec le mfeme os du cdt6 opposS ,
II presente, k sa partie mediane, une saillie mousse ou basse parietale, puis,
au-dessous, une ligne rugueuse demi-circulaire qui forme la limite de la fosse
temporale. Cette vaste depression, entierement combine sur le viyant par le
muscle temporal, est tres profonde en bas et en avant, en arrifire de I'os
jugal. Elle offre moins de profondeur en arri^re et en haut. EUe est limitfee,
en haut, par la ligne courbe du parietal continuee, en avant, par une ligne
courbe du frontal, qui rejoint Tapophyse orbitaire externe. En bas, I'areade
zygomatique la surplombe, et, au-dessous de cette arcade, la fosse temporale
se continue avec une autre cavite qui prend le nom de fosse zygomatique.
Plan posterieur. (PI. 48, fig. 2.) — Le plan posterieur nous montre la
grosse extremite de I'ovoide cranien formes, en haut de chaque c6te, par les
parietaux, en bas et au centre, par roccipital.
Plan superieur. (PL 48, fig. 1.) — Sur le plan superieur, apparait fort net-
tement la forme generale de I'ovo'ide cranien, dont les proportions varient
avec les individus et les races. Aux points de jonction des dillcrents os, se
trouvent les sutures, au nombre de trois : en avant, la suture fronto-parietale
ou coronale ; au milieu, la suture interparietale ou sagittate; en arrierc, la
suture lambdotde ou occipito-parietale.
Plan inferieur. (PI. 48, flg. 3.) — Ce plan est entiferement cach6, puisqu'en
avant il fait partie de la bouche et qu'en arriere il.est masque par le cou. Je
dois neanmoins signaler ici ses particularites les plus importantes. Dans sa
moitie posterieure et mediane, ce plan est forme par I'occipital, pcrce d'un
vaste orifice (trou occipital) qui fail communiquer la boite cranienne avec le
canal rachidien. En avant du tiou, la partie la plus epaissedu corps de I'os,
ou partie basilaire, sert de point d'attache aux muscles du cou, Surlescdtes,
deux saillies allongees et con vexes {condyles de I'occipital) sont les parties 4e
I'os par Tint ermediaire desquelles le crdne tout entier avec la face repose
sur la coIo nne vertebrable. Elles concourent a I'articulation de la tMe avec
la premiere vertebre cervicale. Enfln, en arriere du trou occipital, se trouve
la portion squammeuse de I'os, c'est-&-dire la partie mince, qui ferme, en
arriere et en bas, la boite cranienne. A la surface externe, il faut noter une-
saillie ou protuberance occipitale externe, d'oii part une arite antiro-posterieure
ou Crete occipitale externe. De Ik partent, sur les cotes, deux lignes courbes
rugueuses, qui seryent d'attache aux muscles du cou, la ligne courbe occipitale-
superieure et la ligne courbe occipitale inferieure.
SQUELETTE DE LA TETE (SUITE)
PL 48.
Suture rronio-parUlalt
Sjture sa^tlale ou inUrpan£tale.
Suture lambdotde ou oedpilo-parl^tite,
-..,_.,,_•. Frontal.
Eciille de I'Occlpital-
FiG. 1. — Plan suptoEca
£caille. .
ProtuMriince occipltste eiteme. . . ,
Ligne courbe sup^rieure / Ooclpltal.,
Crjtc occipilttle exierne
Lignc courbe laKvIeure
Arcade denialrc supirteuA.
Fig. 2. — Plan posterieur.
I Rainure d^astrique...
ApophysG mostoide...
1 Trou aliditil exterae
iApephyse styloide
CavltA glenoide
Rocher.
ApDphysc zygomatique:
OriBce postirieur dcs tosses oasnlei
/ lirosaes inDlalrcs
1 Petites maluires
P alub£raace oceipilale exierne. .
L gnu courbe sup^ieure
Crete occipltuls cxiai-ne
Ligne courbe intirieure
Trou ocapital
Condyle
iiurface joguluire
Go ps ou parlie basilaire
Apopliyse pt£rigo!dc du SphAnOlde.
Arcade lyfomaiique.
Os palatln.
*^"»T* ] MaxUJaiM
, . I aap6Ylear»
Apophysc palaline ....^ J
Fig. 3> — Plan inferieub. (Base du crahe.)
156 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Sur les cfites et en avant de I'occipital, se trouvent deux masses osseuses
d'un tissu tres compact, d^signes sous le nom de rocher et qui renferment
les organes profonds de 1' audition, vers lesquels conduit le trou auditif
signale sur la face externe. A ce niveau, se dfitache I'arcade zygomatique
qui nait par deux racines, I'une posterieure, qui passe au-dessus du conduit
auditif, et I'autre anterieure, dirigee transversalement, limite en arriere la
cavite glenoide. Racine transversale et cavite glenoide font partie de Tar-
ticulation temporo-maxillaire que nous dficrirons dans un instant.
Pour en flnir avec le plan inferieur du squelette de la tete, je signalerai
I'oriflce posterieur des fosses nasales et, sur un plan beaucoup plus has, la
voute du palais, limitfie, en avant et sur les c6tes, par le bord alveolaire des
deux maxillaires superieurs reunis, bord en forme de fer a cheval creuse de
cavites qui sont les alveoles oil se logent les racines des dents.
Maxillaire inferieur. (PI. 48). — Get os tres mobile constitue la mA-
choire inferieure et joue un role predominant dans la conformation de la
moitie inferieure de la face.
II est compose d'une partie mediane ou corps, aplatie d' avant en arriere
et courbee dans le meme sens de manifere k presenter deux faces, I'une
externe convexe et I'autre interne concave, et deux bords, un superieur et un
inferieur. Le bord superieur est creuse d'alveoles et porte les dents, le
bord inferieur est mousse et se sent facilement sous la peau. A la face
anterieure, il faut notcr une eminence osseuse plus ou moins forte (eminence
mentonniere) et qui supporte le menton. Gette eminence est souvent en
saillie sur le bord alveolaire. En tout cas, elle n'est jamais situee sur un plan
posterieur, de telle sorte que le pro^l de lapartie mediane du, corps de la mdchoire
inferieure suit toujours pour le moins une ligne verticale. On decrit egale-
ment, sur la face externe, une ligne oblique externe servant d'insertion au
muscle qui ferme la bouche sur les c6tes et double les joues. A la face
interne, sont de petites eminences et une ligne oblique qui donnent inser-
tion aux muscles de la langue et du plancher de la bouche.
Sur les cdt6s et en arriere, le corps du maxillaire inferieur est prolonge
par deux pieces osseuses de forme quadrilatere, designees sous le nom de
branches. Les bi'anches decrivent avec le corps un angle qui depasse J'angle
droit. Get angle varie suivant I'dge. Dans I'enfance et surtout chez le nou-
veau-ne, il est tres ouvert; chezl'adulte, il mesure en moyenne 120°.
Les branches ont deux faces et qualre bords. La face externe est marquee
TETE 157
de rugosites, qui donnent insertion au muscle massfiter. Le bord supfiricur
presente une echancrure (echanerure sigmoide) dont les deux extremites so
terminent differemmenl. En avant, elle se continue avec le bord ante-
rieur par un angle mince et tranchant {apophyse coronotde) qui donne attache
au muscle temporal ; en arrierc, au contraire, k la rencontre du bord pos-
t^rieur, se trouve une masse osseuse dirigee transversalement, arrondie en
haut et soutenue par une partie retrecie ou col; c'est le condyle du maxil-
laire inferieur destine 4 I'articulation avec les surfaces deji decrites au
plan inferieur da temporal. Le bord posterieur mousse forme, avec le bord
inferieur du corps, un angle tres facile k sentir sous la peau.
Les dents enchdssees, en haut et en has, dans les alveoles des maxillaires
ne laissent voir que la partie pourvue d'email et qui porte le nom de eou-
ronne. Elles sont chez I'adulte au nombre de 32, i6 i. chaque machoire,
et comme les mdchoires sont symetriques, on trouve 8 dents de chaque c6te.
Ces 8 dents se repartissent ainsi, suivant une disposition symetrique et e i
partant du centre : 2 incisives, 1 canine, 2 petites molaires et 3 grossep
raolaires. Les grosses molaires d'en haut arrivent a la rencontre de celles
d'en has. Quant au cintre forme, en avant, par lesautres dents, il estun peu
plus ferme au maxillaire inferieur, de telle sorte que les incisives supe-
rieures recouvrent en partie les inferi cures.
Le maxillaire inferieur est uni au crdne par I'intermediaire d'une articu-
lation (articulation temporo-maxillaire) qui permet I'ouverture et la fermeture
de la bouche.
Elle est constituee de telle sorte que, lors de I'ouverture de la bouche, les
branches du maxillaire pivotent pour ainsi dire autour d'un axe transversal
qui passerait par leur centre. II s'ensuit que, dans ce mouvement, le condyle
du maxillaire opere un mouvement en has et en avant, quittant la cayite
glenoide poUr se placer sous le condyle du temporal, pendant que Tangle
du maxillaire decrit un mouvement inverse en arriere.
Ce deplacement du condyle du maxillaire inferieur a une grande importance au
point de vue des formes exterieures, car la saillie qu'il forme en avant de I'oreille
est Ires visible. On voit done tres netlemenl, dans I'abaissement du maxillaire
inferieur, ce relief s'abaisser et se porter en avant, tandis qu'a sa place seproduit
un creux caracteristique.
En outre de ce mouvement d'abaissement et d' elevation (ouverture et fermeture
de la bouche), le maxillaire inferieur possede deux autres sortes de mouoements.
1S8 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Jl pent subir uti deplacement en totalite en avant, de fagon que les dents infe-
rieures viennent se placer en avant des superiiures. II pent se deplacer de cote
(mouvements de lateralile). Dans ce cas, un des condyles roule dans sa cavite,
pendant que I'autre decrit un arc de cercle autour du premier el se place sous
la racine transverse.
FOKMES OSSEUSKS
Le squelette de la tete joue un rdle considerable dans les formes exte-
rieures.
A la partie sup6rieure et posterieure de la tete, I'ovo'ide cranien dessine
sa forme sous la chevelure qui en masque d'ordinaire les details. Sur les
chauves, ces details, au contraire, apparaissent avec une telle fldelite que
Ton reconnalt facilement les divers os qui composent la voilte cranienne,
avec les marques tres evidentes des sutures qui les separent. En arriere de
roreille, en un point toujours depourvu de cheveux, apparait la saillie de
I'apophyse mastoide.
Le front reproduit presque integralement la forme du squelette avec ses
deux plans reunis a angle plus ou moins obtus au niveau des bosses fron-
tales. Toutefois la bosse nasale occupe, sur le vivant, le fond d'une depres-
sion occasionnee par les saillies laterales des sourcils.
Les jeux sent enchflsses dans I'orbite dont les bords sent surtout appa-
rcnts en haut et en dehors. L'arcade dii sourcil ne doit pas §tre confondue
avec le bord superleur de I'orbite ou arcade orbitaire. Ces deux arcades,
superpnsees i leur partie interne, se separent d'ordinaire en dehors, le
sourcil se dirigeant en haut, pendant que l'arcade orbitaire est oblique en
has et en dehors; souvent entre les deux arcades existe une petite depres-
sion (depression sus-orbitaire). L'aj.iophj'se orbitaire externe se dessine Ires
nettement sous la peau, de meme que tout le rebord externe de I'orbite en
avant de la tempe.
L'echancrure dont est marquee la racine du nez, et qui se voit surtout sur
le profil, reproduit les formes osseuses. La hauteur du nez et la largeur de
sa base sont determinees par la situation et la forme de I'orilice anterieur
des fosses nasales. Le dos du nez est constitue par les os nasaux arlicules
avec les cartilages lateraux qui tiennent sous leur dependance la forme du
lobule et des ailes du nez.
La preeminence des mdchoires en avant est la consequence du progna-
TfiTE 159
llsme des maxillaires, dont le degre est fort variable avec les individus et
surtout avec les races.
Lorsque la bouche est ferraee, les molaires etani en contact, les incisives
superieures recouvrent en partie les incisives inferieures, et I'interstice des
levres correspond environ a la partie mediane des dents d'en haut.
Sur les cdles de la t6te, la fosse temporale du squelette est enlierement
combine, sur le vivant, par le muscle du meme nom qui fait, en haut, une
saillie fort appreciable et etablit, par en bas, le plan incline de la tempe
conduisant au relief de I'aroade zygomatique.
L'os de la pomraette, sitae 4 la jonction du plan lateral et Ju plan antfi-
rieur de la face, forme le point culminant de la joue, et sa surface orientee
en avant et en dehors se traduit tres nettement a I'exterieur.
La pommette se continue, en arriere, avec la saillie de I'arcade zygoma-
tique, dont le bord inferieur est plus visible que le bord superieur, parce
que ce dernier se confond avec I'aponevrose temporale qui s'y attache.
L'arcade zygomatique se deprime au-devant de I'oreille dont I'atlache se
trouve alors situee sur un plan en retrait sur la partie saillante de la joue.
A ce niveau, en avant du tragus, le condyle du maxillaire inferieur fait une
legere saillie qui, lorsque la bouche s'ouvre, se deplace en avant et en bas
pour laisser k sa place une depression ainsi que je I'ai deja fait remarquer.
Le trou auditif donne la situation exacte du pavilion de I'oreille, auquel
aboutit le conduit auditif externe dirige un pen obliquement en avant et en
dehors.
Le maxillaire inferieur tient sous sa dopendance la forme du bas des
joues et celle du raenton. C'est sa delicatesse qui imprime au visage
feminin la forme de I'ovale, pendant que son developperaent donne S. la
face de I'homme un aspect plus carre. Le volume du muscle masseter con-
tribue a accentuer cette apparen^e chez les sujets tres muscles.
La saillie du menton repose sur Teminence mentonniere du maxillaire
inferieur.
MUSCLES DE LA TfiTE (PL 49 et 50).
Les muscles de la tfile se divisent en trois groupes : les muscles qui
meuvent la mAchoire inferieuie; les muscles epicraniens; les muscles de la
face.
160 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORl'S UUMAIN
Les muscles de la mdchoire rentrent dans la categorie des muscles qui
font mouvoir les Icviers osseux.
Les muscles epicraniens et les muscles de la face sont des muscles peau-
ciers, c'est-&,-dire qu'ils s'attachent au moins par une de leurs extreraites a
la face profonde de la peau. Leur contraction, en rapprochant I'lnsertion
culanee de I'insertion fixe, a pour effet de plisser la peau, c'est-4-dire de
provoquer i sa surface plusieurs plis perpendiculaires a la direction des
fibres musculaires.
BIUSCLES DE LA MAGHOIRE.
Les muscles masticateurs sont au nombre de quatre : deux superficiels et
deux profonds.
Les muscles profonds sont caches par la branche du maxillaire inferieur
i la face interne duquel ils prennent insertion tous deux, pendant que, de
I'autre c6te, ils s'attachent a I'apophyse pterygoide : d'oi leur nom de
muscles pterygoidiens.
De ces deux muscles, I'un, le pterygoidien externe, a les fibres horizon-
tales. II preside aux mouvements de lateralite de la michoire et a. sa pro-
pulsion en avant, suivantqu'un seul muscle se contracte, ou que les deux
entrenten contraction k la fois. Le pterygoidien interne eleve la mdchoire.
C'est un m.asseter profond.
Masseter. (PI. 30, fig. 2.) — Ce muscle quadrilatere, court et epais,
occupe la partie posterieure des joues. II s'attache, en haul, aubord inferieur
de I'arcade zjgomatique et, en has, a la branche du maxillaire inferieur
qu'il couvre presque tout entiere de son insertion. II est forme de fascicules
rassembles en faisceaux imbriques.
Entierement sous-cutane, sa structure apparait nettement lorsque le muscle
entre en action.
Temporal. (PI. SO, fig. 1.) — Le temporal s'attache, en haut, a toute
I'etendue de la fosse temporale et, en bas, a I'apophyse coronoidedu maxil-
laire inferieur. II passe done sous I'arcade zygomatique, et son attache infe-
rieure est cachee par le muscle masseter. Ses fibres sont disposees en even-
tail et elles se rendent en convergeant de I'insertion superieure a un solide
tendon qui cpnstitue rinserlion au maxillaire.
Ce muscle est recouvert par une trds forte aponevrose qui .s'attache au
MUSCLES DE LA TETE
PL. 49.
Frontal
Apenivrose lemporale
Orbiculatre dcs paupl6rea.
filfevateup commttn de I'alle da
nez et de la Itvre B«p*rieure
filbraUur protood
Petit aygoiaatlque
Grand zygomatlquo
Uaae^tcr
Buccinateur
Orbioulaire des Uvres. . . .
Triangulativ des Iftvres. .
Carri du mentcm
Plan anteriboh.
St Paul RiiAtr del.
H
102 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
pourtour de la fosse temporals at i I'arcaile zygomatique. II se trouve ainsi
contenu dans une veritable logs ost6o-flbreuse.
Son volume assez considerable luipermet de combler et aw dela la fosse osseuse
qui le loge, et il fait, sur le resle du crane, un relief qui s accuse lors de sa
contraction. C'est lui qui forme le plan incline de la tempe.
II 61eve la mElchoire inferieure.
MOSCLES PEAUCIERS DU CRANE ET DE L A F AC E. (PI. 49 et 50, fig. 2.)
Tous ces muscles adherent ft la face profonde de la peau, et leur corps
charnu tres mince ne forme point a la surface cutanea de relief distinct.
Leur presence n'est revelee que par la production de rides ou de plis
cutan6s qui concourent h I'expression des emotions.
Etant donne le caractere elementaire de cat ouvrage, je me contentarai
d'en indiquer ici la topographic (1).
Le sommet du crdna est reconvert par une veritable calotte aponevrotique
(aponevrose epicranienne) dont le pourtour donne insertion aux muscles epi-
craniens qui sont, en avant, les 2 muscles fronlaux, en arriere, les 2 occipi-
taux et, de chaqua c6te, 3 muscles auriculaires rudimentaires.
Les paupieres onl deux muscles : le sourcilier, loge sous la moitie interne
des sourcils; et Vorbiculaire, 6tendu sur le pourtour de Torbite et dans
I'epaisseur des paupieres.
Les muscles du nez sont au nombre de quatre, ainsi places : le pyramidal,
dans I'espace intersourcilier ; le transverse, sur le dos du nez ; le dilataleur
des narines, dans I'epaisseur meme des narines, et le myrtiforme, au-dessous
des fosses nasales.
Les muscles das levres comprennent deux systemes de fibres : un systSme
central de fibres circulairas appartenant k un seul muscle, I'orbieulaire, et
un systeme peripheriqua de fibres radices qui rayonnent sur toute la circon-
ference de I'oriflce buccal. Ce dernier systeme est compos6 d'un grand
nombre de faisceaux musculaires decrits comme autant de muscles distincts
et qui sont au nombre de huit. Ce sont : le canin, les releveurs superficiels et
profonds de I'aile du nez et de la levre superieure, le petit zygomatique, le grand
zygomatique, le buccinatew, le triangulaire des levres et le carre du menton.
(1) Voir pour plus de details : Anatomie urtistique, p. 75.
MUSCLES DE LA TtTE (SUITE)
Pl. 50.
Sourol]l«r.
P yramidal da nea.
DUatatear dea narlnes.
MyrtUornift.
brbleulam dea 16vr«s.
CarrA dn meaton.
Houppa do menton.
Fw. i. — CODCHE PROFOME.
OrblonlAtr* daa paupUo^a.
Pyramidal du nes.
£ll6vateiir oonuntm de I'sllo da
cez et de la Uvra dupdriauro.
Tranaverae.
&6vateur prolond.
OrbloalatM dea Knrres.
CaiT6 da menton.
Txlaugnlatre dee Ibvrea.
Fig. 2. — Couche suPEEinciELLK.
•0> Paul ilicAer ^,
164 ANATOMTE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
Un seul muscle appartient en propre au menton, la houppe du menton.
A c6te des muscles peauciers de la face, il est un muscle peaucier beau-
coup plus etendu en surface, & propos duquel il est nfecessaire d'entrer ici
dans quelques developpements. C'est le muscle peaucier du cou.
Peaucier du cou. (PI. 44.) — Le peaucier du cou est un grand muscle
plat qui double la peau de la moilie anterieure du cou en y adhSrant.
Ses fibres s'etendent en divergeant de la partie inferieure de la face jus-
qu'a la partie superieure de la poitrine et au sommet de I'^paule.
Ses insertions superieures sefont, en dedans, au maxillaire inferieuret,
en dehors, k la peau de la commissure des levres et de la partie inferieure
de la joue. II se confond avec les muscles des levres. En bas, ses insertions
sont exclusivement cutanees, et elles se font 4 la face profonde de la peau
de la region pectorale superieure et de la region delloidienne, suivant une
ligne etendue du 2" cartilage costal k I'acromion.
Son bord interne est legerement oblique, de telle fa^on que les deux
muscles se joigneut et meme s'entre-croisent au-dessous du menton, pen&ant
qu'ils s'6cartent I'un de i'autre inferieurement et circonscrivent un espace
triangulaire au-devant dii cou.
Au repos, ee muscle ne se traduit, au dehors, par aucune forme speciale. II se
models avec la peau qu'il double, sur les parties sous-jacentes.
Lorsqu'il se contracte, ses fibres se redressent en soulevant la peau du cou et en
determinant deux espeees de plis : d'abord une sorte de plissement longitudinal du
aux fibres mSmes du muscle qui se detaehent en eordes saillantes; puis un fronce-
ment transversal d'origine cutanee. Les insertions cutanees ou mobiles du muscle
tendent a se rapprocher. La peau de la poitrine s'eleve legerement; mais faction
est beaucoup plus marquee aux insertions cutanees superieures, a la commissure
labiale et a la partie inferieure de la joue. La commissure des levres s'abaisse en
decouvrant les dents; les levres s'elargissent et se tendent; la partie inferieure
de la joue descend a son tour, entralnant les narines elles-mimes.
Le peaucier se contracte dans I'effort, et son r61e est de faciliter la circu-
lation en maintenant la beance des yeines superficielles du cou. II a, en
outre, un r61e mimique important. 11 concourt k I'expression de la frayeur.
FIN
Fic. 28, — Sqnelelte. RSsum^ de toutes les figures pr^ccdentes sc rapportanl au squelette.
TABLE DES PLANCHES
Plan CHE 1. — Squelette db l'epaule.
Fig. 1. — Clavicule.
— 2. — Omoplate.
— 3. — Ligaments do la clavicule.
Squelette du bras. ■ — Humerus
Fig. 1. — Plan ant6rieur.
— 2. — Plan posterieur.
— 3. ^ Plan lateral interne.
-T 4. — Plan lateral extnrnc.
P«g«s.
7
166 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Pages,
Planghe 3. — Squelette de l'avant-bras. — Radius et cubitus.. h
Fig. 1. — Plan anterieur.
— 2. — Plan postSrieur.
— 3. — Plan lateral externa.
— 4. — Plan lateral interne.
— i. — Squelette du poignet et de la main 13
Fig. d. — Plan sup^rieur.
— 2. — Plan anterieur.
— 3. — Plan post^rieur.
— 4. — Plan lateral externe.
— 5. — Plan lateral interne.
— 6. — Squelette du doigt. Plan anterieur.
— 5. — Squelette du membee sdp£rieur scr le vivant.... 17
Plan anterieur.
— 6. — Squelette iMj MEMBRESUp:fiRiEURSURLE vivant (SMitej. 19
Plan post6rieur.
— 7. — Squelette DU membre supfiRiEURSURLE VIVANT (sMJtej. 21
Plan lateral externe.
— 8. — Muscles du bras 25
Fig. 1. — Plan anterieur. Couche profonde.
— 2. — Plan anterieur. Couche superficielle.
— 3 et 4. — Plan post6rieur. Triceps brachial.
— 9. — Muscles de l'avant-bras 33
Fig. 1. => Plan anterieur. Couche profonde. Flechisseurs
des doigts.
— 2. — Plan anterieur. Muscles de la couche super-
ficielle.
— 3. — Plan posl^rieur. Couche profonde.
— 4. — Plan postirieur. Couche superficielle.
— 10. — Muscles du mbmbre superieuh (EcORCHfi) 35
Plan anterieur.
— 11. — Id 39
Plan postSrienr,
— 12. — Id 41
Plan lateral externe.
TABLE DES PLANCHES 167
Pages.
Planchb 13. — Squelette de la hanche. — Os coxal 49
Fig. 1. — Plan sup^rieur.
— 2. — Plan lateral externe.
— 3, — Plan lateral interne.
— 4. — Plan anterieur.
— 5. — Plan posterieur.
— 14. — Squelette de la cuisse. — • F^mup. 51
Fig. 1. — Plan anterieur.
— 2. — Plan posterieur.
— 3. — Plan lateral externe.
— 4. — Plan lateral interne.
— IS. — Squelette de la iambe 53
Fig. 1. — Rotule.
— 2. — Plan anterieur.
— 3. — Plan posterieur.
■ — 16. — Squelette db la jambe (suite) kt nu pied 55
Fig. i . — Plan lateral externe.
— 2. — Plan lateral interne.
— 3. — Squelette du pied. Plan lateral externe.
— 17. — Squelette du pied (suite) 57
Fig. 1. — Plan lateral externe.
— 2. — Plan inferieur.
— 3. — Plan superieur.
— 18. — Squelette du membre inferieuh (Ecorcue) 61
Plan anterieur.
— 19. — Id 63
Plan posterieur.
— 20. — Id 65
Plan lateral externe.
— 21. — Id 67
Plan lateral interne.
— 22. — Muscles de la cuisse 73
Fig. i. — Quadriceps.
— 2. — Muscles du groupe interne.
— 3. ^ Muscles du groupe posterieur. Couche super-
flcielle.
— 4. — Muscles du groupe posterieur. Couche pro-
fonde.
168 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS IIUMAIN
Pages.
Planghb 23. — Muscles de la jambe et du pied 7S
Fig. 1. — Region anterieure.
— 2. — Region posl^rieure.
— 3. — Triceps sural.
— 4. — Sol^aire.
— 5. — Pied. Region dorsale.
— 24. — Muscles du membrb iNFfiRiEUR (EcoRCHfi) 77
Plan anterieur.
— 25. — Id 83
Plan post6rieur.
— 26. — Id 85
Plan lateral externe.
— 27. — Id 87
Plan lateral interne.
— 28. — Vertebres 93
Fig. 1. — Qualrifeme vertfebre cervicale.
— 2. — Septifeme vertebre dorsale.
— 3. — Troisi^me vertfebre lombaire.
— 29. — Vertebres (suite) 95
Fig. 1. — PremiSre vertfebro cervicale ou atlas.
— 2. — Dernifere vertebre cervicale ou axis.
— 3. — Sacrum et coccyx.
30. COLONNE vertebrale 97
B^ig. 1. — Plan postferieur.
— 2. — Plan lateral.
— 3. — Plan anterieur.
— 31. — Squelette de la poitrine 99
Fig. 1. — Sternum.
— 2. — SixiSme c6te.
— 32. — ■ Gage thoracique 101
Fig. 1. — Plan antferieur.
— 2. — Plan lateral.
— 33. — Gage thobacique (suite) 103
Fig. 1. — Plan posterieur.
— 2 et 3. — Articulations des c6tcs avec la colonne
vertebrale.
TABLE DES PLANCHES 109
Pages.
Planche 34. — Bassin DE l'homme 106
Fig. 1. — Plan ant^rieur.
— 2. — Plan post^rieur.
— 3. — Plan lateral.
— 33. — Bassin de la fe.mme 107
Fig. 1. — Plan antSrieur.
^2. — Plan postSrieur.
— 3. — Plan lateral.
— 36. — Ligaments du bassin 109
Fig. 1. — Plan antfrieur.
— 2, — Plan posterieur.
— 37. — Sqtjelette du trong sua le vivant m
Plan ant^rieur.
— 38. — Id 113
Plan posterieur.
— 39. — Id 115
Plan lateral.
— 40. — Muscles du tronc et du cou (RSoion postehieure) . 121
Fig. 1. — Grand complexus et splenius.
— 2. — Rhomboide et angulaire de I'omoplate.
— 3. — Muscles spinaux.
— 41. — Muscles du cou (suite) 129
— 42. — Muscles de la pottrine et de l'epaulb 133
Fig. 1. — Grand pectoral.
— 2. — Petit pectoral.
— 3 et 4. — Grand denlel6.
— 5 et 6. — Muscles qui entourent romoplate.
— 43. — Muscles db l'abdomen et du bassin 139
Fig. 1. — Grand oblique de l'abdomen.
— 2. — Grand droit de l'abdomen.
— 3 et 4. — Muscles fessiers.
— 44. — Muscles du tronc et du cou (EcoRCHfi) 141
Plan ant^rieur.
— 45. — Id 143
Plan posterieur.
170 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Pages.
Planche 46. — Muscles du trong et du gou (EGOKCHfi) 145
Plan lateral.
-^ 47. — Squblbtte db la tetk 15t
Fig. 1. — Plan anWrieur.
— 2. — Plan lateral.
— 48. — Squelette db la tbte (suite) 15&
Fig. 1. — Plan supSrieur.
— 2. — Plan post6rieur. '-
— 3. — Plan inferieur (base du cr4ne).
— » 49. — Muscles de la tete 161
Plan ant^rieur.
— SO. — Muscles de la tete (suite) 16i
Fig. 1. — Couche profonde.
— 2. — Coucbe sjperficielle.
ibr-
Fio. 29. — ficorchfi superficiel. Besume de toutes les figures prec6dentes se rapportant aux muscles superiiciel
TABLE DES FIGURES
Paget.
FiGORs 1. — Schema rtsumant la disposition d'un muscle long compares 4
celle d'un muscle court 3
— 2. — Direction des axes du bras et de I'avant-bras vus de profil. .. 20
— 3. — Mode d'implantation des fibres charnues du biceps brachial
sur les tendons d'insertion 26
— i. — Scbima r6sumant la disposition des trois portions du triceps
brachial 28
172 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Pages.
Figure 5. — Coupe sch^matique de I'avant-bras 31
— 6. — Musclos profonds de la region antfero-IatSrale de I'avant-bras. . 31
— 7. — Long supinateur et premier radial (schema) 37
— 8. — Tendons du dos de la main et du poignet 42
— 9. — Muscles inlerosseux dorsaux 44
— 10. — Muscles de la main 45
— 11. — Direction des axes des deux grands segments du membre inf6-
rieur. Face antfirieure 60
— 12. — Id. Profil 64
— 13. — Coupe sch6matique de la cuisse 69
— 14. — Attaches de I'aponSvrose f(5morale avec le grand fessier et le ten-
seur du fascia lata 72
— 15. — Insertion inKrieure du couturier, du droit interne et du demi-
tendineux 78
— 16. — Coupe schematlque de la jambe 80
— 17. — Courbures de la colonne vert6brale 96
— 18. — Fossettes lat6rales lombaires chez rhomme et chez la femme.
Angle sacr6 114
— 19." — Diametres transversesdu tronc chez rhomme et chez la femme. 117
— 20. — Muscles spinaux (schema) 120
— 21. — Grand dorsal (sch6ma) 124
— 22. — Trapfeze (schema) 126
— 23. — Os hyoide, larynx et corps Ihyrol'de 128
— 24. — Insertion humfirale du grand pectoral 131
— 25. — Deltoide, aspect ext6rieur 136
— 26. ^ Architecture du deltoide 137
— 27. — Deltoide (schema) 137
— 28. — Squelette 163
— 29. — Ecoreh6 superficiel 171
TABLE DES MATIERES
Pages.
AVANT-PnOPOS I
Genebalites I
MEMBRE SUPERIEUR
SQUELETTE DU MEMBRE SUPfiRIEUH
Squelette de I'epaulo :
Clavicule 6
Omoplate 6
Squelette du bras :
Humerus 8
Squelette de I'avant-bras :
Cubitus 10
Radius 12
Squelette de la main :
Carpe 12
M6tacarpiens 12
Phalanges 14
ArTICOLATIONS DD MEMBRE SDPERIEDB 14
Formes osseuses :
Direction des axes des diil^rents segments du membre supdrieur 18
Proportions 20
Conformation gdnfirale. — Points de repfere osseux 22
MUSCLES DU MEMBRE SUPEBIEUB
Muscles du bras :
Coraco-humfiral 24
Brachial anterieur 24
Bicetis brachial 24
Triceps brachial 28
i74 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Pages.
Muscles de I'avant-bras .
1" Region antiro-laWrale :
a) Couche profonde :
Court supinateur 31
Carr6 pronateur 32
b) Couche moyenne :
Groupe des flfichisseurs des doigts 32
c) Couche superficielle :
Rond pronateur 34
Grand palmaire. Petit palraaire. Cubital antSrieur 34
Long supinateur. 1" radial. 2° radial 36
2° Region post^rieure :
a) Couche profonde :
Extenseurs du pouee : I", II' et III" 40
b) Couche superficielle :
Extenseur commun des doigts 42
Cubital posterieur 43
Ancone 44
Muscles de la main :
l" Muscles de la region moyenne .
Interosseux 44
2» Muscles de I'^minence thenar :
Adducteur du pouce 45
Muscles de la racine du pouce 45
3» Muscles de I'Sminence hypoth^nar :
Palmaire cutanS 46
MEMBRE INF^RIEUR
SQUELETTE DU MEMBRE INFERIEUR
Squelette de la hanche :
Os iliaque 47
Squelette de la cuisse :
FSmur 48
Squelette de la jaaibe :
Tibia 50
P6ron6 52
Rotule 54
Squelette du pied :
Astragale 36
Calcan6um 56
Scaphoide 56
Cuneiformes 86
Cuboide 58
TABLE DES MATIERES 175
Pages,
M^Latarse 58
Articulations du meubre inferiedr 59
Formes ossehses :
Direction des axes des deux grands segments du membra infSrleur 60
Proportions 64
Conformation genfirale. Points de repfere osseux 66
MUSCLES DU MEMBBE INF^BIEUR
Muscles de la cuisse :
I' Groupe ant6ro-externe :
Quadriceps 69
Tenseur du fascia lata 72
Couturier 74
2° Groupe interne :
Adducteurs 74
Droit interne 76
3« Groupe posterieur ;
Biceps crural. 78
Demi-membraneux 78
Demi-tendineux 79
Muscles de la jambe :
1» Groupe antfiro-externe :
Jambier antSrieur 80
Extenseur des orteils 81
P^roniers 81
2" Groupe posterieur :
Couche profonde 84
Couche superflcieUe •
Muscle triceps sural 84
Muscles du pied :
Region dorsale :
Muscle p6dieax 89
Region plantaire :
Parlie moyenne 89
Parties laterales 90
TRONC
SQUELETTE DU TRONC
Colonne vertibrale
Vertebres cervicales 91
Vertfebres dorsales , 92
Vertebres lombaires 92
Atlas 02
176 ANATOMIE ARTISTIQUE DU CORPS HUMAIN
Pages.
Axis 92
Proeminente 92
Sacrum 92
Coccyx , 94
De la colonne verUbrale eri g6n6ral 94
Thorax ou cage thoracique :
Sternum 98
C6tes 100
Du thorax en gSniral 102
Bassin 103
SQUELETTE DU TRONG DANS SON ENSEMBLB
Formes osseusos :
Gage thoracique 108
Ceinture osseuse scapulaire HO
Colonne vert^brale 112
Bassin 114
Diam^tre transverse du tronc chez I'homiue et chez )a femme 117
MUSCLES DU TBONC
Muscles de la region poaUrieure du torse :
a) Couche profonde 119
b) Couche moyenne :
Muscles de la nuque 119
Muscles spinaux 120
Rhombolde 122
Angulaire de Tomoplate 122
e) Couche superficielle :
Grand dorsal 123
Trapeze 125
Muscles du cou :
Muscles profonds 127
Muscles moyens 128
Sterno-mastoidien 130
Muscles de la poitrine :
Grand pectoral 131
Grand dentele 134
Muscles de I'epaule :
Muscles profonds lf>5
DeltoKde 186
Muscles de I'abdomen :
Grands droits : 138
Grand oblique 142
TABLE DES MATIERES 177
Pages.
Musdes du bassin :
Moyen fessier . . . ■ 144
Grand fessier 146
TliTE
SQUKLETTK DE LA TETE
Cr4ne et moitid supirioure de la face 152
Maxillaire inferiisur 156
Formes osseuses 158
MUSCLES DE LA TETE
Muscles de la m&choire :
Pterygoidieas 160
Masseter 160
Temporal 160
Muscles peauciers du cr^ne et de la face 162
Peaucier du cou 164
PARIS
TYPOGRAPHIE PLON-NOURRIT et C"
S, BUE GABANCIKH£